Les noms et identités des quatre prisonniers risquant la peine de mort sont encore inconnus. Les autorités pénitentiaires ont convoqué ces détenus des halls pour qu’ils exécutent la peine de mort. Ils ont été placés en isolement, deux des condamnés à mort ayant été transférés du hall 2 de la prison centrale de Karaj.
Au fur et à mesure que les procédures pénitentiaires se déroulaient, les protestations des détenus dans les différents halls ont commencé à prendre forme. Les prisonniers ont également scandé « Mort au dictateur » et d’autres slogans contre les dirigeants du régime iranien.
Vers 17 heures, le samedi 17 décembre 2022, des camions de pompiers, des forces de police à moto et d’autres forces de sécurité du régime ainsi que des ambulances sont entrés dans l’enceinte de la prison.
Une source informée a reconnu que des prisonniers avaient été abattus par les forces de sécurité iraniennes. Des coups de feu ont été entendus à l’extérieur de la prison centrale de Karaj. Les lignes téléphoniques ont également été coupées pendant l’attaque.
Les forces armées présentes devant la prison n’ont pas autorisé les familles des prisonniers à être présentes dans la zone ou à s’enquérir de leurs proches.
La vie de nombreux prisonniers est en grand danger. Une cinquantaine de détenus ont été emmenés dans un hôpital civil après avoir subi de graves blessures. Un prisonnier, Mohsen Mansouri, est mort d’une balle tirée directement dans la tête.
Près de 80 prisonniers ont été transférés en isolement depuis les salles 2, 3 et 4. Le procureur de Karaj est entré dans cette prison et a annoncé aux prisonniers que toute personne mise au secret pendant l’émeute serait très certainement punie de mort.
Au cours des affrontements, les prisonniers ont enfoncé les portes des salles pour tenter de se sauver. Les forces de sécurité ont tiré des plombs sur les prisonniers et ont activement utilisé des armes semi-lourdes ainsi que des balles réelles. Les autorités pénitentiaires refusent que des médecins soignent les personnes blessées à l’intérieur de la prison, qui comptent pour 90 % des prisonniers de ces trois salles.
Avant ce violent incident, 12 détenus condamnés à mort avaient déjà été transférés. Quatre détenus avaient déjà été retirés d’un pavillon similaire et huit autres d’un autre. Parmi les 12 précédemment emmenés, on a vu des détenus des récentes manifestations en Iran.
Des barrages de coups de feu ainsi que des gaz lacrymogènes et des fumigènes ont été utilisés sans interruption. La fumée dégagée était si dense que les prisonniers ne pouvaient plus respirer. Les gardiens de prison et les forces anti-émeute ont affronté les prisonniers pendant une heure et demie.
Malgré le fait qu’au moins 100 prisonniers ont été gravement blessés et qu’au moins deux ont été tués, les agents du régime ont commencé à filmer les conditions stables des détenus qui n’étaient pas impliqués dans les affrontements. Leur objectif était de dissimuler le crime d’État. Lorsque les affrontements ont éclaté, les prisonniers qui n’étaient pas directement impliqués ont été contraints de retourner dans leurs quartiers et n’ont pas été autorisés à sortir. Les responsables de la prison ont fermé les portes sur eux afin que personne ne soit informé des crimes qui étaient perpétrés.
Le dimanche 18 décembre 2022, l’atmosphère générale à l’intérieur de la prison est restée tendue et personne n’a encore été autorisé à passer des appels téléphoniques. La circulation de gaz de la prison a été coupée, créant un froid extrême. Grâce à l’examen des enregistrements de vidéosurveillance du hall 2, dimanche après-midi, plusieurs autres détenus ont été transférés en isolement.
Avec cette attaque brutale suivie du meurtre violent du prisonnier Mohsen Mansouri samedi soir, les familles des prisonniers restent extrêmement préoccupées par la vie de leurs proches.
Le manifestant Mohammad Mehdi Karami, détenu et menacé d’exécution imminente à la prison centrale de Karaj, a fait part de ses conditions de détention lors d’un bref appel à sa famille. Considérant le récent vote de l’Iran contre la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) sur un moratoire pour l’application de la peine de mort, et compte tenu de l’exécution précipitée de deux jeunes manifestants, Iran HRM demande à la mission d’enquête d’enquêter sur ce crime odieux contre les prisonniers. HRM demande instamment à toutes les organisations des droits humains et aux représentants des pays présents à l’ONU de tenir l’Iran pour responsable de cette attaque violente. Les dirigeants du régime, Ali Khamenei et Ebrahim Raïssi, doivent être tenus pour responsables de la privation du droit à la vie des prisonniers.
Source : Iran HRM/ CSDHI
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