M. Kalantari a cherché à désamorcer l’ire croissante de l’opinion publique à l’égard du guide suprême Ali Khamenei et du régime en place. Il a affirmé qu’un « groupe d’infiltration » dans les rangs de la nation était à l’origine de l’expulsion de professeurs expérimentés. Kalantari a décrit ce groupe comme des radicaux qui promulguent des lois restrictives, préférant des individus idéologiquement alignés à une véritable expertise.
Il est intéressant de noter que le guide suprême Khamenei a été dépeint comme un spectateur, ce « groupe d’infiltration » obscur étant les marionnettistes à l’origine de la campagne de purge.
M. Kalantari n’a pas hésité à confirmer l’éviction en cours de professionnels universitaires et leur remplacement par des personnes moins qualifiées. Il a également reconnu la suppression des médias et l’étouffement des canaux de communication. Dans un aveu candide, M. Kalantari a mis en lumière le sombre scénario économique auquel sont confrontés les professionnels hautement qualifiés en Iran.
Il a souligné la disparité flagrante entre les salaires et les frais de subsistance, déclarant : « Lorsque l’on ne croit pas au développement, l’expertise perd de son importance. Un expert titulaire d’un doctorat qui gagne la bagatelle de 150 millions de rials (environ 300 dollars) par mois sera inévitablement confronté à des difficultés. »
À titre de comparaison, l’agence de presse Tasnim, associée à la force Quds du CGRI, a rapporté le 30 avril que les titulaires d’un doctorat qui travaillent dans le domaine de la recherche aux États-Unis bénéficient d’une rémunération bien plus avantageuse. Les chercheurs sont payés 3 750 dollars, tandis que les professeurs titulaires reçoivent jusqu’à 8 700 dollars par mois. En revanche, dans les universités iraniennes, un docteur spécialisé gagne à peine 300 dollars par mois.
Ce gouffre salarial, combiné à d’autres facteurs socio-économiques, fait de la migration une perspective attrayante pour les experts iraniens. Comme l’explique M. Kalantari, « avec un coût de la vie en dollars et des revenus en rials, ces spécialistes n’ont que peu d’intérêt à rester en Iran ».
Le 21 avril 2023, le sociologue Amanollah Gharaei Moghadam a fait une observation poignante, rapportée par le journal Setareye Sobh. Comparant le départ de chaque membre de l’élite à un puits de pétrole, il a fait remarquer : « C’est comme si un puits de pétrole se taisait à chaque départ… » L’insinuation troublante est claire : les dirigeants iraniens ne semblent pas intéressés par le maintien de ces puissances intellectuelles, préférant des remplaçants dépourvus de créativité, d’intelligence et de discernement.
Source : Stop Fundamentalism/ CSDHI
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