lundi 22 août 2022

Quatre membres de l’association La Voix des femmes iraniennes sont envoyés à la prison d’Evine pour y purger leur peine

 Aucune prison ne peut faire taire la voix des femmes qui veulent l’égalité

Quatre membres de l’association La Voix des femmes iraniennes (Neda-ye Zanan-e Iran) ont été convoqués au bureau du procureur de la prison d’Evine le 18 août 2022 pour commencer à purger leur peine de prison.

Chacun des quatre membres de l’association La Voix des femmes iraniennes a été condamné à 4 ans et 2 mois d’emprisonnement par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Leur peine a finalement été réduite à deux ans et trois mois d’emprisonnement en appel.

Les chefs d’accusation retenus contre les quatre femmes sont les suivants : « promotion de la corruption et de la prostitution », « association et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre l’État ».

Les quatre militantes des droits des femmes et membres de l’Association La Voix des femmes iraniennes (Nahid Shaqaqi, Akram Nasirian, Maryam Mohammadi et Esrin Derkaleh) ont écrit sur leurs pages Instagram : « Ces derniers jours, le bureau du procureur de la prison d’Evine nous a convoquées en prison pour avoir formé l’Association des femmes iraniennes. Le pouvoir judiciaire fait pression sur le détenteur de la caution pour confisquer notre caution et nous mettre en prison. Ils nous envoient en prison pour association et collusion contre la sécurité nationale, alors que les voleurs et détourneurs de fonds de la mafia ont mis en danger la vie de millions de personnes, et pourtant ils restent libres. »

Les membres de l’Association des femmes iraniennes poursuivent : « Nous avons seulement essayé d’être la voix des protestations contre la discrimination et l’inégalité des femmes iraniennes. Mais le lexique des escrocs considère cet acte de défense comme un crime. Les murs d’aucune prison ne peuvent faire taire l’appel à l’égalité des femmes. »

L’association des femmes Neda-ye Zanan-e Iran est un groupe non gouvernemental qui concentre ses activités sur la communication des souffrances, des frustrations et des succès des femmes iraniennes dans la société. Selon ses membres, l’association s’efforce de donner aux femmes les moyens de mener une vie meilleure à partir du cyclone de la discrimination et des luttes.

Contexte des arrestations des membres de la Voix des femmes iraniennes

Le pouvoir judiciaire et les services de renseignements iraniens ont arrêté puis relâché un certain nombre de membres de l’association La Voix des femmes iraniennes (Neda-ye Zanan-e Iran) et les ont accusés de « promotion de la corruption et de la prostitution », de « formation de l’association des femmes iraniennes », d' »association et collusion contre la sécurité nationale » et de « propagande contre l’État ».

Mmes Nasirian et Shaqaqi avaient été convoquées à la 2e branche du bureau du procureur de la prison d’Evine le 4 septembre 2019. Le 8 septembre 2019, les deux militantes avaient déclaré avoir découvert que leur caution avait augmenté. Elles ont obtenu leur liberté temporaire en payant la caution. Elles ont de nouveau été arrêtées en avril 2019 et détenues pendant un mois avant d’être libérées sous caution.

Une autre membre de l’association La Voix des femmes iraniennes, Maryam Mohammadi, a été arrêtée le 8 juillet 2019 à Garmsar. Elle a été placée à l’isolement dans le quartier 209 du ministère des renseignements de la prison d’Evine. Elle a été confinée pendant un mois à l’isolement, puis transférée dans le quartier des femmes. Mme Mohammadi a été une prisonnière politique dans les années 1980. Elle a été arrêtée en 1981 à l’âge de 14 ans et est restée en détention jusqu’en 1989. Elle a deux filles, âgées de 18 et 28 ans.

Esrin Derkaleh, autre membre de l’association La Voix des femmes iraniennes, a été arrêtée à Garmsar le 28 juillet 2019 et emmenée au quartier 209 de la prison d’Evine. Elle est née en 1983 et est la mère d’un jeune homme de 20 ans.

Source: CNRI Femmes

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