CSDHI – l’augmentation du colportage de rue effectué par les femmes en Iran est le résultat de la situation économique catastrophique et de la propagation de la pauvreté, ont déclaré des analystes.
Le colportage n’est pas un travail officiel mais le résultat d’une économie en crise et en faillite, qui est due à la corruption au sein du gouvernement iranien.
La politique économique du gouvernement iranien a conduit une grande partie de la classe moyenne à sombrer dans la pauvreté. La situation est pire pour les femmes qui sont principalement des femmes au foyer et qui n’ont pas de revenus. Elles sont donc obligées de descendre dans la rue et de travailler comme colporteuses.
Les femmes qui travaillent dur et qui sont toujours sujettes à la persécution et même aux insultes de la part du gouvernement sont obligées d'accepter ces choses pour gagner un petit quelque chose pour leur famille.
Selon les médias officiels et les responsables iraniens, beaucoup de ces femmes ont dû quitter leur emploi à cause des comportements d’exploitation des employeurs du gouvernement. Elles sont obligées de travailler plus de 10 heures par jour dans des situations extrêmes, simplement pour obtenir un revenu mensuel de 150 millions de rials, soit environ un quart du seuil de pauvreté. Mais la vérité est que la plupart d’entre elles ont un revenu bien inférieur à celui-ci.
En plus de les insulter, les agents municipaux et les agents dans le métro confisquent et volent leurs biens.
L'une de ces femmes a déclaré : « Il n'y a pas d'emplois, nous sommes obligés de colporter. Les agents frappent plus durement maintenant, et la vente au détail dans le métro est devenue plus difficile, mais quand il n'y a pas de travail, il n'y a pas d'autre choix. Tous les responsables comprennent que notre vente ambulante est une histoire de pauvreté et d’injustice, parce que cela ne nous plaît pas de supplier les gens de nous acheter quelque chose ».
« Quelqu'un qui travaille comme colporteur n’a pas eu d’autre choix et se trouvait dans une impasse. J'ai été arrêtée cinq fois à cause du colportage de rue. Les responsables du métro ont emporté à plusieurs reprises toutes mes affaires. Certains m'insultent. Je les supplie beaucoup chaque fois quand ils prennent mes affaires. Si je ne venais pas ici, comment pourrais-je nourrir mes enfants ? » (Quotidien officiel Resalat, 26 septembre 2019)
Dans la situation actuelle, la population de femmes au chômage croît à un rythme effarant, le taux de chômage des femmes instruites étant de 78 % et celui des femmes de moins de 30 ans de 86 %.
L’agence de presse officielle IRNA a publié un extrait vidéo d’une réunion de responsables iraniens à Téhéran avec des vendeuses ambulantes qui évoquent leurs problèmes et leurs souffrances :
Une colporteuse a déclaré : « Certains hommes ici (les responsables municipaux) me manquent de respect, même l'un d'entre eux m'appelle une « coolie ». Je suis fière d'être une « coolie », grâce à ça, j’ai permis à mon garçon handicapé d’obtenir une maîtrise et l’ai délivré de la communauté. Moi, « coolie », j'ai fait de tels enfants. »
Une autre dame a déclaré : « Vous qui êtes assis dans les rangs élevés, nous avons aussi des actions de ce pays, nous sommes pauvres, mais nous avons une part dans ce pays. Nous sommes pauvres, mais nous partageons ce pays aussi. »
Une autre dame a déclaré : « Les hommes qui sont ici, les responsables de la station ont proféré les pires insultes envers les dames. Nous n'avons pas le droit de nous asseoir un instant pour nous reposer dans le train comme si nous étions des criminelles, même les pires criminelles ne sont pas méprisées de la sorte. »
Une autre a dit : « Il y a environ un mois, j'ai été emprisonnée pour colportage. J'ai expliqué que j'avais des enfants et qu'ils étaient seuls à la maison, mais ils s'en fichaient et m’ont gardé toute la nuit. Ils avaient pris mes affaires et m’ont dit, « va voler et fais ce que tu veux, mais ne vend pas dans la rue ».
Les pressions et la répression auxquelles sont confrontées les vendeuses ambulantes de la part des autorités sont effectives tandis que la vente ambulante dans d'autres pays est non seulement légale mais également organisée, et les gouvernements ont créé des opportunités de travail pour les vendeurs en leur apportant de bonnes conditions.
En France, par exemple, il existe environ 600 000 entreprises de téléphonie mobile (vendeurs ambulants), chacune employant en moyenne 2,2 personnes, et environ 1,4 million de personnes tirant des revenus du colportage.
Source : Iran Focus
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