L'application répressive des lois iraniennes sur le hijab symbolise la persécution fondée sur le genre, disent des Experts de l'ONU
UNITED NATIONS– Nous regrettons vivement que le Parlement iranien ait adopté le nouveau projet de loi sur la chasteté et le hijab, qui alourdit considérablement les peines d’emprisonnement et prévoit des amendes écrasantes pour les femmes et les jeunes filles qui n’obéissent pas au code vestimentaire obligatoire. Dans ce contexte, le projet de loi vise également des notions vagues de promotion de la « nudité » ou de l' »indécence ». Le Haut Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, réaffirme que ce projet de loi draconien est en contradiction flagrante avec le droit international et qu’il doit être abandonné.
En vertu de ce nouveau projet de loi sur la chasteté et le hijab encore plus strict, qui en est au stade final de son examen par le Conseil des gardiens, les personnes qui enfreignent le code vestimentaire islamique strict du pays concernant le port de couvre-chefs et de vêtements modestes risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. En vertu de ce même projet de loi sur la chasteté et le hijab les contrevenantes pourraient également être fouettées et se voir infliger une amende pouvant aller jusqu’à 360 millions de rials iraniens (720 USD). Ils risquent également des restrictions de voyage et la privation de l’accès à Internet. En vertu de la législation précédente, une telle infraction était passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux mois ou d’une amende pouvant atteindre 500 000 rials iraniens (1 USD).
Le décret – qui porte le nom complet de projet de loi visant à soutenir la famille en promouvant la culture de la chasteté et du hijab – est à la fois répressif et humiliant. Les femmes et les jeunes filles ne doivent pas être traitées comme des citoyens de seconde zone. Les autorités ont le devoir de respecter, de protéger et de mettre en œuvre – de manière égale – les droits de tous les Iraniens.
Notre Bureau exhorte les autorités iraniennes à prendre des mesures pour éliminer cette discrimination et toutes les autres formes de discrimination fondée sur le sexe, et à abroger toutes les lois et pratiques qui y sont associées.
Nous demandons également aux autorités d’abolir toutes les réglementations et procédures par lesquelles le comportement des femmes en public est surveillé, et d’introduire des lois et des politiques qui permettent aux femmes et aux jeunes filles d’exercer leurs droits fondamentaux, y compris leur droit de participer pleinement à la vie publique, sans crainte de représailles et de discrimination.
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