Mme Alliot-Marie qui fut également ministre d’État, ministre de la Justice et ministre de l’Intérieur, était épaulée par deux autres anciens ministres des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Hubert Védrine et plusieurs élues français, alors que la majorité des députés (295) de l’Assemblée nationale et des dizaines de sénateurs ont récemment signé une déclaration de soutien au combat du peuple Iranien et l’alternative démocratique du CNRI.
Dans son intervention, Michèle Alliot-Marie a déclaré :
Bienvenue en France, la terre de la liberté, la terre aussi de la démocratie et de la fraternité.
Merci Maryam Radjavi d’avoir une fois de plus choisi Paris pour que nous nous retrouvions et pour me permettre de retrouver beaucoup d’amis ici, des amis iraniennes et iraniens et puis des amis de tous les pays qui sont venus vous apporter leur soutien et leur engagement.
C’est vrai, beaucoup de choses ont été dites et très bien dites par tous ceux qui m’ont précédé. Alors finalement moi, aujourd’hui je suis simplement venue d’abord vous témoignez de ma reconnaissance pour l’action que vous menez aussi courageusement et depuis si longtemps. Ma présence c’est aussi un témoignage de fidélité à ce que vous représentez, à votre engagement sans faille pour des valeurs qui sont des valeurs universelles, ne l’oublions jamais, et qui à ce titre, méritent d’être respectés et mis en œuvre pour chacune et pour chacun dans le monde entier.
Nous avons une responsabilité et beaucoup de travail aussi à faire en la matière. Et puis, je voulais aussi vous porter témoignage de ce que je sais de Maryam Radjavi, depuis que nous nous connaissons, quelques années maintenant. Eh bien, je veux vous dire chère Maryam Radjavi, que j’ai constaté que votre engagement pour la démocratie et ses valeurs n’a jamais changé. Votre engagement pour la liberté, votre engagement pour l’égalité et votre engagement pour la fraternité sont toujours là et vous les défendez toujours avec autant de force et autant de conviction. Votre discours n’a jamais changé depuis que nous nous connaissons, votre engagement n’a jamais faibli, votre attitude et votre détermination non plus n’ont pas changé. Ce qui a pu changer en revanche, c’est peut-être le monde dans lequel nous vivons, et ce changement n’est pas toujours en bien. Et j’entendais le général James Jones, que j’ai connu dans une autre vie, effectivement rappeler que dans le monde entier il y avait des menaces qui pesaient sur les libertés et qui pesaient sur la démocratie. Et que finalement nous voyons ce à quoi nous ne croyons pas depuis des années, c’est-à-dire remettre en cause, par certains gouvernements, le principe même de la démocratie, de la liberté et de l’égalité. Et ne nous faisons pas d’illusions, cela existe sur tous les continents. Nous voyons de plus en plus de régimes, y compris parfois sur le continent européen qui, d’une façon plus ou moins ouverte, viennent à grignoter un peu de cette liberté et un peu de cette idée démocratique.
Alors, chère Maryam Radjavi, vous toutes et vous tous qui vous vous engagez pour la démocratie et la liberté en l’Iran, dites-vous que vous travaillez bien sûr pour vous et pour nous tous. Et vous avez, oh combien, besoin de notre soutien en la matière. Vous travaillez pour plus que vous, vous travaillez pour plus que l’Iran, vous travaillez pour le monde entier, parce que le monde entier a besoin qu’on réaffirme ce que sont les valeurs de la démocratie et le droit de chaque homme et de chaque femme à en bénéficier.
Votre pays est un symbole, un symbole de ce que l’on peut et un symbole de ce que l’on doit faire. Les libertés y sont menacées, nous le savons bien, qu’il s’agisse de la liberté d’expression, de la liberté d’aller et venir, simplement la liberté d’être ce que l’on est. Libertés qui sont menacés d’emprisonnements, menacés de la perte de la vie. Et puis c’est le droits de la justice, qui elle-même est remis en cause. C’est le droit de vote, c’est l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est comme vous le dites si bien, la séparation entre l’Église et l’État.
Alors oui, vos compatriotes, sur place, ont le courage de s’opposer, au péril de leurs vies, aux tentatives qui sont faites par le gouvernement de les empêcher d’avoir accès à ces droits élémentaires. Mahsa Amini en est le tragique symbole, ce qui lui est arrivé nous attriste, mais en même temps nous oblige, nous crée une responsabilité, nous qui avons la chance de vivre dans des pays démocratiques.
Et je m’adresse à tous ceux qui se sont exprimés avant moi : nous avons aussi la responsabilité de ne pas nous contenter de mots, de ne pas dire simplement, depuis nos pays bien confortablement installés chez nous, qu’il faut faire des choses en Iran.
Bien sûr, c’est vous qui allez les faire, ce n’est pas nous qui pourrons les faire chez vous, mais il est évident que nous devons dépasser simplement les mots pour enfin agir. Je crois que nous avons le devoir de parler, le devoir d’être cohérent dans nos positions, entre ce que nous disons dans nos discours diplomatiques. Et puis ce que nous faisons aussi réellement sur le terrain et la façon dont nous pouvons soutenir l’aspiration à la liberté, à la démocratie.
Oui, je pense que nos pays, nos institutions, et en premier lieu les institutions européennes, ont le devoir de montrer davantage leur détermination à un moment où effectivement, les choses semblent en train de bouger.
On dit toujours que « là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Eh bien ce que je crois, c’est que le chemin de la démocratie est devant vous, qu’il est devant nous, qu’il est de notre responsabilité de prendre ce chemin et d’aider tous les autres à nous rejoindre, pour aller dans ce sens.
« A cœur courageux il n’y a rien d’impossible », dit un dicton chez nous. Vous avez le courage, alors j’en suis sûr que pour vous, rien ne sera impossible ! Merci.
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