Le défenseur des droits des femmes, Rezvaneh Mohammadi, a été jugée par contumace à Téhéran sous le chef d’accusation inhabituel de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale en cherchant à normaliser les relations homosexuelles ».
Mohammadi n’a pas assisté à son procès qui a eu lieu le 17 février 2019, devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, et le juge qui présidait, Mohammad Moghiseh, a refusé d’autoriser son avocat d’assister au proicès, a déclaré une source ayant connaissance des détails de l’affaire au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI) le 22 mars 2019.
« Le jour du procès, le juge Moghiseh a déclaré à l'avocat qu'il ne l'acceptait pas et ne l’autorisait pas entrer dans la salle d'audience », a confié la source sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité, au CDHI.
La source a également déclaré au CDHI qu'après son arrestation en septembre 2018, l'interrogateur de Mohammadi avait fait pression sur elle pour qu'elle « avoue » avoir reçu de l'argent des organisateurs de conférences étrangères afin de « renverser » la République islamique.
Cet interrogateur lui a également dit qu'elle avait commis un délit en intégrant en tant qu’étudiante, l’Iran Academia, qui se décrit comme la « première académie persane en ligne pour les sciences sociales et humaines », basée aux Pays-Bas et pour son diplôme obtenu.
La source a informé le CDHI que l'accusation portée contre Mohammadi était basée sur ses recherches portant sur des questions relatives à l'égalité des sexes et sur la participation à des ateliers.
« La présence de Rezvaneh à deux conférences à l’étranger sur le thème de l’égalité des sexes, ainsi que ses études pour sa thèse, qui portait également sur l’égalité des sexes, ont également été retenues comme des preuves contre elle », a déclaré la source. Les interrogateurs n’ont cessé de lui poser des questions sur ces questions.
La source a ajouté : « Depuis son arrestation jusqu'à son dernier jour en isolement dans la section 209 de la prison d'Evine, les agents et son interrogateur l'ont maudite et insultée et ont même menacé de la violer. L'un des interrogateurs lui a dit qu'ils monterait un dossier contre elle comme jamais auparavant, ce qui explique probablement pourquoi elle a été accusée de cette accusation étonnante ».
Mohammadi, 27 ans, a été arrêtée par des agents du ministère du renseignement iranien début septembre 2018 et maintenue en détention jusqu'au 20 octobre (dont 26 jours en isolement), selon la source.
« Autour de Ferdowsi Sq. [à Téhéran], une femme et deux hommes qui se sont présentés comme des agents du ministère du renseignement lui ont dit de monter dans leur véhicule », a déclaré la source à propos du jour de l'arrestation.
« Un des agents a montré sa carte d'identité mais aucun mandat d’arrêt n’a été montré à Mohammadi », a ajouté la source.
« Ils l'ont ensuite emmenée à l'hôtel Esteghlal et l'ont interrogée pendant plusieurs heures », a déclaré la source. « Ils ont ensuite fouillé sa maison et confisqué son ordinateur portable ainsi que son téléphone portable, et celui de sa sœur, son certificat universitaire de premier cycle, son passeport et son acte de naissance ».
Plusieurs mois avant son arrestation, en septembre 2018, Mohammadi a également été placée en détention durant toute une nuit, à Gorgan, dans le nord-est de l'Iran, pour avoir « port incorrecte du hijab obligatoire ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
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