Le SMIC augmente de moitié par rapport au taux d’inflation officiel et d’1/5e par raport au taux d’inflation réel
Mohammad Chariatmadari, ministre des Coopératives, du Travail et du Bien-être social du régime iranien, après un mois et demi de retard, a annoncé le 9 avril que « le conseil suprême du travail, après plus de 40 heures de négociations, a augmenté le SMIC de 21% par rapport à l’an dernier, le portant à 1.835.426 tomans (près de 237 euros). » (Site Tabnak du 9 avril) Vu le taux d’inflation, le seuil de pauvreté et le taux de chômage en Iran, ce montant rend les travailleurs encore plus pauvres et abaisse grandement leur pouvoir d’achat.
1- Selon les paragraphes 1 et 2 de l’article 41 du code du travail du régime, le montant du SMIC doit « être proportionnel au taux d’inflation » et « être suffisant pour qu’une famille, dont le nombre moyen est annoncé offciellement, puisse subvenir à ses besoins ». Or l’inflation en Iran est offiellement à plus de 40% et en réalité à 100%, en particulier pour les produits essentiels comme la nourriture, qui sont les principales dépenses des travailleurs.
Le 7 avril, le quotidien officiel Mashreq écrivait que « la banque centrale qui durant un an et demi passé, à la demande du gouvernement, a cessé de publier le taux d’inflation, a fini par le révéler (…) La banque centrale a annoncé que le taux d’inflation en 1398 (mars 2019-mars 2020) était de 41,2%, soit 6% de plus que le taux annoncé par le centre des satistiques d’Iran (34,8%). » Le site du centre des statistiques d’Iran écrivait le 22 mai 2019 que le taux d’inflation « au mois précédent était de 52,1% ». De cette manière, l’augmentation des salaires pour la nouvelle année iranienne (qui commence le 20 mars) sera de moitié à un cinquième du taux d’inflation et le pouvoir d’achat des travailleurs sera bien moindre que celui de l’an dernier.
2- Le seuil de pauvreté pour une famille de province est proche de 5 millions de tomans (1097 euros) et à Téhéran de 10 millions de tomans (2194 euro) (selon Rassoul Khezr, député de la commission des Affaires sociales du Majlis, sur le site Donya-ye Eqtessad le 30 novembre 2019). Ainsi le SMIC pour la nouvelle année iranienne est de 3 à 5 fois inférieur au seuil de pauvreté.
3- Plus de 90% des travailleurs sont en contrat de travail temporaire, selon les chiffres du site Asr-e-Iran du 2 mai 2019. Ces travailleurs ne sont pas couverts par la loi du travail et ne touchent pas de SMIC. Les salaires de ces travailleurs en contrat temporaire n’atteint même pas le million de tomans (218 euros) mensuel.
4- Ce SMIC dans la plupart des cas n’est pas versé aux travailleurs et selon les médias et les autorités du régime, une grande partie des travailleurs n’ont pas été payés depuis trois à 14 mois. Toucher les retards de salaires est une des demandes les plus urgentes des travailleurs en Iran.
5- Avec sa politique anti-ouvrière, surtout depuis l’épidémie de coronavirus, il y a des millions de personnes actuellement au chômage, dont certains tentent de joindre les deux bouts avec des petits métiers comme vendeur dans la rue, taxis ou porteurs. Le centre de statistiques d’Iran l’an dernier avait annoncé que « près de 3,2 millions de personnes sont au chômage total », c’est-à-dire sans le moindre revenu. Ce taux de chômage contraint les travailleurs à accepter des bas salaires.
Alors que les travailleurs s’enfoncent de jour en jour davantage dans la misère, les richesses de la nation iranienne s’accumulent davantage dans les mains de Khamenei et des pasdarans. Comme le révèlent les diverses factions du régime dans leurs conflits internes, à l’instar du site Alef qui écrivait le 21 septembre 2019 que « quatre institutions en Iran – le Siège de l’application de l’ordre de l’imam, la base Khatam-Al-Anbia, Astan-e-Qods-Razavi et la Fondation des déshérités, – concentrent à elles seules un total de 60% de la richesse de l’Iran. » L’ancien président Ahmadinejad a dénoncé dans une lettre à Khamenei le 13 mars 2018 que les fondations aux mains de Khamenei et des pasdarans « détiennent une fortune de 700 milliards de tomans (155.457 milliards d’euros) et que la population n’a aucune idée de la manière dont ils sont utilisés et du montant des recettes qu’ils générèrent. »
Les droits piétinés des travailleurs ne se limitent pas au SMIC. En cette période d’épidémie où en raison de la politique criminelle du régime plus de 23.000 Iraniens ont perdu la vie et où ce nombre ne cesse d’augmenter, Khamenei et Rohani veulent renvoyer au travail les travailleurs, et donc à l’abattoir du coronavirus.
Le régime inhumain des mollahs ne répondra jamais aux revendications des travailleurs ni ne leur versera leurs salaires. Pour gagner leur droits, les travailleurs doivent se soulever contre la dictature religieuse et faire de chaque ville, usine et atelier un foyer d’insurrection. C’est le droit des travailleurs et de la population opprimée d’Iran d’arracher à n’importe quel prix des griffes de Khamenei et de ses pasdarans, leurs droits volés. Le droit se prend et pour cela il faut se soulever.
Commission du Travail du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 10 avril 2020
Le 10 avril 2020
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