mardi 4 juin 2019

Iran : Une journaliste transférée dans la terrible prison pour femmes de Qarchak


sepideh ghaliyan journaliste iranVOA News - L’Iran a adopté de nouvelles mesures répressives contre deux journalistes arrêtés, qui couvraient les troubles sociaux et la corruption au sein du gouvernement, expédiant l’une dans une prison pour femmes bien connue et condamnant l’autre à une peine de deux ans de prison (Masoud Kazemi).

Deux groupes de défense des droits humains ont déclaré que la journaliste iranienne, Sepideh Ghaliyan, qui couvrait les actualités relatives au travail dans la ville d’Ahwaz (sud-ouest du pays), a été transférée, lundi, dans la prison pour femmes de Qarchak, près de Téhéran.
Elle avait déjà été emprisonnée dans la prison d’Evine à Téhéran et à Ahwaz, où elle avait été arrêtée par les autorités, en novembre dernier, alors qu’elle assistait à une manifestation des employés de l’usine de canne à sucre, Haft Tapeh, qui réclamaient le paiement de leurs salaires impayés. Elle a été accusée d'avoir commis une infraction à la sécurité nationale dans le cadre de cette manifestation.
Le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI), basé à New York, a posté un tweet déclarant que Ghaliyan avait été transférée d'Evine vers la prison de Qarchak mais n’a pas révélé la source de ses informations. « Au lieu de traiter ses plaintes pour torture en détention, les autorités iraniennes l’ont envoyée dans une prison connue pour les mauvais traitements infligés aux détenus », a déclaré le tweet de CDHI.
L’agence de presse iranienne, Human Rights Activist (HRANA), a également rapporté le transfert de Ghaliyan, sur son site Internet publié lundi. Les médias officiels n’ont fait aucun commentaire sur cette affaire.
Ghaliyan et l'un des militants syndicaux arrêtés lors de la manifestation de novembre, Ismail Bakhshi, ont été libérés en décembre mais à nouveau arrêtés en janvier après que les deux journalistes eurent déclaré sur les médias sociaux qu'ils avaient été agressés en prison.
La veille de la seconde arrestation de Ghaliyan et Bakhshi, les autorités iraniennes ont utilisé la télévision officielle pour diffuser un reportage dans lequel tous deux avouent avoir des liens avec des activistes étrangers cherchant à renverser les dirigeants islamistes iraniens. Des groupes de défense des droits humains ont déclaré que les aveux avaient été faits sous la contrainte.
Le groupe de défense des droits humains basé à Londres, Amnesty International, a documenté des cas de ce qu'il appelle « les traitements épouvantables » infligés à des femmes emprisonnées à Qarchak. Les prisonnières du lieu, qui était autrefois une ferme d’élevage de poulets, sont détenues dans des conditions de surpopulation carcérale et d'absence de règles d’hygiène, sans accès à l’eau potable, à une nourriture décente, aux médicaments et à l'air frais.
Source : VOA News

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