Ce sont les mots de Mme Mahboubeh Ramezani, la mère endeuillée d’un martyr de novembre 2019, Pejman Qolipour, froidement abattu à l’âge de 18 ans par les forces de sécurité lors des manifestations de novembre 2019 en Iran.
Dans des propos qui ont circulé sur les médias sociaux, Mme Ramezani a dévoilé certains crimes du régime commis contre les familles des martyrs du soulèvement de novembre 2019. Elle a demandé à tous ceux qui entendent ses appels d’être la voix des mères, la voix des mères des martyrs de novembre 2019 et de toutes les victimes des persécutions en Iran par cette dictature religieuse pendant 42 ans.
Mme Ramezani a révélé dans ses propos comment le régime avait entravé l’enquête sur le meurtre de son fils. Elle a déclaré : “Je cherchais la caméra qui était au-dessus de sa tête. J’ai dit : « Montrez-moi l’enregistrement de cette caméra, pour que je sache qui a tué mon fils. » Au bout de onze mois, ils m’ont apporté une fausse lettre me disant que : “La municipalité dit que le 26 (novembre 2019 exactement au moment où mon fils avait été abattu), la caméra a eu un court-circuit.” »
Mme Ramezani s’est également élevée contre les harcèlements et les intimidations des services de renseignement, l’empêchant d’organiser un hommage à son fils.
« Cela fait deux jours que je veux organiser une commémoration pour mon fils. Mais ils ont mis des pancartes à cet endroit en disant qu’à cause du coronavirus, nous ne pouvons pas organiser de cérémonies. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Ne dites-vous pas que vous ne l’avez pas tué et que c’est l’œuvre de voyous ? Alors, pourquoi avez-vous peur que nous organisions des commémorations pour les victimes de novembre ?
« Vous avez dépensé tant d’argent pour installer une caméra au-dessus de la pierre tombale de mon fils pour vérifier qui entre et qui sort ! Vous êtes si misérables que vous avez peur de la pierre tombale de mon fils. Vous devez dépenser cet argent pour ceux qui fouillent les poubelles pour trouver de quoi manger ! »
S’adressant aux dirigeants du régime des mollahs, elle a déclaré : « Partout où nous nous sommes exprimés, ils nous ont appelés et menacés. Ils ont envoyé le message suivant : “Nous allons vous emmener dans un endroit que personne ne connaîtra. ” Allez-y, emmenez-moi ! Pensez-vous avoir tué Pejman ? Vous avez détruit une famille entière. Vous croyez avoir tué Navid (Behboudi) ? Vous avez détruit la famille de Navid. »
Puis elle s’est adressée à son fils : « Pejman ! Tu étais bon ! C’est pour cela que tu es parti. Ils ont tué tous les bons. Il n’y avait pas un seul voleur, ou contrebandier ou drogué parmi vous ! Regardez les victimes de novembre ! Trouvez-vous quelqu’un de mauvais ? Ils étaient tous jeunes, en bonne santé, éduqués, aimants. Pourquoi les avoir tués ? Quel danger représentaient-ils pour vous ? Quelle pouvait être la menace que représentait mon fils de 18 ans ? Quel était son danger pour que vous utilisiez cinq balles pour le tuer ! Un jeune d’à peine 18 ans, si fragile ! Pourquoi avez-vous eu besoin d’utiliser cinq balles ? Une seule aurait suffi ! »
A la fin, elle s’est adressée aux dirigeants du régime et a dit : « Notre tour viendra ! Nous vous avons placés au sommet, mais un jour viendra où nous vous ferons tomber. Nous vous avons placés au sommet et nous allons vous faire tomber. La page va se tourner et notre tour viendra, bientôt ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire