Le vendredi 26 novembre 2021, les troupes du régime iranien et les forces anti-émeutes ont attaqué le sit-in de protestation des agriculteurs dans le lit de la rivière asséchée de Zayandeh Roud à Ispahan.
Répression des droits humains des agriculteurs
De nombreux agriculteurs et citoyens ont été blessés et arrêtés lors de ce raid.
Les forces de sécurité du régime et leurs unités spéciales étaient stationnées à trois endroits autour du pont de Khajou et sur les routes menant à Zayandeh Roud pour empêcher les gens de se rassembler.
Les forces de sécurité et du renseignement avaient envoyé des SMS menaçants à la population, la mettant en garde contre la participation à la manifestation des agriculteurs le vendredi 26 novembre.
Les agriculteurs d’Ispahan ont commencé leur sit-in de protestation depuis le 7 novembre pour protester contre l’incapacité du régime à mettre en œuvre des plans efficaces de distribution de l’eau.
Le vendredi 19 novembre, à l’appel des agriculteurs, des milliers d’habitants d’Ispahan ont rejoint la manifestation. Ils ont organisé un rassemblement sur le pont Khajou et sur le lit de la rivière Zayandeh Roud.
Auparavant, aux premières heures du jeudi 25 novembre, les forces anti-émeutes et les unités spéciales ont traversé les tentes des agriculteurs à moto, tirant des gaz lacrymogènes et mettant le feu aux tentes.
Au cours des nuits précédentes, des agents en civil avaient tenté de disperser les agriculteurs et de mettre fin au sit-in en déchirant leurs affiches et en endommageant leurs tentes.
Le vendredi 26 novembre, les forces anti-émeutes et des agents en civil ont lancé une vaste opération de répression contre les agriculteurs et les citoyens d’Ispahan qui avaient rejoint leur sit-in. Ils ont tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des fusils à plomb. Ils ont écrasé le public avec leurs motos. Un grand nombre de citoyens ont été blessés. D’autres ont été arrêtés.
Le samedi 27 novembre, les forces du régime ont blessé au moins 100 citoyens d’Ispahan dans la confrontation et arrêté plus de 300.
Les habitants de Shahrekord ont également organisé une vaste manifestation le 21 novembre en signe de solidarité et de soutien au sit-in des agriculteurs d’Ispahan, et pour protester contre le manque d’eau. La manifestation à Shahrekord s’est poursuivie pendant plusieurs jours.
Le mois de novembre a également été marqué par de nombreuses violations des droits humains en Iran, des arrestations, des exécutions dans diverses prisons et des meurtres arbitraires. Voici un aperçu de quelques domaines de violations des droits humains en Iran.
Le droit à la vie
Le régime iranien a exécuté au moins 28 prisonniers dans diverses prisons iraniennes en novembre.
Au moins 14 de ces exécutions ont eu lieu pour des motifs liés à la drogue, et 14 autres pour des motifs de meurtre. Deux femmes figurent parmi les personnes exécutées en novembre.
Le 23 novembre, les agents du régime ont pendu un mari et sa femme dans la prison centrale de Yasuj pour meurtre. L’homme s’appelait Siavosh Ardeshiri.
Le 25 novembre 2021, ils ont exécuté Maryam Khakpour sur des accusations liées à la drogue dans la prison de Dastgerd à Ispahan.
Dans la matinée du 24 novembre 2021, Arman Abdolali est décédé par pendaison dans la prison de Rajaï Chahr de Karaj. Les agents du régime ont exécuté la sentence d’Arman malgré les protestations internationales et nationales et alors que son affaire comportait de nombreuses ambiguïtés.
Arman Abdolali avait été placé à l’isolement sept fois de suite pour le préparer à l’exécution. Sans conteste, il s’agit là d’une pratique qui s’apparente à de la torture.
Arrestations et détentions
Le régime iranien a lancé une vague d’arrestations dans plusieurs villes du pays au cours du mois de novembre, violant impunément les droits humains des Iraniens.
Les forces de sécurité ont arrêté de nombreux citoyens kurdes dans les villes de Baneh, Marivan, Saqqez et Sanandaj entre le 11 et le 14 novembre.
Les agents du gouvernement ont procédé à ces arrestations sans fournir de mandats judiciaires écrits. Les arrestations étaient accompagnées de violences et d’insultes. Les agents ont saccagé les résidences de ces citoyens kurdes et ont confisqué leurs biens.
Dans certains cas, les forces ont utilisé des drones pour identifier et poursuivre ces personnes. Elles ont également utilisé des ambulances afin de transférer les personnes arrêtées.
Un grand nombre des personnes arrêtées étaient des activistes civils et culturels kurdes et les charges retenues contre eux n’étaient pas claires. Parmi les personnes arrêtées figurent :
- Salah Pezeshki, Rafiq Pezeshki, Manaf Pezeshki, Behzad Pezeshki, Karim Pezeshki, Haji Abubakr Pezeshki, Loghman Pezeshki, Farhad Pezeshki, Farzad Pezeshki, Ahmad Pezeshki, Arsalan Pezeshki, Kamran Pezeshki, Saeed Rashidi, Jamal Morovvati, Osman Mohammadpour, Kurdo Hosseinpour, et Ali Chumani à Baneh.
- Farid Derakhshani, Keyvan Minouii, Abdul-Rahman Afshar, Edris Bahramian, Abdul-Rahman Eshtak, et Mohammad Ahmadi à Marivan.
- Abdollah Mahjour, Mohammad Mahjour, Ayyoub Minaii, Jamal Azizi, et Saman Khosravi à Saqqez.
- Arash Menbari, Zanyar Menbari, Sivan Menbari, et Milad Menbari à Sanandaj.
Conditions des prisonniers politiques
Les prisonniers politiques ont supporté diverses restrictions, notamment le refus d’accès aux soins médicaux, de passer des appels téléphoniques et de recevoir des visites de leur famille.
Dans la prison centrale de Karaj, le prisonnier politique Mohammad Ashtiani souffre de problèmes cardiaques. Il doit prendre des médicaments spécifiques tous les jours. Le directeur de la prison ne lui permet cependant pas d’avoir accès aux médicaments vitaux que sa famille lui apporte.
Il est condamné à trois ans d’emprisonnement et à une lourde amende en espèces pour propagande contre le régime, insulte au chef des mollahs et soutien à l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran.
Autre exemple, à la prison centrale d’Oroumieh, le prisonnier politique Behrouz Shaker a entamé une grève de la faim depuis le 21 novembre pour protester contre les pressions exercées sur les plaignants dans son affaire pour qu’ils retirent leur consentement.
M. Shaker a mis fin à sa grève de la faim après avoir reçu des promesses de satisfaire sa demande.
Dans la prison centrale de Sanandaj, le prisonnier politique Houshmand Alipour fait une grève de la faim depuis le 16 novembre, pour protester contre l’ingérence du ministère du renseignement dans son affaire et pour avoir été privé du droit de sortir.
Meurtres arbitraires
Au moins neuf citoyens iraniens ont été arbitrairement abattus par les forces de sécurité en novembre.
Le mardi 2 novembre, par exemple, les forces de sécurité ont abattu sans sommation Veissi Badini à la frontière d’Oroumieh. M. Badini, originaire du village de Surkan dans la région de Mergur, était marié et père de deux enfants. Au moment de la fusillade, il avait emmené son bétail paître dans cette région. Les forces gouvernementales ont tué l’homme et confisqué son bétail également.
Au moins 18 citoyens ont été blessés en novembre à cause des tirs arbitraires et aveugles des forces de sécurité et des militaires.
Source : Iran HRM
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