M. Saulignac a salué le présence de la présidente élue de la Résistance iranienne Maryam Radjavi à cet évènement intitulé «Perspectives iraniennes : pour une politique avisée», organisé le 15 avril par (CPID).
Dans son intervention, le parlementaire français, a déclaré :
Je crois que cette date du 4 février 2021, date du verdict (condamnant les auteurs du projet d’attentat à Villepinte), est une date qui doit marquer l’histoire de la résistance iranienne au régime. Dès lors qu’un tribunal et la justice d’une grande nation européenne (La Belgique) a reconnu l’implication du régime dans une tentative d’attentat en juin 2018 sur le sol européen, et singulièrement à Villepinte.
C’est important, de rappeler que la justice belge a d’abord mené une enquête dans des conditions remarquables, extrêmement rapide et a rendu un verdict on ne peut plus clair et qu’on ne peut pas considérer comme étant une information de seconde main ou qui n’aurait pas suffisamment de crédibilité pour qu’on puisse, sur la base de ce jugement, y appuyer une position politique à la fois de la part de la France et à la fois de la part des nations de l’Union européenne.
Ensuite, je crois que nous devons, les uns et les autres, prendre conscience que probablement pour la première fois, le régime a tenté de transporter la violence sur le sol européen et notre préoccupation commune doit être de tout faire pour que ce régime ne puisse pas une nouvelle fois tenter de mettre en œuvre un funeste plan terroriste, en France ou non, ou sur le sol d’une autre nation européenne, en ayant bien à l’esprit que celles et ceux qui étaient missionnés pour frapper auraient pu causer, un carnage à la fois au sein des milliers d’innocents qui étaient présents à Villepinte.
Des victimes qui se seraient comptées aussi parmi des citoyens européens, parmi des personnalités politiques européennes et françaises. La volonté était bien de frapper massivement sur le sol français. Donc, l’implication du régime a été avérée et je crois que le moins que l’on puisse dire, c’est que les enseignements qui ont été tirés sont particulièrement limités. Il y a eu l’expulsion d’un certain nombre de diplomates, des expulsions qui ont eu lieu en Albanie, des expulsions qui ont eu lieu au Danemark et en France.
Mais nous pouvons être particulièrement préoccupés par le fait que le gouvernement français n’a pas pris, à travers ces propos, notamment de son ministre des Affaires étrangères, semble-t-il, non seulement la mesure de ce qui s’était produit en 2018, mais n’a pas pris non plus des dispositions qu’impose cette tentative d’attentat. Et partant de là, on peut considérer que cette absence d’action appropriée à la fois de l’Europe et de la France peut être considérée, d’une certaine manière comme un encouragement à poursuivre des activités de nature terroriste.
Et bien entendu, je rejoins les propos de Monsieur le ministre (Giulio Terzi) : il n’y a pas d’autre solution que la plus grande fermeté pour éviter que de telles tentatives ne se reproduisent. Alors, je crois qu’il nous appartient au CPID et bien au-delà, évidemment, de porter quelques exigences. Permettez-moi d’en retenir quatre très rapidement.
D’abord, ont été condamnés, le terroriste lui-même et ses complices : des peines qu’il faut rappeler de 20 ans pour le terroriste et 15 à 18 ans pour ces trois complices. Mais doivent être probablement poursuivis et traduits en justice ceux qui ont commandité cette tentative d’attentat. On ne saurait accepter que ceux qui l’ont commandité soient autorisés, d’une manière ou d’une autre, à entrer sur le sol européen.
Deuxièmement, nous avons à la suite de ce jugement à nous intéresser à la responsabilité du ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, dès lors que c’est un de ses diplomates qui a été directement impliqué dans cette tentative d’attentat. Et je crois qu’on ne peut pas faire comme si ce ministre des Affaires étrangères était totalement dénué de responsabilité dans cette tentative d’attentat.
Troisièmement, l’Union européenne doit regarder, semble-t-il, le corps des Gardiens de la révolution comme étant membres des entités terroristes officiellement et reconnus comme tels, et cela me semble désormais avéré par le jugement qui a été rendu.
Enfin, pour terminer, l’ensemble des États européens doivent faire preuve de la plus grande vigilance à l’égard des ambassades, à l’égard des centres culturels et religieux de l’Iran, dont on sait que certains sont des centres de coordination du terrorisme et de l’espionnage.
Et toute forme de négligence à cet égard pourrait se révéler politiquement tragique s’il s’avérait que l’un ou l’autre de ces centres vise à perpétrer un nouvel attentat sur le sol national français ou sur le sol européen.
C’est au prix de ces exigences, et probablement de bien d’autres, que l’Europe et la France pourront envoyer un signal au peuple iranien, qui attend des grandes nations démocratiques un discours qui soit sans aucune ambiguïté. Un discours qui ne laisse pas place à aucune forme de duplicité.
Un discours qui soit aussi marqué par le sceau de la solidarité. Faute de quoi, c’est un message de désespérance que nous adresserions à une partie du peuple iranien qui, à plusieurs reprises, s’est soulevé pour dire son aspiration à la liberté et la démocratie.
La France n’en serait pas à la hauteur de son histoire, de sa culture et de ce qu’elle est, si elle ne décide pas, dans des délais rapides, d’adresser un message un peu plus clair que ce qu’elle ne l’a fait jusqu’à maintenant.
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