mardi 11 mai 2021

Médias iraniens : la corruption est à l’origine de la crise économique

 Ces derniers jours, les médias iraniens ont rapporté que l’économie du pays est en chute libre en raison des mauvaises politiques et de la corruption institutionnalisée au sein du régime. Bien que les médias d’État tentent de minimiser la crise, ils confirment que ce ne sont pas les sanctions qui sont à l’origine de la crise économique en Iran, mais le régime lui-même.

Dans un article publié lundi, le quotidien Vatan-e Emrooz a estimé que le seuil de pauvreté en Iran avait augmenté de 165% entre 2013 et 2019.

«Selon les études du Centre de recherche parlementaire, le seuil de pauvreté des ménages de 4 personnes à Téhéran de 2013 à 2019 est passé de 1,7 million de tomans à 4,5 millions de tomans. Ainsi, le seuil de pauvreté a augmenté de près de 165 pour cent. Compte tenu des fluctuations monétaires et de la situation des coronavirus, le seuil de pauvreté aurait de nouveau augmenté en 2020 », a écrit Vatan-e Emrooz.

Selon Vatan-e Emrooz, «La pauvreté absolue peut être définie comme l’incapacité d’atteindre le niveau de vie minimum, et en fait, la pauvreté absolue est le manque d’accès aux normes de subsistance dans la société. Cela est dû à la différence de coût de la vie dans les différentes régions. »

Vatan-e Emrooz a ajouté que «le revenu par habitant en Iran a fortement chuté au cours des huit dernières années. Le record du revenu par habitant le plus élevé du pays est lié à 2011 où la part de chaque Iranien dans le PIB était de 7 millions et 370 000 tomans. Ensuite, on a vu une baisse du revenu par habitant, si bien que les estimations du Centre de recherche parlementaire montrent qu’en 2019 ce revenu est tombé au niveau le plus bas et a atteint 4 millions et 870 mille tomans.

Selon l’agence de presse semi-officielle ILNA, «19 millions de personnes vivent dans des bidonvilles en Iran et vivent dans les pires conditions, sans assainissement ».

Le quotidien économique Jahan-e Sanat a cité lundi Abbas Akhundi, l’ancien ministre du Développement urbain du régime, affirmant que «le niveau d’inflation continu et croissant au cours des 50 dernières années a piégé les gens dans la pauvreté qui les brûle jusqu’au cœur».

L’Iran fait partie des pays les plus riches du monde. Pourtant, les Iraniens souffrent de la pauvreté, de l’inflation et de la flambée des prix. Chaque jour une autre corruption des responsables du régime est révélée au milieu des querelles entre les factions des mollahs.

«L’acte d’accusation de Waliullah Seif, l’ancien chef de la banque centrale, montre que la mauvaise gestion a plus nui à l’économie du pays que des sanctions», a écrit lundi le quotidien national Jam-e Jam.

Selon l’acte d’accusation de Seif, il a détourné 30 milliards de dollars et 60 tonnes de réserves d’or. Pourtant, Jam-e Jam souligne que Seif n’agissait pas seul et que cette affaire de corruption implique les hauts responsables du régime tels que le président Hassan Rohani.

«La politique de change dans le pays va directement au président et au chef de la banque centrale, et s’il y a une perturbation à cet égard, selon les experts, ces deux personnes devraient être tenues pour responsables. Des questions telles que la détermination des taux d’intérêt des banques et les grandes affaires de microéconomie monétaire sont traitées sous la coordination du président et sur ordre du chef de la banque centrale », lit-on dans l’article de Jam-e Jam.

Dans un autre exemple, le quotidien Mostaghel a admis lundi que les candidats à l’élection présidentielles du régime dépenseraient des milliards de tomans pour leurs campagnes alors que la population souffre de pauvreté.

«Dans une situation où les gens sont confrontés à des problèmes économiques, comment certains candidats à la présidentielle dépensent-ils des centaines de milliards de tomans en publicité? Quels sont les facteurs qui ont aidé un candidat à la présidentielle en Iran à accumuler des centaines de milliards de tomans de richesse et à les dépenser pour sa campagne? », a écrit Mostaghel.

Mostaghel admet que «ces derniers mois dans notre pays, nous avons vu des étudiants abandonner l’école parce qu’ils n’avaient pas de téléphone portable pour fréquenter une salle de classe en ligne. La pauvreté a mis le couteau dans les os de certaines familles. Certains étudiants pauvres se sont suicidés.

La colère envers le régime a augmenté et les manifestations en cours en Iran en sont la preuve. Ainsi, les médias d’État mettent en garde les responsables du régime contre la réaction de la population à l’approche de la mascarade électorale de la présidentielle.

«L’élection présidentielle est considérée en quelque sorte comme un référendum. Par conséquent, la participation ou la non-participation doit être avec la compréhension et l’acceptation de ce présupposé. Soyons vigilants et pensons à une solution ; aujourd’hui, la pauvreté et la forte baisse de la confiance du public ont sonné l’alarme pour notre système», a écrit mercredi le quotidien Arman.

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