mardi 19 mars 2019

Iran : Incarcération, chômage et expulsion de l’université, le quotidien des Bahaïs


couple bahaï emprisonné iran On les a empêchés de se voir pendant cinq mois. Foujan a 20 ans et Milad, 31 ans. Ils ont, tous les deux, été arrêtés, le 23 septembre 2018, parce qu’ils sont bahaïs, un mois seulement après leur mariage, et ils n’ont pu se voir que la semaine dernière.

Une source proche du dossier a déclaré à IranWire : « Durant cette période, on les a empêchés de se rendre visite car ils ne possédaient pas des pièces d'identité appropriées, telles qu'une carte d'identité nationale et un certificat de naissance. Les autorités pénitentiaires n’ont pas reconnu leur certificat de mariage bahaï comme document valide de mariage. Les pièces d’identité du jeune couple avaient été confisquées lors du raid, de la fouille de leur domicile et de leur arrestation par des agents de la sécurité. Les documents leur ont finalement été rendus la semaine dernière, de sorte qu'ils ont pu se rendre visite, cinq mois plus tard ».
Vers 6h30 du matin, dimanche 23 septembre 2018, des agents du ministère du renseignement munis de mandats de perquisition, se sont rendus au domicile de six bahaïs vivant à Baharestan, et après une perquisition approfondie et après avoir perquisitionné certains de leurs effets personnels, ordinateurs, ordinateurs portables et téléphones portables, ils ont arrêté cinq des résidents : Afshin Bolbolan, Farhang Sahba, Anoush Raeineh, Sepideh Rouhani et Bahareh Zeini. Une des maisons appartenait au père de Foujan Rashidi. M. Rashidi a dit aux agents que sa fille était mariée depuis un mois et qu’elle ne vivait pas avec eux. Après avoir perquisitionné le domicile de la famille Rashidi, les agents, accompagnés des parents de Foujan, se sont rendus chez elle et, après avoir effectué une fouille de son domicile, ils ont également arrêté Foujan et son mari, Milad Davardan. Quelques heures plus tard, un autre bahaï, Saham Armin, a également été arrêté et les huit bahaïs ont été transférés dans le centre de détention du renseignement de Sepah à Ispahan.
Les prisonniers ont été placés en isolement et interrogés pendant 17 jours. Les femmes ont ensuite été transférées à la prison de Dowlatabad et les hommes à la prison de Dastgerd à Ispahan. L'audience au tribunal des huit bahaïs arrêtés, et d’un autre bahaï, Ali Thani, présidée par le juge Ali Dayyani, a eu lieu le 11 novembre 2018 devant la première branche du tribunal révolutionnaire d'Ispahan. Les accusés ont été accusés d’ « appartenance à l'administration bahaïe illégale dans le but d'agir contre la sécurité intérieure » et de « propagande contre le régime de la République islamique en enseignant la foi bahaïe ». Selon le verdict préliminaire rendu le 30 novembre 2018, cinq des prisonniers, dont Milad, ont été condamnés à six ans de prison et les quatre autres, dont Foujan, à quatre ans. La cour d'appel, présidée par le juge Assadi, s'est réunie le 25 décembre 2018 et a confirmé les peines préliminaires. À la suite du verdict rendu par la cour d’appel, les neuf prisonniers bahaïs ont été incarcérés pour purger leur peine.
Une source d'informations sur cette affaire a déclaré à Iranwire : « Malheureusement, les médias et les organes de défense des droits humains accordent plus d’attention à la violation des droits des bahaïs à Téhéran et dans les grandes villes, et les nouvelles de l'arrestation ou de la répression économique des bahaïs dans les provinces ne sont pas signalés aussi souvent ; cela a entraîné une augmentation de la persécution des bahaïs dans les petites villes. La condamnation de ces bahaïs est un exemple de ces persécutions. En trois mois, avec une rapidité sans précédent, neuf bahaïs de la ville de Baharestan ont été arrêtés, jugés, les verdicts préliminaires confirmés par la cour d’appel et les peines exécutées. Pendant cinq mois, un couple qui n’était marié que depuis un mois a été interdit de se rendre visite parce qu’il n’avait aucune pièce d’identité officiellement acceptable pour prouver qu’ils étaient mariés. Ces documents avaient été confisqués par les agents eux-mêmes et joints à leurs dossiers. Certes, si une telle injustice avait été commise contre un citoyen à Téhéran ou dans l’une des plus grandes villes du pays, elle aurait déjà été portée à la connaissance des organisations de défense des droits humains et des organes de presse ».
Foujan Rashidi, la jeune bahaïe âgée de 20 ans, a souffert d'hypotension pendant son isolement, mais les interrogateurs, ignorant son état physique, ont poursuivi l'interrogatoire et ont mis Foujan dans un état critique, et elle en souffre toujours des conséquences. Avant son arrestation, Foujan était étudiante en psychologie à l'université Payam-e-Noor, dont elle avait été expulsée après son arrestation. Avant son arrestation, Milad Davardan, le jeune homme de 31 ans, travaillait pour une entreprise de comptabilité. En raison de sa longue peine d'emprisonnement, il a également été renvoyé de son travail. Ce couple bahaï a été condamné à dix ans de prison. En moins de six mois, la vie d’un couple bahaï nouvellement marié dans la ville de Baharestan a été bouleversée par un verdict judiciaire, juste parce qu’ils sont adeptes de la foi bahaïe.
Source : Iran Press Watch

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