CNRI Femmes – Cette année, nous célébrons le 7 avril, la Journée mondiale de la santé, alors que le coronavirus se propage dans le monde entier. L’Organisation mondiale de la santé a annoncé à juste titre que le 7 avril 2020 serait la journée de célébration du travail des infirmières et des sages-femmes, rappelant au monde entier le rôle essentiel qu’elles jouent dans le maintien de la santé dans le monde.
L’épidémie de coronavirus est une crise mondiale et pratiquement tous les pays ont du mal à faire face à la pandémie.
En Iran, cependant, la situation est très différente d’ailleurs. Même avant l’épidémie de coronavirus, l’Iran se situait bien en dessous des normes internationales, avec une grave pénurie de médecins, d’infirmières et de personnel soignant. L’épidémie s’étant transformée en crise, les médecins, les infirmières et le personnel médical iraniens sont soumis à une pression extraordinaire.
Pénurie d’infirmières en conditions normales
Environ 80% des infirmières en Iran sont des femmes. Les infirmières iraniennes ont toujours travaillé dans des conditions très stressantes. L’épidémie n’a fait qu’aggraver les conditions déjà abyssales du travail des infirmières en Iran.
Avant la crise du coronavirus, le pays manquait d’environ 150 à 240 000 infirmières.
Au moins 21 infirmières sont mortes en Iran entre 2016 et 2018 à cause du stress au travail, car elles sont obligées de faire des doubles quarts de travail et de faire des heures supplémentaires en raison de la pénurie de personnel.
Dans la plupart des pays européens, on compte dix infirmières pour mille. La moyenne mondiale est de six infirmières pour mille patients. En Iran, le ratio est d’une infirmière et demie pour mille patients.
Une infirmière travaillant à l’hôpital de Qazvine a déclaré : « Le personnel médical est épuisé … Une de nos collègues a été testée positive hier. Nous tombons malades les unes après les autres et nous nous retrouvons sans pouvoir travailler, laissant le soin de faire notre lourde tâche aux autres. Il se peut que nous ayons à nouveau un pic très sévère. C’est grave. Tous les lits sont occupés depuis le jour où je suis arrivé ici ; je veux dire qu’il n’y a jamais eu de lits vacants. »
Javad Tavakoli, membre de la direction du personnel infirmier à Machad, a déclaré : « Les infirmières de certains hôpitaux ne disposent pas de toute la gamme d’équipements de protection, comme des gazes, des masques N 95, des gants et des désinfectants. »
Il a ajouté : « Les infirmières ont été pratiquement prises de court par la crise du coronavirus et ont dû aussi remplir les postes selon les mêmes horaires qu’en temps normal, qui sont également de 12 et 18 heures. Beaucoup d’entre elles sont épuisées. » (Site du Club des jeunes journalistes – 6 mars 2020)
Actuellement, les hôpitaux iraniens sont à bout de souffle, et toutes les infirmières et tous les médecins sont épuisés. Mustafa Moin, chef du Conseil suprême du système médical, a écrit au président des mollahs, Hassan Rouhani : « La fatigue et le tribut physique et mental du personnel médical vont menacer la qualité du traitement des patients ».
Les infirmières sont sous-payées et non rémunérées pendant des mois
En première ligne de la pandémie de coronavirus se trouvent les infirmières et autres personnels de la santé qui travaillent 24 heures sur 24 et se mettent en danger. Leur charge de travail est très exigeante, et pourtant leur profession est l’une des plus sous-payées en Iran.
Le salaire d’une infirmière dans un emploi formel avec tous les avantages est de 3,3 millions de tomans par mois (202€). Mais la plupart des infirmières gagnent environ 2 millions de tomans par mois (122,5€), et beaucoup travaillent pour aussi peu que 500 000 tomans (30,5€) sans même avoir d’assurance maladie.
La politique du régime consiste à embaucher des employés, y compris des infirmières, sur la base de contrats temporaires de trois mois pour éviter de leur verser une assurance et d’autres avantages qui est obligatoire au-delà de ces trois mois.
Il arrive souvent que les infirmières ne reçoivent pas leur salaire pendant des mois voire même un an.
Mohammad Mirza Beigui, responsable de l’organisation du personnel infirmiers, a admis que le retard dans le paiement des salaires des infirmières va de 8 à 22 mois. (Site Arman Melli – 2 janvier 2020)
Plus récemment, les médias officiels ont fait état du travail des infirmières et du personnel des facultés des sciences médicales qui sont confrontés à ces retards de paiement de 8 à 14 mois environ. (Site Salamat News – 14 mars 2020)
Pénurie d’équipements de protection individuelle
Mais le manque d’équipements de protection individuelle ajoute l’insulte aux blessures, mettant la vie des infirmières et des travailleurs de la santé en danger de contracter la maladie.
Une infirmière de l’hôpital Razi de Racht s’est plainte : « Malheureusement, nous avons très peu d’équipements. La blouse que je porte n’est pas du tout adéquate. À chaque quart de travail, je dois donner un nouveau masque à mon patient. Je dois donner un masque et des gants à son accompagnateur. Malheureusement, les blouses et les équipements de protection individuelle sont très rares. »
Beaucoup sont incapables de changer leur blouse de protection, en raison de sa rareté et de sa mauvaise qualité. Les soignants, médecins compris, doivent donc travailler de longues heures sans pouvoir ni manger ni boire, ni même aller aux toilettes parce qu’ils ne peuvent pas enlever leur blouse.
La Fox News a diffusé le 28 mars 2020 des conversations avec une infirmière en Iran qui a déclaré : « Nous utilisons notre propre équipement pour les patients. Il n’y a rien d’autre que nous puissions faire. Tout ce que nous avons, nous l’utilisons pour les patients. Nous ne pouvons rien faire là où il n’y a pas d’équipement de protection. Nous devons travailler sans équipement de protection et procéder à la relocalisation des patients sans blouses de protection. »
Des personnels soignants à Khoy le 30 mars ont déclaré : « Il n’y a pas un simple masque chirurgical pour les infirmières de l’hôpital de Khoy. Les infirmières doivent se rendre dans les pharmacies pour acheter des masques et des équipements de protection. »
Décès parmi les infirmières, les médecins et le personnel médical
Selon un expert iranien de la santé, « le plus grand nombre d’infections au coronavirus parmi les fonctionnaires concerne les médecins et les infirmières, ce qui indique que le personnel médical et infirmier figure au nombre des professions les plus dangereuses, difficiles et éprouvantes ». (Site Salamat News, 14 mars 2020)
Le coronavirus a coûté la vie à de nombreux médecins et infirmières dévoués en raison du manque de protection pour le personnel médical en Iran.
Dans un rapport présenté à la mi-mars à l’Organisation mondiale de la santé, la communauté médicale qui soutient la Résistance iranienne a souligné qu’au moins 100 médecins, infirmières et membres du personnel soignant avaient perdu la vie à cause du coronavirus.
Mohammadreza Zafarghandi, chef du Conseil de l’ordre, a déclaré au quotidien officiel Hamshahri : « Jusqu’à présent, environ 170 médecins et infirmières à Qom ont été infectés par le COVID-19, et 37 médecins et infirmières en sont morts. »
A Gorgan, Abdulreza Fazel, président de la faculté des sciences médicales de la province de Golestan, a déclaré : « Depuis la mi-février, quelque 350 membres du personnel médical de la province de Golestan ont contracté des maladies respiratoires suspectées être le COVID-19. » (Agence Tasnim, 28 mars 2020)
Concernant la mortalité élevée parmi les infirmières en Iran, Mohammad Sharifi Moghaddam, secrétaire général de la Maison du personnel infirmier, a reconnu que « les mesures nécessaires ne sont pas prises pour maintenir la santé des infirmières : de la pénurie de masques, gants, blouses et autres équipements à la pénurie de personnel qui a obligé les infirmières à s’occuper d’un plus grand nombre de patients atteints de coronavirus dans les hôpitaux. » (Site Salamat News – 18 mars 2020)
Voici les noms de quelques infirmières et personnels médicals décédés du coronavirus :
Narguesse Khan-Alizadeh, 25 ans, à Lahijan; Fariba Izadpanah à Chiraz; Moloud Jafari à Téhéran; Nahid Noshad à Racht; Azemat Moussavi à Sari; Firouzeh Khoshgoftar à Fouman; Anousheh Beikian àTéhéran ; Razieh Hosseinizadeh à Babol; Hanieh Edalati à Takestan; Tahmineh Adibi à Bandar Anzali; Tahereh Esmaili à Qom
Il a été rapporté le vendredi 27 mars que deux infirmières non identifiées à Astara, dans la province de Guilan, étaient décédées du coronavirus.
De plus, la Dr Niloufar Esmail Beigui, médecin généraliste à Téhéran, et la Dr Shirine Rohani-Rad, médecin à Pakdasht, font partie des médecins qui ont perdu la vie dans le cadre de la lutte mondiale contre le coronavirus.
Dissimulation et mauvaise gestion
En dissimulant l’ampleur de l’épidémie et en diffusant de fausses informations, en refusant de prendre des mesures préventives et de distribuer du matériel médical, et en ne stoppant pas les voyages en Chine et à l’étranger, le régime des mollahs en Iran a eu un impact négatif qui s’est traduit par une augmentation spectaculaire du nombre de victimes dans le pays et même par la propagation du virus à d’autres pays de la région et du monde.
Un des responsables du régime l’a récemment confirmé.
Mustafa Moïne, chef du Conseil suprême du système médical et ancien ministre des Sciences, de la Recherche et de la Technologie, a déclaré : « Les actions du gouvernement n’ont été ni fructueuses ni défendables. Il y a eu un manque d’alertes ou de prévisions ; il y a eu l’échec de l’arrêt des vols de Mahan Air vers la Chine et le retard dans la reconnaissance de l’épidémie de coronavirus. Il y a eu un manque de transparence, ou une dissimulation de l’épidémie, y compris des déclarations répétées non scientifiques ou contradictoires de la part de l’État et des responsables de la santé. La ville de Qom n’a pas pris de décisions fermes ou opportunes concernant la quarantaine. Il y a eu un long retard dans la mise en œuvre de la distanciation sociale et des restrictions sur les transports et les déplacements interurbains. L’absence d’installations de sécurité et de protection de base pour les médecins, les infirmières et les autres membres du personnel médical a entraîné la perte du meilleur et du plus spécialisé des personnels médicaux, ainsi que de nombreux patients. La communauté médicale iranienne n’est pas à la hauteur des normes mondiales, et le manque de masques, de gants et de désinfectants au niveau national sont des exemples de cette inefficacité. »
La Résistance iranienne a également révélé des documents provenant de l’Organisation nationale des urgences montrant que le régime était au courant de la propagation du virus en Iran dès le 24 janvier 2020. Mais afin de mobiliser les foules pour l’anniversaire de la révolution de 1979, le 11 février, et pour le simulacre d’élections du 21 février, il a sciemment démenti l’apparition de l’épidémie dans le pays.
Le 30 mars, le Dr Adham Ismail, représentant de l’OMS en Irak, a déclaré à la chaîne de télévision publique Al-Iraqiya : « Si l’Iran n’avait pas été infecté par le Coronavirus, nous n’aurions pas eu autant de mal en Irak (…) L’Iran a transmis l’épidémie à 17 pays. Si l’Iran n’avait joué aucun rôle dans cette crise, il n’y aurait pas eu d’épidémie en Irak étant donné les mesures que nous avions prises (…) Il y a eu des violations manifestes des réglementations relatives aux déplacements vers l’Iran. »
Au 7 avril 2020, la Résistance iranienne a annoncé que le nombre de morts dus au coronavirus avait augmenté de façon choquante pour atteindre 20 400 dans 245 villes à travers l’Iran. Sans le travail des infirmières et autres personnels médicaux et médecins dévoués, la situation aurait été pire face à l’inaction du gouvernement iranien.
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