Norouz, ou le Nouvel An persan, est un moment de fête durant lequel les Iraniens vont acheter de nouvelles chaussures et de nouveaux vêtements. Ils achètent aussi de tout, des noix, des bonbons en passant par des fruits pour leurs tables et leurs invités pour la mise en place des Haft-sîn (les sept « S »).
Ils font un nettoyage de printemps sérieux et préparent leur maison pour rendre visite aux membres de leur famille. Comme à l’habitude à Norouz, les membres les plus âgés de la famille offrent des cadeaux, généralement en espèces, aux jeunes.
Cependant, cette année, Norouz est très différent des précédents. La pauvreté, le chômage et les graves difficultés économiques ont frappé la population de plus de 80 millions d'habitants, entraînant environ 80 % de la population sous le seuil de la pauvreté.
Selon de nombreux sites Web officiels, les conditions économiques actuelles rappellent la guerre Iran-Irak des années 80.
Pour Norouz 2018, le prix du dollar était de 3 500 tomans (0.74 €), le thé exporté se situant entre 30 000 et 40 000 tomans par kilo (6.31 à 8.42 €). Le prix de la viande rouge était de 40 000 tomans (environ 8 €) le kilo alors que le sucre ne représentait que 2 800 tomans le kilo (0.59 €).
Une semaine avant Norouz 2019, le dollar a augmenté à 13 000 tomans (2.74€), la viande rouge est à plus de 120 000 tomans (25.25 €), tandis que le thé coûte entre 140 000 et 160 000 tomans (29.46 à 33.67 €). Le sucre a grimpé et se situe entre 8 000 et 10 000 tomans par kilo (1.68 à 2.10 €), et par conséquent les iraniens attendent dans de longues files pour recevoir du sucre subventionné.
Les prix des loyers ont plus que doublé depuis le début de la dernière année perse.
Le prix de tous les biens, à l’exception du pain et de l’essence, a plus que doublé ou triplé, mais les salaires sont restés les mêmes.
Malgré l'augmentation de 200 à 300 % du prix des biens, les salaires ne devraient augmenter que de 10 à 20 % l'année prochaine.
De nombreuses personnes ont perdu leur emploi pendant que l’économie iranienne s’effondre littéralement.
Les soutiens de famille iraniens sont obligés d’assumer trois emplois pour joindre les deux bouts.
Les heures supplémentaires et l’absence d’activités de loisirs, notamment aller au restaurant et prendre des vacances, ne sont que quelques-unes des privations des Iraniens pour économiser les dépenses de Norouz.
Pendant ce temps, Eshaq Jahangiri, premier vice-président du régime, a déclaré récemment que l’État avait surmonté les pressions économiques.
« Les Américains ont exercé de fortes pressions sur notre économie cette année pour créer un effondrement économique ... mais nous avons réussi à mettre les pressions derrière nous avec la planification et les efforts et la persévérance du peuple », a déclaré Jahangiri.
Les responsables de la République islamique considèrent que le fait que les travailleurs et les iraniens appauvris aient pu survivre cette année, est un succès étonnant et miraculeux de leur part.
Cependant, les Iraniens ne blâment que le régime pour leurs difficultés économiques, comme le prouvent les manifestations qui se déroulent chaque jour en Iran.
L'agence de presse officielle ISNA, a récemment annoncé que le régime avait signé un accord avec le gouvernement syrien pour la construction de 200 000 logements à Damas.
Cette nouvelle, parmi d’autres nouvelles de l’aide financière apportée par l’Iran aux pays voisins dans l’intention de construire une base pour ses activités terroristes, contrarie de nombreux Iraniens.
Dans un article intitulé « Le bazar de cette année n’a pas une odeur de Norouz », l’agence de presse officielle ILNA a souligné le déclin du pouvoir d’achat des iraniens.
« Ni les vendeurs ne sont satisfaits de la situation du marché, ni les clients ne vont acheter quoi que ce soit. Il semble que cette année, nous commençons l’année comme aucune autre année avec des prix élevés. Il y a peu d'agitation dans le bazar… Même les prix des fruits ont augmenté », a écrit ILNA.
Les Iraniens vont entamer la nouvelle année perse dans un bourbier de difficultés économiques et sociales, résultant de 40 ans de règne de la République islamique, entachée par la corruption systématique et la mauvaise gestion.
Source : Iran News Wire
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