jeudi 6 février 2020

Le régime torture les adolescents pour les forcer à faire de faux aveux


manifestants 2019 iran Certains des manifestants arrêtés lors des manifestations de novembre en Iran ont été placés en détention dans le Grand pénitencier de Téhéran (GTP) sur la base de fausses accusations, a déclaré le prisonnier politique, Soheil Arabi. Mais rien n'arrête le régime théocratique, car parmi ces manifestants figurent des adolescents, qu'il torture pour les forcer à faire de faux aveux, cnstruits de toutes pièces.

Soheil Arabi a récemment envoyé une lettre décrivant les conditions et les problèmes des manifestants détenus au Grand pénitencier de Téhéran.
M. Arabi affirme que la plupart des prisonniers politiques détenus dans le quartier 5 du Grand pénitencier de Téhéran ont été arrêtés lors des manifestations de novembre 2019 et sont issus des classes populaires pauvres. Ils ont été arrêtés par des agences du renseignement, notamment le ministère du renseignement et les services du renseignement des pasdarans.
Soheil Arabi a récemment été transféré de la prison d'Evine et envoyé en exil dans le quartier 5 du Grand pénitencier de Téhéran pour avoir signé une déclaration à l'appui des soulèvements à l'échelle nationale en novembre 2019 et janvier 2020.
Le texte de la lettre de M. Arabi est le suivant :
Bien que je sache qu’en transmettant la voix des opprimés et en faisant écho à la voix de mes codétenus, je risque d’être envoyé dans un endroit plus affreux qu'ici (GTP), être un humain est un devoir difficile. Et un combattant n'a pas de plus grand devoir que d'aider les opprimés. À chaque instant, je dois rester la voix de Meysam et de ses proches et surmonter toute peur du quartier 2A, du quartier 209 et des prisons les plus horribles de ce régime.
Maysam n'avait que 18 ans. Il était du district de Parand. Il a été arrêté par des pasdarans de la base de Sarallah pour avoir protesté contre la soudaine augmentation du prix de l'essence en novembre. Maintenant, il purge sa peine de prison dans le quartier 5 du Grand pénitencier de Téhéran, accusé d’association et de collusion contre l’État.
Dès son jeune âge, ses mains étaient pleines de callosités. Il a perdu son père il y a cinq ans dans un accident. Depuis lors, il est devenu le soutien de sa famille et l'homme sur lequel comptent sa mère et sa sœur. Il travaillait tôt le matin jusque tard dans la nuit, dans le froid de l'hiver et la chaleur de l'été, pour livrer de la nourriture au domicile des gens en moto. Et puis, il étudiait la nuit.
Lorsque le prix du carburant a augmenté, il est descendu dans la rue pour faire entendre sa voix. Il a dit : « Même avant cela, je pouvais à peine subvenir aux besoins minimaux de ma famille. Partir en voyage et s'amuser étaient un mirage pour moi et mes proches. Avec la hausse du prix du carburant, comment pourrais-je payer le loyer, la nourriture, les soins médicaux et les services publics ? Qui viendrait à notre aide ? »
Personne. Personne n'est venu à son aide et ses cris ont reçu comme réponse, des décharges électriques et des coups de matraque. Il a été torturé plusieurs fois pendant son interrogatoire. Debout au-dessus de sa tête, un électrochoc dans la main, l'interrogateur lui a ordonné d'écrire qu'il avait été encouragé par Israël et les États-Unis et qu’il était membre d'un groupe d'insurgés.
Meysam répond : « Où sont Israël et les États-Unis ? Nous n'avons pas voyagé plus loin que la mosquée de notre quartier ! Nous voulons des salaires adéquats et une économie saine. »
L'un des interrogateurs a utilisé la torture et les menaces, et l'autre lui a fait de fausses promesses et l’a incité pour lui faire écrire ce qu'il voulait. Ils ont dit : « Nous voulons vous aider. »
Mais Meysam n'avait rien à dire. Il dit : « Pourquoi dois-je avouer quelque chose que je n'ai pas fait ? Je ne comprends rien à la politique et à ce que vous dites. Tout ce que je sais, c'est comment livrer une pizza, intacte, à un client. Je sais que lorsqu'un client me dit de porter la pizza au quatrième étage, je dois accepter sans poser de questions et lui remettre la nourriture avec le sourire. Parfois, leurs pourboires de 200, 500 ou 1000 tomans (10 cents) me rendent heureux et je pense que si je les collectionnais, je pourrais acheter un gâteau d'anniversaire pour ma petite sœur afin qu'elle ne regarde plus les photos d’anniversaire de ses amis.
« Monsieur, l'anniversaire de ma sœur est à la fin de ce mois. Je vous supplie de me libérer ! J'ai déjà beaucoup de dettes à payer. Si je reste en prison, qui paiera le loyer et la nourriture de ma mère et de ma sœur ? »
L'interrogateur, cependant, n'essaie pas de le comprendre. Tout ce qui l’interresse, c'est de faire une grosse affaire contre quelqu'un qu'il doit remettre aux autorités judiciaires en tant que délinquant politique et recevoir une récompense en échange de l'arrestation d'un délinquant politique dangereux, d'un séditieux, d'un agent d'Israël, des États-Unis, du Mossad et de la CIA.
Maysam Khaki, Milad Arsanjani, Abolfazl Karimi et des dizaines d'autres jeunes qui ont été arrêtés lors des manifestations de novembre et sont actuellement détenus au GTP, viennent de quartiers pauvres. Ils ont été privés de leurs besoins les plus élémentaires sous le régime de la République islamique et ils ont le droit de manifester.
Source : Iran HRM

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire