Le régime iranien a renforcé la pression sur les activistes civils, cherchant à créer un climat de peur et à terroriser une société inquiète.
Le régime a condamné Rezvaneh Ahmad Khan Beigi à quatre ans et cinq mois de prison.
Le premier procès de Mme Ahmad Khan Beigi a eu lieu le dimanche 17 février 2019 devant la 26ème chambre du tribunal de Téhéran.
Les conditions de santé de la militante civile se sont détériorées en prison car elle souffrait de crises d'épilepsie avant d'être arrêtée.
Mohammad Nassir-pour, inspecteur de la deuxième branche du tribunal d’Evine, a illégalement refusé d’accepter la mise en liberté sous caution de cette activiste civile et a prolongé sa détention sans autoriser son avocat à la défendre.
Behnam Ebrahimzadeh était un autre des militants arrêtés, qui a été condamné à six ans de prison (dont il doit purger cinq sous réserve d’appel) et à copier trois livres à la main pour avoir participé à des activités pacifiques, notamment sa présence à des manifestations de travailleurs de la sucrerie dans le sud-ouest du pays.
Ebrahimzadeh n'a pas eu le temps de préparer sa défense et s'est vu refuser l'accès à un avocat, selon le Centre pour les droits de l'homme en Iran.
Arrêté le 12 décembre 2018 à Téhéran par des agents des services du renseignement des pasdarans, le journaliste, âgé de 41 ans, a été maintenu en détention pendant 35 jours, principalement en isolement cellulaire dans le quartier 2-A de la prison d'Evine, avant d'être présenté au tribunal sans avis préalable ou la présence de son avocat.
Lors d'un procès de 10 minutes en février 2019 devant la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le juge Iman Afshari, Ebrahimzadeh a été condamné à un an de prison pour « propagande contre l'État » et à cinq ans d'emprisonnement pour « appartenance à des organisations illégales ». Après l'application de l'article 134 du code pénal islamique, Ebrahimzadeh purgerait cinq ans de cette peine, sous réserve d’appel.
L'acte d'accusation faisait référence aux commentaires politiques faits par Ebrahimzadeh sur les médias sociaux, à sa critique des mesures de secours du gouvernement lors du récent tremblement de terre dans l'ouest de l'Iran et à sa présence lors des manifestations des ouvriers de la sucrerie Haft Tappeh à Shush, dans la province du Khouzistan, qui protestaient au sujet de leurs salaires impayés.
Ebrahimadeh avait précédemment passé sept ans en prison jusqu'à sa libération, en juin 2017, pour des chefs d'inculpation liés à ses activités syndicales, à la défense des droits de l'enfant et à l'appel à la libération des prisonniers politiques.
La défenseuse de l’égalité des sexes, Rezvaneh Mohammadi, a été jugée par contumace à Téhéran sous le chef d’accusation inhabituel de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale en cherchant à normaliser les relations homosexuelles ».
Mohammadi n'a pas assisté à sa session du procès qui a eu lieu le 17 février 2019 devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, et le juge Mohammad Moghiseh, qui présidait la séance, a refusé de laisser comparaître son avocat.
Pendant ce temps, l'avocat du militant syndicaliste emprisonné Jafar Azimzadeh a fait appel d'une peine de flagellation à l'encontre de son client.
« Suite à la décision prise par la chambre 1190 du tribunal pénal de Téhéran de fouetter 30 fois Jafar Azimzadeh pour s'être absenté après avoir bénéficier d’une permission, j'ai interjeté appel du jugement qui, espérons-le, aboutira à son acquittement », a déclaré l'avocat Mohammad Ali Jafari Foroughi à l’agence de presse officielle ILNA, le 16 mars.
Azimzadeh, secrétaire général de l'Union syndicale d'Iran (FWUI), a été arrêté le 29 janvier 2019 pour purger les cinq dernières années de sa peine de six ans de prison pour sa défense pacifique des droits des travailleurs.
Il a été libéré de la prison d'Evine pour raisons médicales en juillet 2016 après une grève de la faim de 64 jours. Les autorités affirment qu'il a obtenu une permission de sortir et qu'il n'est jamais revenu pour terminer sa peine d'emprisonnement.
Dans une autre affaire encore, Sahar Kazemi, une militante environnementale et civile et entraîneuse sportive de Sanandaj, a été condamnée à cinq ans de prison par un tribunal de Sanandaj en raison de ses activités.
Début février, une ancienne prisonnière politique, Mahin Akbari, âgée de 57 ans, a été arrêtée lors d'une descente dans sa résidence et transférée à la prison de Lakan à Rasht après de longs interrogatoires et actes de torture perpétrés au centre de détention du département du renseignement de Rasht.
À peu près au même moment, Massoumeh Askari, un enseignant à la retraite, a été condamné à 5 ans de prison, le 18 février 2019.
Mme Askari avait été arrêtée de nouveau en décembre 2018 et détenue pendant un mois en isolement cellulaire dans le quartier 209 de la prison d'Evine.
L'avocate des droits humains, Nasrin Sotoudeh, a été condamnée à 38 ans de prison et à 148 coups de fouet après deux procès manifestement inéquitables. L’avocate des droits humains, âgée de 55 ans, a été arrêtée pour son travail pacifique dans le domaine des droits de l’homme, notamment pour sa défense des femmes activistes et des femmes qui protestaient contre le voile obligatoire.
L'ampleur des arrestations, des peines d'emprisonnement et des peines prononcées à l'encontre de militants en 45 jours à peine, ainsi que leurs traitements cruels, révèlent les efforts extrêmes que le régime iranien a déployés pour réprimer la dissidence pacifique.
Source : Les droits de l’homme en Iran
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