mardi 5 avril 2022

L’Iran utilise le ramadan pour réprimer les Iraniens

 CSDHI – Le régime iranien, depuis sa création, a tenté d’imposer son contrôle sur la vie, les croyances, les choix et les confessions des gens, notamment pendant le mois du ramadan. Il impose les méthodes les plus barbares et inhumaines que l’on puisse imaginer. Les restrictions imposées aux minorités ethniques et religieuses, la ségrégation des sexes dans les classes et les établissements d’enseignement, les entrées séparées pour les hommes et les femmes dans les magasins, les boutiques et les lieux publics, l’interdiction faite aux personnes d’origines ethniques différentes de célébrer leurs propres coutumes et traditions, ne sont qu’une partie d’une liste qui ne cesse de s’allonger.

Chaque année, l’arrivée du mois de Ramadan s’accompagne d’une foule d’avertissements, d’intimidations. Le régime met en place des groupes de répression pour s’assurer que ses règles et règlements autoproclamés, concernant ce mois sacré, seront strictement observés par la population, même pour les non-musulmans et ceux qui ne pratiquent pas le Ramadan. Dans tout autre pays démocratique ou même semi-démocratique du monde, la religion et les pratiques religieuses sont arbitraires. D’ailleurs, aucune autorité n’est autorisée à forcer les autres à croire et à pratiquer une religion ou une autre. C’est, en fait, l’essence et l’esprit de la religion, il s’agit purement d’un choix.

Avertissements des autorités iraniennes

À la veille du Ramadan, le procureur général d’Iran, dans une lettre adressée au commandant des forces de police, a déclaré que le fait de « ne pas jeûner » en public était un crime. Il a appelé à « engager des poursuites judiciaires à l’encontre des personnes qui ne jeûnent pas », même si elles peuvent être vues en train de manger, de boire ou de fumer dans leur propre voiture.

Mohammad Jafar Montazeri a publié samedi 2 avril, un jour avant le début du ramadan en Iran, une lettre adressée à Hossein Ashtari, le commandant des forces de police, dans laquelle il appelle à prendre des mesures à l’encontre des personnes qui ne jeûnent pas pour quelque raison que ce soit mais qui font semblant de jeûner. Les mesures juridiques nécessaires doivent être prises contre le « crime évident ».

Montazeri souligne en outre que son avertissement concerne également les occupants de véhicule car, selon lui, « la voiture n’est pas considérée comme lieu d’intimité », et manger, boire et fumer dans le véhicule sera également considéré comme illégal. Par conséquent, les occupants pourraient être arrêtés et inculpés.

Entre-temps, samedi, le Commandement de la discipline générale de la République islamique d’Iran a publié une déclaration exhortant les citoyens à « s’abstenir de jeûner en public, de porter des vêtements non conventionnels, d’ôter le hijab et de mélanger de manière non conventionnelle les hommes et les femmes dans les syndicats et les lieux publics ».

Un regard sur le passé

Chaque année, les forces de sécurité arrêtent ceux qui ne respectent pas les lois relatives au ramadan et les punissent pour leurs soi-disant péchés. Il y a quelques années, selon le procureur général adjoint de Chiraz, le Bassidj et la police de Chiraz ont arrêté 500 personnes depuis le début du Ramadan dans le cadre d’un plan visant à « lutter contre les infractions aux normes et au jeûne. » Ali Keshavarz a déclaré lors d’une réunion du conseil administratif de la ville de Chiraz que durant cette période, le Bassidj a émis 2 699 avertissements verbaux et 261 avertissements écrits, fermant deux « lieux d’infraction » et confisquant deux véhicules. En conséquence, sur les 500 personnes arrêtées, 20 ont été placées en détention provisoire. Les autres ont été condamnées à « une inculpation dans les 24 heures. » En 2015, au moins deux personnes à Chiraz et au moins cinq à Kermanshah ont été fouettées en public pour avoir « jeûné ». Des nouvelles de l’exécution de la peine de flagellation en public pour le même « crime » ont été publiées à Qazvin.

Selon des informations de l’agence de presse Borna de Kerman, lors d’une conférence de presse sur le sujet du jeûne et de ses punitions, Dadkhodasalari, procureur général de Kerman, a souhaité que tout le monde accepte l’obéissance et le culte pendant le Ramadan. Il a déclaré : « Des actions légales seront prises ». Il a déclaré : « Ne pas jeûner est l’un des crimes évidents. Donc, la police peut prendre des mesures et s’occuper des personnes qui ne jeûnent pas. » Faisant référence à la formation de trois équipes judiciaires spéciales chargées de s’occuper du jeûne par le bureau du procureur de Kerman, le responsable judiciaire a ajouté : « Les valeurs religieuses et islamiques doivent être prises en compte pendant le mois sacré du Ramadan et des juges sous forme d’équipes interviennent au niveau des voies publiques, des magasins, des rues et des bazars. » Ils sont présents, et s’ils voient des personnes enfreindre la norme et le jeûne, ils prendront les mesures nécessaires et déposeront un dossier, et ils seront traités légalement.

La religion, moyen de survie pour le régime de Téhéran

Dans le régime des ayatollahs, où la propriété personnelle et l’espace privé n’ont aucune importance ni légalité, même les occasions religieuses sont devenues des outils de répression, d’humiliation et d’intimidation. Imaginez que la police et les forces de sécurité espionnent les gens pour savoir qui pourrait manger, boire ou fumer pendant le Ramadan. Il s’agit d’un régime qui utilise la religion pour survivre à tout prix et par tous les moyens. Il adopte des lois et des règlements pour légitimer ses actions anti-islam et anti-dieu. La dictature religieuse de l’Iran ne représente ni la noble philosophie du Ramadan ni aucun autre enseignement de l’Islam.

Source : Iran News Wire

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