Retour sur le rôle des femmes dans les manifestations de 2009 à ce jour
CNRI Femmes – À l’occasion de l’anniversaire des soulèvements de 2009 et 2017-2018 en Iran, il semble approprié de revenir sur le rôle des femmes en Iran dans les manifestations et les soulèvements contre la dictature religieuse, car elles sont la force du changement.
Chaque fois que le pouvoir est en difficulté, il multiplie les attaques contre les femmes. Depuis son installation, le régime clérical a cherché à soumettre la société en imposant le voile obligatoire et un code vestimentaire aux femmes, ainsi que diverses restrictions au travail et aux activités sociales.
Cependant, les femmes en Iran, éprises de liberté, savaient que ces restrictions n’avaient rien à voir avec l’islam. Elles se sont tournées vers de brillants modèles de femmes musulmanes dans l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), qui défient le régime et ses lois misogynes.
Malgré le lourd tribut payé, elles n’ont jamais cédé aux souffrances ces quatre dernières décennies sous la tyrannie cléricale.
Pour l’anniversaire des soulèvements du 27 décembre 2009 et du 28 décembre 2017, nous nous penchons sur le rôle des femmes dans la lutte démocratique en Iran. Cette force du changement constitue une menace existentielle pour le régime.
Les femmes représentent une menace existentielle pour le régime
Le 9 décembre 2021, le ministère de l’Intérieur du régime clérical a organisé le premier rassemblement national des directions générales des affaires féminines et familiales des gouvernorats provinciaux.
Le ministre de l’Intérieur du régime, Ahmad Vahidi, s’est adressé à l’assemblée. Il a souligné que le rôle des femmes était plus crucial que celui des hommes, ajoutant : “Si la Révolution (c’est-à-dire le régime clérical) devait recevoir un coup, ce sera de la part des femmes.” (Le site Entekhab.ir – 19 décembre 2021)
“Rien n’est plus important que de se concentrer sur la question des femmes et des familles. En raison de votre position, le gouvernorat devrait être entièrement à votre service. Vous devez montrer la direction à suivre. Vos efforts doivent inclure une combinaison de travail dur et souple, de coercition et de choix, ainsi que d’obligation et de volonté”, a déclaré Vahidi aux responsables des affaires féminines et familiales.
À cette fin, tous les médias et les organes gouvernementaux se sont mobilisés autour du plan de croissance démographique approuvé par le Parlement en novembre. En soulignant que la procréation et la maternité sont la tâche principale des femmes, ils veulent obliger les foyers à mettre au monde entre trois et cinq enfants, en dépit de la pauvreté croissante et des déficits infrastructurels et environnementaux sur le terrain.
Le régime a également supprimé les subventions aux contraceptifs pour soutenir le plan de croissance démographique. En conséquence, le coût d’achat des dispositifs de contrôle des naissances pèse lourdement sur les femmes et les familles, dont la plupart sont confrontées à une crise économique. Celles qui n’en ont pas les moyens sont confrontées à des grossesses non désirées, qui auront à long terme des conséquences sociales, humaines et environnementales irréparables.
Pourquoi le régime iranien se sent-il menacé par les femmes ?
Un coup d’œil aux manifestations des deux derniers mois à Ispahan et à Chahrekord, aux protestations et aux grèves des enseignants dans tout le pays, et à la présence active et importante des femmes dans ces manifestations explique tout.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’un phénomène spontané. Les femmes ont joué un rôle prépondérant et inspirant dans les manifestations antigouvernementales de 2009, de janvier 2018 et de novembre 2019.
En novembre 2019, les médias officiels ont publié des images de femmes dans les unités de résistance qui dirigeaient des protestations. Ils ont écrit que les femmes jouaient un rôle de premier plan dans des cellules de quatre ou cinq personnes et qu’elles encourageaient les gens à rejoindre les protestations.
Le site Mashreqnews.com a écrit le 20 novembre 2019 : “Les femmes ont eu un rôle remarquable dans les récents troubles. Elles ont eu un rôle particulier dans diverses scènes en incitant le public à mener des actes contre le pouvoir en place.”
L’agence Fars du Corps des gardiens de la révolution (pasdarans) a également écrit le 20 novembre 2019 : “Le rôle spécial des femmes dans la gestion et la direction des récentes émeutes était notable. Dans de nombreux endroits, notamment dans la banlieue de Téhéran, des femmes apparemment âgées entre 30 et 35 ans jouaient un rôle spécial dans la conduite des émeutes. Ces femmes portaient les mêmes vêtements ; chacune avait un rôle différent ; l’une filmait les émeutes, l’autre arrêtait les voitures, et une autre incitait les gens à rejoindre les rangs des émeutiers.”
Dans une interview, des responsables du ministère de l’Intérieur ont déclaré à Reuters que sur les 1 500 manifestants tués pendant le soulèvement, 400 étaient des femmes. Les centaines de femmes victimes de la répression brutale témoignent de leur large participation au soulèvement.
Pourquoi les femmes sont-elles une force du changement ?
Le rôle unique joué par les femmes dans les soulèvements en Iran n’est pas une coïncidence.
Les femmes sont la force du changement car elles ont toujours été la cible de la répression des mollahs dans tous les domaines de la vie sociale et privée. Ayant supporté le poids de la répression pendant plus de 40 ans sous le régime des mollahs, les femmes sont comme un ressort comprimé qui se détendra davantage lorsque le poids de la répression aura disparu.
Les femmes ont prouvé leur rôle indispensable dans la lutte contre le fascisme religieux avec un dévouement et un sacrifice extrême dans les années 1980. Elles ont prouvé leur valeur et leur compétence pendant l’ère sombre des tortures, des exécutions massives et du massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988.
Après avoir gagné leur place légitime dans la direction de la Résistance iranienne, ces femmes ont préservé le mouvement et l’ont dirigé pendant les années les plus difficiles et dans les circonstances les plus complexes depuis 2003.
Aujourd’hui, les Iraniennes rejoignent chaque jour un peu plus les unités de résistance de l’OMPI. Parce qu’elles ont découvert que la seule solution pour obtenir leurs droits et leurs libertés est de renverser le régime misogyne des mollahs.
Elles ont trouvé leurs modèles parmi les femmes de l’OMPI qui n’ont jamais renoncé à leurs idéaux depuis le premier jour, malgré la prison, la torture et les exécutions. Cette lutte sanglante a ouvert la voie à l’évolution du leadership des femmes dans le mouvement d’opposition.
L’élection de Maryam Radjavi au poste de secrétaire générale de l’OMPI, puis de présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne a ouvert la voie aux femmes compétentes pour diriger le mouvement. Cela fait plus de trois décennies que les femmes dirigent mouvement, motivant et inspirant les femmes éprises de liberté qui recherchent l’égalité.
On comprend maintenant pourquoi le ministère de l’Intérieur du régime reconnaît le danger que représentent les femmes. Et c’est la raison pour laquelle l’ensemble du régime s’est mobilisé pour maintenir les femmes à la maison au milieu de nombreuses crises économiques et politiques.
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