Deux évènements qui se sont produits récemment sur la scène iranienne soulèvent des questions sur l’échec de la politique de complaisance de l’Union Européenne vis-à-vis des mollahs.
Le premier est le scandale occasionné par le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a démissionné publiquement en guise de protestation pour avoir été exclus d’une rencontre avec le dictateur syrien Bachar Assad à Téhéran et qui par la suite, a retiré sa démission sur ordre du Guide Suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Zarif, loin d’être un modéré, suivra toujours les ordres du Guide Suprême. Ce n'était qu'un faux désaccord. Les mollahs peuvent être divisés sur des questions mineures, mais ils restent unis pour préserver le régime pour écraser la population.
Le deuxième évènement, plus troublant, est la nomination à la tête du pouvoir judiciaire, d’Ebrahim Raïssi, qui a envoyé des milliers de personnes à la potence lors du massacre des prisonniers politiques en 1988. Amnesty International l’a récemment cité dans son rapport intitulé : « Les secrets ensanglantés : Pourquoi les massacres perpétrés dans les prisons en Iran en 1988 sont des crimes contre l'humanité ? ».
Ce massacre visait principalement es membres de l’OMPI que le régime comptait exterminer. Plus tard, ce régime a tenté à plusieurs reprises de couvrir les atrocités qu’il a commises en détruisant les fosses communes et en menaçant les familles des victimes.
Au moment du massacre, l'ayatollah Hossein Ali Montazeri a accusé la Commission de la mort de Téhéran, dont Raïssi était membre, de commettre « le plus grand crime dans l’histoire de la République islamique » pour lequel « l'histoire vous condamnera », mais il a été démis de ses fonctions et placé en résidence surveillée.
Le régime des mollahs n’éprouve pas le moindre remords au sujet de ce massacre. Cependant, la politique de complaisance n’était-elle pas censée enhardir les modérés ? En fin de compte, l’UE a fondamentalement mal compris le régime des mollahs et c’est la raison pour laquelle sa politique a échoué. Le régime en Iran n’est pas composé de deux parties antagonistes, mais d’un front uni et c’est pour cela qu’il n’y a eu aucun changement de comportement. Les factions peuvent se battre pour le pouvoir à l’interne, mais elles sont plus qu’engagées à assurer la survie du régime par le biais de la répression de la population et de l'exportation du terrorisme.
La semaine dernière, le Parlement européen a adopté une résolution sur le cas des défenseurs des droits humains en Iran, notamment celui de Nasrin Sotoudeh, avocate des droits de l'homme, lauréate du prix Sakharov, et mère de deux enfants, condamnée à 38 ans de prison et à 148 coups de fouet.
Pourtant, Federica Mogherini, responsable de la Politique Etrangère de l’Union européenne, n’a pas dénoncé la nomination de Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire, alors qu’elle devait s’assurer que lui et tous les autres auteurs de cas de violations des droits de l’homme soient ajoutés à la liste de sanctions de l’UE.
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