Le chef du pouvoir judiciaire des mollahs a annoncé que le retrait du voile était considéré comme une hostilité au régime et à ses valeurs, et que les opposants au port obligatoire du voile qui se livreraient à de tels actes seraient punis “sans indulgence”.
Gholamhossein Mohseni Ejei a souligné lors de la première session du Conseil suprême de la magistrature de la nouvelle année persane, qui s’est tenue le 1er avril, que “les fonctionnaires sont tenus de traiter tout crime avéré et tout type de déviation contraire à la loi et à la charia, qui se produit en public…, et de renvoyer les affaires aux autorités judiciaires compétentes. Les autorités judiciaires doivent également faire preuve de prudence dans le traitement de ces affaires”. (Agence de presse gouvernementale Fars – 1er avril 2023)
Le chef du pouvoir judiciaire a également déclaré lors d’une réunion avec la population de la province d’Ispahan qu'”en cas d’identification et d’arrestation de tels auteurs, le pouvoir judiciaire traitera cette question spécialement et en dehors de ses heures de travail habituelles. Toute personne impliquée de quelque manière que ce soit, y compris les conseillers, les adjoints, les instigateurs et les partenaires dans ces affaires, sera poursuivie avec rigueur et sans aucune indulgence”.
M. Ejei a ajouté que le retrait du voile est un exemple de violation de la chasteté publique et des principes de la charia et de la loi, que l’ennemi soutient. (Agence de presse gouvernementale Fars – 1er avril 2023)
Déclaration du ministère de l’intérieur
Le ministère de l’intérieur du régime clérical a annoncé dans un communiqué le 30 mars qu'”il n’y aura ni recul ni tolérance dans les principes et les règles de la religion et des valeurs traditionnelles”. La déclaration souligne que “le voile est une nécessité religieuse indiscutable et sera toujours l’un des principes pratiques de la République islamique d’Iran”.
Auparavant, Hossein Jalali, membre du parlement du régime, avait également annoncé, le 26 mars, la finalisation d’un plan “entièrement intelligent” intitulé “chasteté et voile”, qui prévoyait des sanctions telles que des amendes allant de 500 000 à 3 milliards de tomans, la révocation des permis de conduire, la révocation des passeports et l’interdiction d’accès à Internet pour les célébrités et les propriétaires de chaînes et de sites web.
Le mollah Jalali a déclaré que ce plan avait été présenté au guide suprême des mollahs et au pouvoir judiciaire après 300 réunions avec le Conseil de la révolution culturelle et le Conseil de sécurité nationale.
À cet égard, l’agence de presse Fars a écrit que le “régime islamique” avait un “devoir sérieux” concernant la question du voile et l’opposition au voile obligatoire.
Vendredi dernier, tous les dirigeants de la prière du vendredi ont consacré une partie de leurs sermons à la question du voile et ont pris des mesures pour inciter le public à s’opposer aux opposants au port obligatoire du voile.
Condamnation d’une femme à 148 coups de fouet
Maryam Bani Razi, une infirmière de Qom, a également été condamnée par le tribunal à plus de 148 coups de fouet, huit mois de prison et deux ans d’interdiction de travailler dans l’administration et les services publics pour ne pas avoir respecté l’obligation de porter le voile.
En décembre 2022, une vidéo de Maryam Bani Razi a été diffusée dans une banque sans voile. La personne qui a enregistré la vidéo a déclaré qu’en dépit de ses “avertissements”, la femme n’avait toujours pas mis de voile et que les employés de la banque lui avaient fourni des services normaux.
Campagne contre les femmes s’opposant au port obligatoire du voile
Ces derniers mois, en particulier pendant les vacances de Norouz, de nombreuses informations faisant état de la fermeture de centres touristiques, de restaurants, de cafés, de pharmacies et même de cliniques médicales en raison de la question du voile ont été publiées.
Pendant les vacances actuelles de Norouz, certaines vidéos de confrontations violentes contre des femmes iraniennes qui s’opposent au port obligatoire du voile ont circulé sur les médias sociaux. En outre, la tendance à la fermeture et à la mise sous scellés de lieux publics par les services de surveillance et les forces de l’ordre iraniennes s’est accrue pendant le mois de Ramadan.
Le procureur en chef de la province d’Ispahan a également annoncé vendredi l’arrestation de cinq employés d’un centre touristique à Ispahan, accusés d’avoir “entravé les activités des forces interdisant le mal et promouvant le bien.”
Le samedi 1er avril 2023, l’agence de presse gouvernementale Tasnim a signalé la fermeture d’un des sites touristiques de cette ville en raison de ce qu’elle a appelé “l’acceptation d’individus non voilés”.
Une vidéo a également été publiée le vendredi 31 mars 2023 sur les médias sociaux, montrant un agent en civil vidant un récipient de yaourt sur la tête de deux Iraniennes non voilées qui étaient entrées dans un magasin à Chandiz, au Machad.
Une autre vidéo, diffusée le samedi 1er avril 2023 sur les médias sociaux, montre les forces de sécurité empêchant des femmes opposées au port obligatoire du voile d’entrer dans le complexe historique de Taq-e Bostan à Kermanchah.
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