vendredi 12 août 2022

MARYAM RADJAVI : LE CHAINON MANQUANT DE LA POLITIQUE OCCIDENTALE

Maryam Radjavi : Le chainon manquant de la politique occidentale

Discours dans une réunion internationale de personnalités politiques

Honorables parlementaires et personnalités défenseurs de la liberté
Chers amis,

Je suis très heureuse de vous revoir. Au cours des deux dernières années, en raison de la pandémie de coronavirus, nous avons malheureusement été privés de réunions collectives.
Votre présence à Ashraf 3 réjouit les Achrafiens car ils voient leurs amis des moments difficiles. Ces jours ont été vraiment très difficiles. Mais avec votre aide, nous avons surmonté tous les obstacles.


Vous avez certainement visité le musée de la Résistance. Or il ne s’agit que d’un petit aspect de la douleur et de la souffrance du peuple iranien et de la glorieuse résistance que mène l’OMPI contre ce régime.

Trois réalités de l’Iran

J’aimerais profiter de cette occasion pour brosser brièvement la situation en Iran.
Trois réalités à propos de l’Iran donnent une image claire à chaque interlocuteur.
Premièrement, la décadence du régime, deuxièmement, la poursuite du mouvement de protestation en Iran, et troisièmement, le rôle de la résistance pour orienter la situation vers le renversement du régime des mollahs.

Avec des aventures, des menaces et un tapage médiatiques les mollahs tentent de cacher leur peur de leur seul adversaire et talon d’Achille, à savoir la résistance du peuple iranien.
Chers amis, en soutenant la lutte du peuple iranien pour la liberté et la démocratie, vous avez précisément visé ce point faible fondamental du régime. Selon l’opinion de multiples tendances dans le monde arabe et occidental, les mollahs ne peuvent accepter la solidarité avec la lutte du peuple iranien.
Récemment, 5000 membres d’unités de résistance en Iran ont annoncé en envoyant des messages vidéo, leur volonté de renverser le régime. Leur phrase commune était : « on le peut et on le doit ». On peut et on doit renverser cette tyrannie religieuse.
C’est un grand pas dans la stratégie de la résistance iranienne, en pleine création d’une force organisée de jeunes insurgés, en combinaison avec des soulèvements, pour écarter le régime du chemin de la liberté du peuple iranien.

Les facteurs déterminants de la situation iranienne évoluent. L’un est la société iranienne, qui s’oriente vers le renversement du régime. Un autre est la situation désastreuse du régime lui-même. Aujourd’hui, l’urgence pour Khamenei, ce sont les pertes continues dans les rangs des gardiens de la révolution ou pasdarans. Ces dernières semaines, cela est apparu en plein jour avec le limogeage d’un certain nombre des plus hauts commandants des pasdarans, dont le commandant de la protection spéciale de Khamenei et le commandant de l’organisation du renseignement.

Un régime faible ou fort ?

Ceux qui ignorent la situation en Iran et la situation réelle du régime, pensent que l’exportation du terrorisme par le régime ou l’utilisation de drones et de missiles contre les pays voisins est un signe de sa puissance. Bien sûr, c’est une grave erreur. La répression à l’intérieur de l’Iran ou le tir de missiles et l’incitation à la guerre à l’étranger sont le souffle vital du fascisme religieux. Par conséquent, le jour où il y renoncera, il cessera d’exister. Une vipère qui se meurt, mordra jusqu’au dernier moment.

La seule façon de repousser le régime est la fermeté, et c’est bien sûr l’élément déterminant de la Résistance iranienne. Nos amis des pays arabes et musulmans ici présents, se souviennent bien que Khomeiny, le fondateur de ce régime, a été en guerre avec un pays voisin, l’Irak, pendant huit ans. Il disait qu’il se battrait jusqu’à la destruction de la dernière brique des habitations de Téhéran. Alors qu’à l’été 1982, la fin de la guerre et la paix étaient possible, Khomeiny et son régime s’y sont opposés. Finalement, les grandes attaques victorieuses de l’Armée de libération nationale et la peur d’être renversé lui ont fait accepter le cessez-le-feu en déclarant qu’il avalait une coupe de poison.

Au stade actuel, la faiblesse du régime se manifeste clairement dans plusieurs tendances importantes : notamment, dans la poursuite du mouvement des manifestations, l’expansion du réseau de la résistance et de ses opérations à l’intérieur de l’Iran, l’incapacité des mollahs à résoudre les problèmes économiques et sociaux, le déclin des gardiens de la révolution et l’incapacité du régime à faire croire plus longtemps à la réforme.

Maryam Radjavi : Le chainon manquant de la politique occidentale

La complaisance avec la sauvagerie du régime

C’est pour ces raisons que le régime n’a jamais eu autant besoin de la complaisance occidentale. Le fait qu’il montre ses griffes et ses crocs, et qu’il s’adonne à une rhétorique anti-occidentale, c’est paradoxalement pour continuer à bénéficier des privilèges sécuritaires, politiques et financiers de l’Occident. Malheureusement, les gouvernements occidentaux n’ont pas tiré de leçons des catastrophes de la complaisance avec ce régime au cours des trois dernières décennies. Le récent accord entre le gouvernement belge et les mollahs pour livrer un diplomate terroriste poseur de bombe malgré sa condamnation par la justice belge en est un exemple.

Les Iraniens et les partisans de la résistance iranienne dans divers pays ont protesté contre cet accord honteux avec des manifestations, des rassemblements et des sit-in.
Avec cette lutte et les actions en justice menées par la Résistance iranienne, le transfert de ce terroriste vers l’Iran a été stoppé et la justice belge a mis l’examen de cette question à l’ordre du jour.
Ces 4 dernières décennies n’ont connu aucun cas de renvoi au régime de terroristes emprisonnés en échange d’otages occidentaux, qui n’ont pas été suivis par la mise en plus grand danger de la vie des citoyens occidentaux.

Un autre exemple est le programme nucléaire du régime. L’histoire de l’approche pas à pas des mollahs de la bombe atomique est exactement la même que l’histoire des paquets de mesures incitatives offerts à ce régime. Ces deux dernières années, les gouvernements occidentaux en ont rajouté.
Le régime profite de ces opportunités pour se rapprocher de la bombe. Alors qu’une politique de fermeté aurait pu le stopper.
Un autre exemple est celui des gouvernements occidentaux qui ferment les yeux sur les violations des droits humains en Iran.
Lors du soulèvement de 2019, sur les ordres directs et ouverts de Khamenei, les Gardiens de la révolution ont massacré au moins 1 500 jeunes dans la rue. Malheureusement, le monde occidental est resté silencieux. C’est le même silence catastrophique que l’Occident a gardé sur le massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988.

Il y a trois mois, la Résistance iranienne a publié les informations de l’organisation des prisons du régime sur une échelle de millions. Je ne mentionnerai ici qu’un seul paragraphe de ces informations : il y a 5 370 condamnés à mort et au talion. En outre, 51 personnes ont été condamnées à la lapidation et 60 jeunes de moins de 18 ans sont condamnés à la peine capitale. Est-ce que fermer les yeux sur cette atrocité est digne de la communauté internationale ?
Les mollahs sont si convaincus de la bienveillance de l’Occident envers eux qu’ils ont transformé un grand nombre d’agents du ministère du Renseignement et de la Force terroriste Qods en cellules dormantes vivant en Europe et en Amérique. Les rapports de renseignement ne manquent pas sur le fait que le régime iranien se procure à la fois l’équipement nécessaire à son programme nucléaire sur les marchés européens et ceux pour réprimer le peuple iranien.

Le cœur du conflit est de savoir pourquoi, alors que la société iranienne s’apprête à renverser le régime, les gouvernements européens se placent dans le camp des mollahs. Toute la question est qu’il faut arrêter d’apporter aux mollahs les secours qui empêchent leur renversement. Il faut abandonner la politique qui a empêché le changement démocratique en Iran ces trois dernières décennies.
Aujourd’hui plus que jamais, il est clair pour tous que le Moyen-Orient, le monde arabe et le monde islamique ne trouveront pas la paix et ne pourront écarter les obstacles au développement politique et économique de leurs pays, tant que les obstacles qui empêchent le peuple iranien de changer de régime ne seront pas supprimés et que le centre d’exportation du terrorisme, de l’intégrisme, de la belligérance et des troubles dans la région ne sera pas éliminé.

Le chainon manquant de la politique occidentale

Oui, le temps est venu d’une nouvelle politique vis-à-vis de ce régime. Le chaînon manquant de la politique des gouvernements européens et américains est d’ignorer le peuple iranien et en particulier sa résistance organisée. Cela a en fait servi le régime des mollahs. Les gouvernements d’Europe et d’Amérique doivent soutenir le peuple iranien et ses demandes.
Ce que nous attendons des gouvernements européens et de l’Union européenne, ce sont des actions concrètes :
– Inscrire sur la liste du terrorisme l’ensemble du ministère du Renseignement et du corps des pasdarans.
– Expulser les agents de renseignement et des pasdarans du sol européen et les priver de l’asile politique et de la citoyenneté.
– Renvoyer le dossier du terrorisme, du génocide et des crimes contre l’humanité commis par le régime iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU et poursuivre et juger Khamenei, Raïssi et les autres dirigeants du régime.
– Conditionner les relations politiques et économiques avec le régime à l’arrêt des exécutions et de l’exportation du terrorisme par le régime des mollahs.
– Et reconnaitre la bataille des insurgés contre le corps des pasdarans terroriste pour renverser la tyrannie religieuse.

Bien sûr, comme l’a dit Massoud [Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne] : « Le renversement et le changement de régime est notre devoir et notre tâche, cela relève de notre responsabilité, celle de notre peuple et de son avant-garde révolutionnaire. »

La Résistance iranienne et l’alternative démocratique du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) croient en une république démocratique, à l’égalité entre les femmes et les hommes, la séparation de la religion et de l’Etat, et des relations équitables, fondées sur le respect de l’indépendance, de la souveraineté nationale et de la coexistence pacifique avec ses voisins et le monde entier.

Je vous remercie

Maryam Radjavi : Le chainon manquant de la politique occidentale

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire