« Mohammad Ali Kamfirouzi, l’avocat de deux journalistes et de plusieurs militants, a été arrêté mercredi », a indiqué le quotidien Ham Mihan. L’Iran fait face à une vague de protestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public.
Me Kamfirouzi est l’avocat de deux journalistes, Elaheh Mohammadi, 35 ans, la reporter de Ham Mihan, et de Niloufar Hamedi, 30 ans, la photographe du journal Shargh, détenues depuis septembre. L’Autorité judiciaire les a inculpées en novembre de « propagande contre le système » et de « complot contre la sécurité nationale », pour avoir attiré l’attention sur l’affaire Mahsa Amini. L’avocat « n’a reçu aucune convocation, il est détenu sans aucune forme légale et la raison de son arrestation reste inconnue », a déclaré à Ham Mihan sa défense Mohammad Ali Bagherpour.
Près de la moitié des journalistes détenus en prison en Iran depuis la mi-septembre sont des femmes, estime Reporter sans frontières. Deux d’entre elles risquent la peine de mort
25 avocats arrêtés à travers le pays
Plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont critiqué fin octobre dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits » notamment l’« accès à leurs avocats ». Jeudi, Mohammad Kamfirouzi, le frère de l’avocat, a annoncé que le pouvoir judiciaire était désormais « responsable de la vie et de la santé » de l’avocat.
Selon Ham Mihan, « 25 avocats » iraniens ont été « interpellés à travers le pays » depuis le début des manifestations. Par ailleurs, les autorités ont relâché jeudi sous caution deux mineurs détenus pour leur implication présumée dans le mouvement de contestation, a annoncé samedi le journal réformateur Etemad.
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