jeudi 2 janvier 2020

Les familles des manifestants assassinés condamnées au silence


pouya et sa mère iran Manouchehr Bakhtiari et Nahid Shirpisheh, les parents de Pouya, sa sœur Mona, et Asef et Mehrdad Bakhtiari, ses oncles, sont les cinq membres de la famille de Pouya, manifestant assassiné par le régime en novembre 2019, sont toujours en état d’arrestation.

Ils étaient censés être libérés, le lundi 30 décembre, mais jusqu'à présent, rien ne s'est produit. »
Ceci est une déclaration de Bahman Sadeghi-Noor, un cousin de la mère de Pouya Bakhtiari Nahid Shirpisheh. Il confirme qu’une semaine après l’arrestation des cinq membres de la famille de Pouya Bakhtiari, les autorités judiciaires et de sécurité de la République islamique refusent de les libérer.
Bakhtiari a été tué par balle devant sa mère et sa sœur le 16 novembre 2019, lorsque des manifestations nationales ont envahi le pays, à cause de l'augmentation des prix de l’essence. Les autorités ont remis son corps à sa famille, le mercredi 20 novembre, mais à 2 heures du matin, le mardi 24 décembre 2019, des agents du ministère du renseignement ont fait une descente au domicile de la famille de Pouya Bakhtiari sans aucun mandat d'arrêt et ils ont arrêté au moins neuf membres de la famille.
Au départ, on doutait de l'authenticité des informations faisant état des arrestations. La fiabilité de la source était douteuse et aucun membre de la famille n'a pu être joint pour confirmer cette affirmation. Quelques heures avant les arrestations, le père de Bakhtiari, Manouchehr Bakhtiari, devait prendre la parole sur un programme Internet en direct d'IranWire, mais lorsque le programme a commencé, il n'a pas pu être joint, ce qui résulte apparemment d'une interruption de la connexion Internet à son domicile.
L’agence de presse Mehr, qui est proche des organes de sécurité iranien, a été le premier média à signaler les arrestations. Il a cité une « source informée », anonyme, qui a accusé la famille d'être « des éléments actifs dans le projet de poursuite des troubles » et d’avoir « causé des morts », dans le cadre d'une « contre-révolution en faillite et fugitive » qui persiste dans ses « activités destructrices. »
Selon Sadeghi-Noor, certains membres de la famille ont été libérés ces derniers jours et le Bureau des renseignements de la province d'Alborz et des responsables judiciaires avaient promis que les cinq personnes restantes seraient libérées le 30 décembre 2019. « Deux autres oncles de Pouya et sa tante voulaient se rendre sur sa tombe pour se recueillir », dit-il. « Les agents du renseignement les ont suivis jusqu'à la tombe et ne leur ont pas permis de pleurer et les ont renvoyés chez eux. Quand un oncle de Pouya leur a demandé quand ils allaient libérer le reste de la famille, l'agent du renseignement lui a dit qu'ils seraient libérés le 30 décembre. Et quand ils sont allés au tribunal révolutionnaire pour s'enquérir des membres de la famille arrêtés, ils on leur a dit la même chose. »
Hormis les accusations de la source citées par l'agence de presse officielle Mehr, aucune information n'est encore disponible sur les accusations portées contre les membres de la famille arrêtés. « Le Bureau du renseignement a dit à la famille qu’ils n’avaient pas besoin d’un avocat car ils seraient bientôt libérés, mais le jour où ils se sont présentés devant la Cour révolutionnaire, on ne leur a rien dit au sujet des accusations ou des raisons pour lesquelles ils avaient été arrêtés », a expliqué Sadeghi-Noor. « Ils ne sont coupables de rien. »
Il a été confirmé que le ministère du renseignement est responsable des arrestations, mais aucune autre information n'a été apportée sur ce qu’il leur est arrivé. Depuis leur arrestation, il y a une semaine, les familles de Manouchehr Bakhtiari et Nahid Shirpisheh n'ont pas pu leur parler ni leur rendre visite, et elles sont de plus en plus inquiètes. « Aucun des cinq détenus n'a contacté la famille par téléphone et nous ne savons pas où ils sont détenus ni dans quelles conditions », explique Sadeghi-Noor. « Nous ne savons pas pourquoi ils ne leur permettent pas de contacter leur famille par téléphone. »
Terroriser la famille
Selon lui, les autorités ont gravement menacé les familles de Bakhtiari et de Shirpisheh, leur disant que s’ils parlaient des détenus, ils prendraient également des mesures contre eux. « Les membres de la famille à l'intérieur de l'Iran ne veulent même pas à parler à des parents à l'extérieur de l'Iran parce qu'ils subissent une pression énorme », dit-il. « Ils les ont terrorisés et ce n'est pas étonnant : un régime qui menace le camarade de classe et la famille d'un adolescent qui a été tué à Chiraz et leur dit de ne pas parler, ne reculerait pas devant des menaces et des pressions sur notre famille. »
Sadeghi-Noor a dit que les services du renseignement ont également tenté d'arrêter un autre des oncles de Pouya Bakhtiari. « Le Bureau du renseignement estime que cet oncle a parlé de la situation de la famille. Ils sont allés chez lui pour l'arrêter mais, heureusement, il n'était pas là et jusqu'à présent, ils n'ont pas réussi à l'arrêter. »
Dans une vidéo publiée par Deutsche Welle Persian, le 26 décembre 2019, la grand-mère de Pouya Bakhtiari, Tahereh Shirpisheh, a déclaré que des agents du renseignement l'avaient empêchée de se rendre sur la tombe de son petit-fils pour faire une prière.
Source : Iran Wire

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