Les organisations internationales de défense des Droits de l’Homme ont qualifié ce massacre de plus grand cas de « crimes contre l’Humanité » depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les récits des témoins oculaires révèleront la barbarie du régime iranien dans des détails déchirants. Dans le même temps, ces témoignages démontreront de manière éclatante la détermination inébranlable d’une génération à ne pas abandonner ses idéaux ni à se soumettre aux mollahs détestés, malgré le lourd tribut à payer.
Même après 33 ans, les familles des victimes n’ont pas reçu de certificats de décès ni d’informations sur la manière dont leurs proches ont été assassinés ou sur ce qui a été fait de leurs corps.
Ces prisonniers – dont aucun n’avait été condamné à mort – ont été exécutés sur la base d’une fatwa émise en 1988 par le Guide Suprême de l’époque, Ruhollah Khomeini.
« Comme les perfides Monafeqin [Moudjahidine] ne croient pas en l’Islam et que ce qu’ils disent est une tromperie et une hypocrisie… et comme ils font la guerre à Dieu …. et comme ils sont liés à l’arrogance mondiale (Etats-Unis), et à la lumière des coups lâches qu’ils ont portés à la République islamique depuis sa création, il est décrété que ceux qui sont dans les prisons à travers le pays et qui restent fermes dans leur soutien aux Monafeqin (Hypocrites) [Moudjahidine (OMPI)], font la guerre à Dieu et sont condamnés à l’exécution », a écrit Khomeini. Il a exhorté le régime à exécuter son ordre « sans pitié ».
Des « commissions de la mort » ont été créées dans chaque province pour identifier les prisonniers soupçonnés de rester fidèles à l’OMPI et à ses idéaux d’un Iran libre et démocratique doté d’un gouvernement laïque régulièrement élu.
Des dizaines de milliers de détenus des prisons d’Evin et de Gohardasht ont été amenés devant ces « commissions de la mort » et leur sort a généralement été déterminé en quelques minutes seulement. Dans un cas, un homme de 28 ans nommé Mahmoud a été amené devant un escadron de la mort vers 19 heures le 30 juillet 1988, selon un témoin. Mahmoud a déclaré à la commission de la mort : « Je suis un partisan de l’OMPI. » Vers 21 heures, lui et un grand nombre d’autres prisonniers ont été emmenés dans le « couloir de la mort », où ils ont été alignés et conduits dans des salles d’exécution. Mahmoud a été pendu cette nuit-là.
Hamid Noury, ancien procureur adjoint en Iran, se trouve actuellement en Suède où il fait l’objet de poursuites pénales pour son rôle dans le « massacre » de 1988.
De nombreux hauts responsables actuels de l’Iran ont également participé au massacre de 1988, selon des témoins. Il s’agit notamment du nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, qui était membre de la Commission de la mort de Téhéran en 1988, de l’éminent juge de la charia Hossein Ali Nayyeri, du procureur de Téhéran Morteza Eshraqi, du vice-ministre des Renseignements Mostafa Pour-Mohammadi et de plusieurs mollahs criminels comme Ali Mobasheri, Mohammad Moghesiye, Esmail Shushtari et Ali Razini.
Comptes rendus de témoins oculaires
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