lundi 9 janvier 2017

Lettre de plainte des prisonniers politiques en Iran à Asma Jahangir concernant l’enlèvement d’Ali Moezzi

 Un groupe de prisonniers politiques dans la prison de Gohardasht ont demandé dans une lettre de plainte au Rapporteur spécial des droits de l’Homme en Iran, Mme Asma Jahangir, de se pencher sur la situation du prisonnier politique Ali Moezzi et d’enquêter sur sa disparition le 4 janvier dernier lorsque le personnel de la prison l’a transféré dans un lieu inconnu.
Voici la lettre des prisonniers politiques :
Mme Asma Jahangir, Rapporteur spécial des droits de l’Homme en Iran

Nous avons à plusieurs reprises rapporté le manque de sécurité pour les prisonniers, notamment les prisonniers politiques, et mentionné comment les prisonniers sont enlevés et transférés dans des lieux inconnus sous différents prétextes comme l’envoie devant la Cour, un transfert à un centre médical ou un hôpital, venir chercher une lettre, une convocation du directeur de la prison, etc. Ainsi personne ne prend la responsabilité de la disparition…
Aujourd’hui, le 4 janvier 2017, ils ont enlevé M. Ali Moezzi, dans la salle des visites et l’ont transféré dans un lieu inconnu… et personne n’est responsable. Ces enlèvements se produisent au sein du quartier de haute surveillance de la prison de Gohardasht afin d’intimider les autres prisonniers et dans le cas de M. Moezzi, afin d’intimider sa famille et en représailles, car M. Moezzi et ses enfants ont suivi et participé au mouvement à la recherche de la justice pour les victimes du massacre de 1988 et contre les exécutions actuelles en Iran.
Récemment, il a également fortement protesté contre le manque d’attention aux demandes des prisonniers politiques en grève de la faim comme Mme Arash Sadeghi, Saeed Shirzad, Morteza Morad-Pur et bien d’autres, ainsi que contre leurs conditions de vie. Et ceci a causé la colère et la haine du pouvoir judiciaire iranien.
Nous vous demandons en tant que seule autorité et référence de chercher la justice et de vous pencher sur le cas de M. Moezzi, notamment car il est sévèrement malade et souffre d’un cancer de la vessie entre d’autres maladies.
Les prisonniers politiques de la prison de Rajaei-Shahr (Gohardasht)

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