Pompeo a égrainé la politique américaine sur trois volets :
• Premièrement, cette politique appliquera une pression financière sans précédent sur le régime iranien,
• deuxièmement, elle découragera le régime iranien d’agresser ses voisins et luttera contre son comportement néfaste dans la région ainsi que son soutien au terrorisme,
• troisièmement, elle défendra sans relâche la population iranienne.
Il a ensuite établi une liste de 12 prérequis que le régime iranien doit remplir pour que les sanctions soient de nouveau levées. « La longueur de la liste n’est qu’un aperçu du comportement néfaste de l’Iran. Nous n’avons pas créé cette liste, c’est le régime qui l’a fait. »
Les 12 prérequis soulignés par le secrétaire d’État américain peuvent être résumés en deux catégories : la fin du programme nucléaire et balistique, et la fin de l’ingérence déstabilisatrice de Téhéran dans la région ainsi que son soutien au terrorisme. Ces deux demandes sont depuis longtemps réclamées par la Résistance iranienne et attendu par la population iranienne.
Le secrétaire Pompeo a mentionné longuement aspirations du peuple iranien et a exprimé son soutien pour leurs droits. Dans sa liste de prérequis, une demande spécifique concerne la fin de la répression des Iraniens.
Certains aux États-Unis et en Europe affirment que les sanctions toucheront la population iranienne. Il ne s’agit que d’une supercherie qui vise à soulager le régime iranien des pressions qui le visent. Les faits sont éloquents :
• Le corps des gardiens de la révolution islamique (Pasdaran) et de nombreuses sociétés affiliées au bureau du Guide suprême contrôlent l’essentiel de l’économie iranienne.
• Les interlocuteurs pour les contrats commerciaux internationaux, sont essentiellement des sociétés affiliées aux Pasdaran ou au Guide suprême. Ainsi, les Iraniens ne sont pas les bénéficiaires directs du commerce international.
• Avec l’accord sur le nucléaire, les sanctions ont été levées. De plus, près de 150 milliards de dollars en actifs gelés ont été rendus au régime iranien. Pourtant, les conditions économiques des Iraniens en mai 2018 sont pires qu’avant la levée des sanctions. Ces fonds ont été utilisés pour la répression de la population et la belligérance dans la région.
• L’achat de pétrole au régime iranien permettra au régime de poursuivre sa répression interne et son comportement néfaste dans la région.
Les Iraniens soutiennent les sanctions contre le régime théocratique et son appareil répressif comme les Pasdaran et les fondations directement contrôlées par le bureau du Guide suprême, Ali Khamenei. Les raisons d’une telle position sont simples : les sanctions peuvent aider à s’opposer au régime et ainsi les libérer du joug de la dictature. Cela peut contraindre le régime à ne plus allouer une grande partie de son budget aux organes répressifs comme les forces paramilitaires bassidjis qui sont fortement engagées dans la répression des soulèvements populaires.
À la suite de la signature de l’accord sur le nucléaire en 2015, la présidente du CNRI, Maryam Radjavi, avait déclaré : « L’argent versé dans les coffres du régime iranien doit être placé sous le contrôle strict des Nations Unies pour s’assurer qu’il sert à combler les besoins urgents des Iraniens, notamment pour les salaires impayés des ouvriers, des enseignants et des infirmiers, ainsi que pour fournir de la nourriture et des médicaments aux citoyens. » Autrement, elle a fait savoir : « Khamenei utilisera ces fonds pour financer la politique du régime concernant l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme en Syrie, au Yémen et au Liban, ainsi que pour remplir les coffres du corps des Gardiens de la révolution. » Malheureusement l’échec de la communauté internationale sur ce sujet a conduit à de nombreux morts en Iran et en Syrie à cause des méfaits du régime iranien.
Radjavi a estimé que la reconnaissance par le Secrétaire d’Etat Pompeo du soulèvement du peuple iranien contre la dictature comme un pas avant considérable. « Le changement de comportement des mollahs mènera inévitablement au changement de régime. Le changement démocratique est la seule solution au problème en Iran et à la crise dans la région. Former un front international contre la dictature théocratique et terroriste est un prérequis pour l’instauration de la paix, de la sécurité et de la coexistence pacifique dans la région et dans le monde, » a-t-elle déclaré.
Le temps est venu pour la communauté internationale et notamment pour l’Europe de faire un choix. Soit leurs intérêts à court terme d’obtenir des contrats juteux avec les Pasdaran et leurs filiales, donnant ainsi les moyens à la tyrannie de poursuivre sa répression et sa belligérance. Soit soutenir les Iraniens dans leur désir de voir un Iran libre et démocratique, où les femmes ne seront pas soumises aux discriminations, où les minorités ethniques et religieuses pourront jouir de leurs droits fondamentaux et de l’Etat de droit, et où les Iraniens pourront élire librement leur gouvernement dans une république laïque et pluraliste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire