En raison du déclin socio-économique provoqué par le régime islamiste en Iran, en particulier dans les villages, des milliers d'enfants se marient à un très jeune âge, ce qui les prive de leur précieuse enfance.
Masoume Alishahi, une députée au parlement des mollahs, a évoqué ce drame sur le site Khane Melat. Dans cet entretien, daté du 16 mai, elle a rapporté le chiffre accablant de 24000 enfants veuves âgées de moins de 18 ans en Iran.
Alishahi considère « l’affaiblissement culturel et économique dans les villages iraniens » comme la cause principale des mariages d'enfants, dont la majorité aboutit à un divorce. « Malheureusement, en raison de l'absence d'écoles secondaires dans nos villages, les filles ne peuvent pas poursuivre leurs études au-delà du primaire et sont donc contraintes par leurs parents à se marier, » a-t-elle déclaré en expliquant que la détérioration de la situation économique dans les villages est si poussée que certaines familles envoient en mariage leurs « filles âgées de 9-10 ans, juste pour gagner un peu d'argent et assurer leurs besoins essentiels».
Les taux les plus élevés de mariages d'enfants (c'est-à-dire pour les 10-15 ans) sont détenus respectivement par les provinces de Khorasan Razavi et de l'Azerbaïdjan Oriental.
Quelques temps après leur mariage, ces enfants tombent enceintes avant d'atteindre la pleine puberté. La grossesse prématurée leur cause de graves problèmes physiques (comme ceux liés à l'accouchement ou à l'allaitement), ainsi que des pathologies psychiques. Par conséquent, l'avortement (qui leur coûte parfois la vie) est une préoccupation croissante chez ces jeunes mamans.
Alishahi souligne un autre problème auquel ces enfants sont confrontées : « des adultes peuvent abuser de ces enfants pour le plaisir sexuel ou pour d'autres intentions contraires à l'éthique, comme la contrebande de drogue ».
Dans un épisode d'une émission de télévision populaire iranienne, l’un des personnages demande en mariage deux petites filles âgées de 12 et 13 ans et récidive dans les autres épisodes de l’émission comme une plaisanterie amusante.
Après la diffusion de cette émission, le directeur du Comité de protection des droits de l'enfant, Farshid Yazdani, a déclaré dans une interview avec le site Faravar : « La diffusion de ces émissions par la télévision nationale prouve que le système promeut la violence contre les enfants. Alors que l'Organisation nationale de l'état civil indique qu’il y a eu près de 13 000 enfants veuves rien qu'en 2015, la télévision nationale de notre pays encourage la violence contre nos enfants, en couvrant les mariages d'enfants dans ses émissions populaires comme Paytakht. »
Cette émission de télévision était soutenue par « Owj », un groupe de médias affilié aux Gardiens de la révolution (pasdaran).
Les militants des droits de l'enfant croient que le nombre réel d'enfants mariées est beaucoup plus élevé que celui présenté par les registres des mariages du régime iranien. Parce que beaucoup d'enfants n'ont pas de certificat de naissance, d’autres sont impliquées dans la polygamie, et les mariages ne sont pas correctement enregistrés.
Saeed Peyvandi, sociologue basé en France, considère le mariage d'enfants comme l'un des plus grands préjudices que la société puisse faire à ses enfants et souligne que ces chiffres sont scandaleuses et alarmants. « Permettre de tels mariages est un acte de violence directe de la société envers ce groupe d'âge particulier. La maturité intellectuelle et psychologique sont des qualités dont chacun a besoin afin de prendre des décisions judicieuses pour sa vie personnelle et sociale. Les enfants qui se marient à un si jeune âge manquent clairement ces qualités et sont par conséquent confrontées à de nombreux défis qui s'accompagnent toujours des séquelles psychologiques. »
Beaucoup de ces enfants sont complètement dépendantes de leurs époux pour les questions financières, et c'est pour cette raison qu'elles se sentent toujours en insécurité dans la vie. En outre, beaucoup de ces enfants sont mariées à des toxicomanes et elles finissent généralement par devenir elles-mêmes toxicomanes.
Les militants des droits de l'enfance dénoncent les pressions mentales intenses auxquelles les enfants veuves (par exemple, les filles de 12 ans qui perdent ou se séparent de leurs conjoints à l'âge de 13 ou 14 ans) doivent faire face. Parfois, dans une tentative d'échapper à la violence conjugale, les enfants finissent malheureusement par devenir victimes de toutes sortes d'autres formes de violence.
Une société qui ne parvient pas à assurer un niveau de vie favorable à sa postérité, sera certainement confrontée à des problèmes majeurs au fil du temps. Dans une telle société, des cycles injustes comme celui-ci ne s'arrêteront jamais, car une classe sera toujours désavantagée et écrasée par la violence.
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