CNRI Femmes – Le mariage précoce en Iran est l’un des exemples les plus évidents de violence contre les femmes dans le régime misogyne des mollahs.
Le mariage précoce est synonyme de viol. Lorsqu’un adulte épouse une enfant, il abuse de cette enfant. Le mariage doit avoir lieu après la fin de la puberté, sinon, il ne peut avoir d’autre sens que le viol.
Ce sont là quelques-unes des déclarations de Sima Ferdosipour, psychologue et professeure d’université à Téhéran. Elle considère que le meilleur âge pour le mariage des filles est de 21 ans et plus. Elle a ajouté qu’en raison de ses effets dangereux, le mariage avant l’âge de 20 ans devrait être interdit (Agence Khabarfouri – 29 juillet 2021).
Le Centre national des statistiques (CNS) d’Iran a enregistré 7323 mariages de filles âgées de 10 à 14 ans au printemps 2020, et les mariages de 9058 filles du même âge au cours de l’été 2020 (rapport du CNS du 31 janvier 2021 ; le site Tabnak – 5 février 2021).
Le CNS a également enregistré 7317 mariages de filles âgées de 10 à 14 ans à l’automne 2020 (Agence ISNA – 23 juillet 2021).
En d’autres termes, 23.698 mariages de filles de 10-14 ans ont été enregistrés en 9 mois en 2020.
En Iran, 100 mariages précoces de moins de 15 ans sont enregistrés toutes les 24 heures (Agence ISNA 5 février 2021).
Le Centre national des statistiques a également enregistré 364 accouchements de mères de moins de 15 ans durant l’été 2020.
“Si le même taux se poursuit au dernier trimestre de l’année dernière (hiver 2020-2021), au total, nous pouvons dire que le nombre d’enfants mariés en 2020, par rapport à 2019, a augmenté d’environ 12 %”, a rapporté l’agence ROKNA le 25 juillet 2021.
60 à 80 % des mariages précoces conduisent au divorce
Mohammad Mehdi Tondgouyan, ministre adjoint de la Jeunesse, a déclaré que les mariages précoces en Iran se sont multipliés en raison de l’augmentation du montant du prêt au mariage.
“Nous constatons une augmentation du nombre de mariages de mineurs, notamment chez les filles de moins de 13 ans”, a-t-il annoncé (Agence ILNA – 6 juillet 2021).
Parallèlement, selon l’agence ROKNA (27 juillet 2021), 70 % des mariages précoces aboutissent à un divorce.
“Nous sommes actuellement confrontés à un échec de 60 à 80 % des mariages précoces, ce qui conduit souvent au divorce”, a déclaré Davoud Hezarei, un psychologue.
Il a cité la dépression et l’anxiété comme conséquences du mariage précoce pour les filles. Au lieu d’étudier et d’avoir une enfance normale, elles sont obligées de faire face aux défis de la vie et souffrent de troubles mentaux en conséquence.
Fatemeh Zolghadr, ancienne députée du régime, a déclaré que de nombreuses familles décident de marier leurs enfants mineures afin de réduire les dépenses familiales dans un contexte de pauvreté. Malheureusement, le résultat de cette tragédie est l’augmentation du nombre d’enfants divorcés. Dans plusieurs cas, des enfants divorcés se sont enfuis de chez eux ou ont tenté de se suicider, ce qui a entraîné des blessures graves (Site Khabarfori – 2 août 2021).
Les mariages précoces en Iran sont au moins 5 fois plus nombreux que le chiffre officiel
Mohammad Reza Mahboubfar, un chercheur spécialisé dans les préjudices sociaux, a commenté les chiffres du Centre national des statistiques : “Il s’agit de la partie émergée de l’iceberg des chiffres liés au mariage précoce. Le nombre réel d’enfants mariés est de 5 à 6 fois supérieur au nombre annoncé.” (Agence ROKNA – 25 juillet 2021).
Mahboubfar ajoute qu’un grand nombre de ces mariages forcés, non enregistrés en raison de la réticence des familles à se manifester, concernent des filles de moins de 14 ans. Mahboubfar a souligné que pour combattre le phénomène du mariage précoce des enfants, “cette question devrait être criminalisée dans les lois du pays.”
De nombreux militants sociaux ont souligné la nécessité de lutter contre le mariage précoce. Cependant, la loi interdisant le mariage précoce n’a jamais été adoptée en Iran, et nous constatons toujours que le nombre de mariages précoce en Iran est “environ 30% plus élevé que la moyenne mondiale”.
Dans une autre interview encore, Mahboubfar a affirmé : “Actuellement, 100 mariages de filles de moins de 15 ans ont lieu toutes les 24 heures. On estime que d’ici la fin de l’année, quelque 40.000 mariages précoces auront lieu cette année.” (Quotidien Arman-e Melli – 27 juillet 2021)
Le seuil de pauvreté, un des facteurs du mariage précoce
L’augmentation de la pauvreté et les taux d’inflation élevés en Iran sont parmi les causes du phénomène du mariage précoce.
Selon Mohammad Reza Mahboubfar, “au cours des quatre derniers mois, le prix du logement et des produits de base en Iran a augmenté en moyenne de 10 à 15 %, ce qui a entraîné une hausse du seuil de pauvreté“.
Si le seuil de pauvreté d’une famille de quatre personnes dans le pays au début de cette année iranienne (mars 2021) était estimé à une moyenne de 12 millions de tomans par mois, aujourd’hui ce seuil a atteint 14 millions de tomans par mois (Agence ROKNA – 25 juillet 2021).
L’effet de la sécheresse sur l’augmentation des mariages précoces en Iran
La sécheresse a provoqué une crise de l’eau et le chômage des agriculteurs et des éleveurs des villages, entraînant une augmentation de la pauvreté et des privations. La situation actuelle constitue une base pour l’augmentation des mariages précoces (agence ROKNA – 25 juillet 2021).
Dans les provinces frontalières, le manque d’eau des villageois les pousse toujours à migrer vers les zones centrales, notamment les métropoles. L’exode rural vers les villes augmente les bidonvilles. Et vivre à la périphérie des villes entraîne divers maux sociaux.
La violence domestique, la violence à l’égard des femmes et les mariages précoces forcés sont plus fréquents dans les bidonvilles où vivent environ 38 millions de personnes. (Site Etemadonline.com, 22 juin 2020)
Dans quelles provinces le mariage précoce est-il le plus répandu ?
Le taux le plus élevé de mariages précoces se trouve dans les provinces frontalières du pays. Dans ces provinces, les problèmes économiques et de subsistance ont conduit certaines familles à forcer leurs jeunes filles à se marier.
Par conséquent, des provinces comme le Sistan-Baloutchistan, Khorassan du Sud, Khorassan-Razavi, Khorassan du Nord, Hormozgan, Bouchehr, Kurdistan, Ilam et Kermanchah ont enregistré plus de mariages précoces que les autres provinces.
Mahboubfar a reconnu une donnée importante concernant les provinces centrales : “Le mariage précoce n’a pas lieu uniquement dans les régions défavorisées du pays. Le mariage précoce a lieu dans les provinces centrales, notamment à Qom, Téhéran et Ispahan. En outre, les mariages de filles de moins de 14 ans sont plus fréquents chez les personnes qui ont migré vers ces provinces depuis d’autres régions du pays” (Agence ROKNA – 25 juillet 2021).
Le mariage précoce en Iran n’est pas une question culturelle – il est plutôt devenu une catastrophe sociale en raison des politiques du régime des mollahs.
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