jeudi 9 janvier 2020

Coup stratégique et impasse mortelle pour le régime iranien


L'élimination de Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), est un coup important et irréparable pour le régime iranien. Son importance est amplifiée par le soulèvement du peuple iranien de novembre 2019. Le soulèvement a marqué une nouvelle phase dans l'équilibre des forces en Iran.

Le soulèvement national avait été précédé par des manifestations massives en Irak contre les ingérences iraniennes dans les affaires du pays. Les deux mouvements de contestation ont fragilisé le régime iranien et ébréché sa profondeur stratégique. En réponse, Téhéran a lancé une série d'opérations contre les forces américaines à l'intérieur de l'Irak pour restaurer l’influence d’Ali Khamenei, et en même temps pour détourner l'attention du public de leur juste demande d'expulsion du régime iranien d'Irak. Au cours de l’opération, menée par les mercenaires irakiens du régime et de la Force Qods, un Américain a été tué et trois autres blessés.
Après avoir attaqué les raffineries d'Aramco et les aéroports saoudiens, Khamenei n'avait toujours pas vu de réponse de la part des États-Unis. Cela l'a amené à conclure que le régime avait l'occasion de consolider sa profondeur stratégique grâce à des opérations terroristes en Irak. Mais poursuivre cette stratégie s'est avéré être une erreur de calcul fatale ; cette fois, il a reçu une réponse ferme et sans ambiguïté.
Cette erreur découle de son incapacité à mesure la profondeur et l’impact du soulèvement du peuple irakien et celui de novembre en Iran : la donne a effectivement changé sur le terrain.
Dès le jour de sa fondation, le régime iranien s'est appuyé sur la stratégie d'exportation du terrorisme et de provocation de crises à l'étranger. Cette politique visait à intimider certains pays à succomber à sa campagne de chantage. Une politique de complaisance erronée par la communauté internationale était la condition préalable et le facteur clé de la poursuite de cette politique agressive par Téhéran.
Le soulèvement du peuple iranien en décembre 2017 et janvier 2018 a mis en évidence le rejet par la population de la politique d'exportation du terrorisme par Ali Khamenei. Les slogans "Lâchez la Syrie, pensez à nous", a été scandé largement par les manifestants iraniens.
Les manifestations populaires en Iran représentent aussi un coup de grâce pour la politique de complaisance occidentale. Lorsque les mouvements de protestation en Iran se sont propagés à l’Iraq et au Liban, cela a démontré que la profondeur stratégique du régime iranien était irrémédiablement entamée. De plus, les protestations de novembre ont mis en évidence le caractère creux des démonstrations de force du pouvoir iranien ; et lorsque Qassem Soleimani a été éliminé, cela a marqué la fin décisive des prétentions de puissance du régime.
Celui-ci a fait de son mieux pour masquer ce changement de la scène politique. Il a proféré des menaces de vengeance, contraint les écoliers à remplir des formulaires à l’appui des représailles du régime et rendu obligatoire la participation aux funérailles de Soleimani. Mais tout cela est vain car l’impasse meurtrière du régime ne peut être cachée.
Alors que Khamenei n'a pas pu concrétiser la réponse décisive qu’il avait promis pour venger Soleimani, son autorité va très vite s’effriter auprès de la base du régime et le climat va être remplacées par la peur d'être renversées et par des défections accrues au sein de son régime.
Le régime des mollahs est dans l’impasse. Quelle que soit la voie choisie, le résultat final sera le renversement du régime par le peuple et les unités de résistance de l’OMPI actives dans tout le pays.
La communauté internationale est également confrontée à un choix. Soit elle continue de se laisser prendre en otage par le terrorisme et le chantage des mollahs et va continuer à contempler l'effusion de sang en Iran et dans la région sans réagir, soit elle va opter pour une politique décisive pour montrer que le temps de la complaisance est bel et bien terminé.

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