samedi 22 mai 2021

Editorial : La parodie d’élection en Iran : Une bande de meurtriers de masse, de criminels de guerre, de voleurs et de voyous

 Des élections démocratiques et équitables reposent sur un véritable choix et des instruments constructifs de prise de décision collective. Ils sont donc le signe le plus évident de la légitimité d’un système politique. En Iran, cependant, le choix authentique et les instruments permettant au peuple de se manifester de manière tangible sont hors de portée, ce qui explique pourquoi le peuple iranien rejette le système politique comme étant totalement illégitime.

Ces dernières semaines, un éventail croissant de secteurs désabusés, dont la misère a été considérablement aggravée par les ravages du Coronavirus et par la mauvaise gestion et la corruption au sommet de l’État, ont publiquement et courageusement appelé au boycott de la parodie d’élection présidentielle du 18 juin.

Les spécialistes des sciences politiques ont longtemps souligné le fait que les « élections » et les régimes totalitaires ne sont pas réellement compatibles. De nombreux régimes dictatoriaux ont joué la carte des « élections » pour se venger de leurs détracteurs. En fait, les dictateurs utilisent l’apparat des élections pour se donner un sentiment de légitimité immérité. Sous la tyrannie, l’élection se transforme en sélection.

En Iran, le Guide Suprême Ali Khamenei et son bureau ont monopolisé la grande majorité des ressources politiques, économiques et sociales. L’élection présidentielle est un moyen pratique pour Khamenei de distribuer une petite part du butin de la guerre contre le peuple iranien à diverses factions du régime.

Le peuple iranien ne croit pas aux jeux du régime, comme en témoignent ses slogans « Réformistes, partisans de la ligne radicale, le jeu n’a jamais cessé« .

L’élection de cette année intervient après une série de bouleversements sociaux majeurs, notamment les soulèvements de 2017, 2018 et 2019, qui ont ébranlé le régime dans son ensemble. De nombreux observateurs chevronnés estiment que la théocratie est au point le plus faible de ses 40 ans d’histoire.

Les réserves stratégiques de Khamenei sont épuisées, le lot restant étant dépensé dans une lutte existentielle pour survivre. Son régime est incapable de répondre à un réseau complexe de demandes publiques changeantes, alors qu’il s’avère de plus en plus impuissant à trouver un équilibre durable entre les factions belligérantes internes pour garantir une stabilité sur le long terme. Parallèlement, de nouvelles protestations publiques se profilent à l’horizon, menaçant encore davantage l’avenir du régime.

Dans ce contexte, le régime a aligné des candidats impliqués dans quatre décennies de terrorisme, de crimes contre l’humanité, de génocide, de crimes de guerre et de pillage. Le meurtrier de masse Ebrahim Raïssi, le commandant des pasdaran devenu président du Majlis (Parlement des mollahs), Ali Larijani, et leurs cohortes sont tous taillés dans le même moule.

Le candidat préféré de Khamenei est le meurtrier de masse Ebrahim Raïssi. Il est l’actuel chef du pouvoir judiciaire du régime. Le régime a reconnu très tôt son penchant impitoyable lorsqu’il est devenu le Procureur du « tribunal révolutionnaire » de la ville de Karaj alors qu’il était âgé de 20 ans.

En 1988, en tant que Procureur adjoint de Téhéran, il a été l’un des quatre responsables nommés par Khomeini pour mettre en œuvre sa tristement célèbre fatwa de massacre des dissidents emprisonnés. Pas moins de 30 000 prisonniers politiques, principalement affiliés à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), ont été sommairement exécutés en quelques mois.

L’autre, le général de brigade Ali Larijani du Corps des gardiens de la révolution islamique, a joué un rôle important dans la guerre destructrice de huit ans entre l’Iran et l’Irak. À la tête du réseau de radiodiffusion d’État (IRIB) pendant une décennie, Larijani est devenu tristement célèbre pour sa censure.

Le chef de la sécurité de Larijani au réseau de radiodiffusion d’État était Ghafour Darjazi, impliqué dans l’assassinat de Mohammad Hossein Naghdi, le représentant du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) en Italie, à Rome en mars 1993. En tant que président du Majlis, Larijani a nommé le général de brigade Mohammad Jafari Sahraroudi comme chef de cabinet. Ce dernier a été impliqué dans l’assassinat du dissident kurde Abdolrahman Qassemlou.

Penser que la mascarade électorale à venir offre un véritable choix au peuple iranien est une insulte à son intellect et légitime les crimes de la théocratie barbare. Leur choix est de boycotter la mascarade électorale des mollahs. Comme ils l’ont exprimé à maintes reprises, leur vote vise à renverser la théocratie fondamentaliste, à fomenter une révolution démocratique et à établir la souveraineté du peuple. Quel est le vote de la communauté internationale ?

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