La Journée internationale des droits humains a eu lieu vendredi dernier. Alors que plusieurs pays prennent des mesures importantes pour améliorer la situation des droits humains, beaucoup d’autres ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour tenir le gouvernement iranien responsable de ses violations croissantes des droits de l’homme.
L’Iran « souffre d’une crise des droits humains de plus en plus grave »
L’Iran « souffre d’une crise des droits humains de plus en plus grave », selon Diana Eltahawy, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Des centaines de personnes se trouvent dans le couloir de la mort à la suite de procès inéquitables – y compris des personnes arrêtées alors qu’elles étaient enfants. En outre, le régime persécute ou détient des milliers d’autres, arbitrairement, pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux », a-t-elle déclaré. Selon le groupe de défense des droits humains, cette situation est due au fait que Téhéran pense bénéficier de l’impunité. Cela s’explique en grande partie par le silence relatif des responsables occidentaux sur toute une série de préoccupations cruciales.
Raïssi était membre de la « commission de la mort » de Téhéran
Plus tôt ce mardi, un groupe d’une centaine de députés européens a publié une déclaration demandant à leurs gouvernements et à l’UE dans son ensemble de tenir Téhéran formellement responsable d’un important crime contre l’humanité commis durant l’été 1988. Au cours d’une réunion internationale, mardi, des centaines de députés européens ont réitéré leur souhait que le président Ebrahim Raïssi, qui a été récemment investi, soit poursuivi pour violation des droits humains.
Raïssi était membre de la « commission de la mort » de Téhéran. Il a joué un rôle clé dans le massacre, selon la déclaration et la conférence. Raïssi était l’une des quatre autorités qui ont examiné les prisonniers politiques pendant près de trois mois, en se concentrant sur ceux liés aux Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK) et en condamnant à mort ceux qui ne dénonçaient pas leurs affiliations. Les mollahs ont exécuté environ 30 000 prisonniers politiques, au cours de ce processus dans tout le pays. Les membres du MEK représentaient plus de 90 % d’entre eux.
Le massacre de 1988 n’était pas seulement un crime contre l’humanité
Lors de précédentes conférences organisées par la Résistance iranienne, des juristes ont affirmé que le massacre de 1988 n’était pas seulement un crime contre l’humanité. C’était aussi un cas de génocide. Les mollahs l’ont mis en oeuvre sur la base d’une fatwa qui qualifiait les partisans du MEK d’ennemis de Dieu et indiquait un objectif d’éradication de tous les partisans d’une interprétation modérée et pro-démocratique de l’islam. En l’état actuel des choses, le fanatisme théocratique du régime soutient un système de « justice » qui est encore principalement défini par la brutalité montrée lors du massacre de 1988.
Le témoignage d’Hamid Noury, un ancien responsable des prisons iraniennes, et le serviteur de la commission de la mort de Raïssi, dans un tribunal est la preuve de cette brutalité. Noury a témoigné pour sa propre défense lors d’un procès dans un tribunal de district suédois. Les autorités suédoises ont appréhendé Noury lors d’une visite dans le pays scandinave en 2019. Puis, elles l’ont inculpé pour crimes de guerre et meurtre de masse, en raison de son rôle dans les tueries.
Le procès de Noury va donner le coup d’envoi d’une enquête plus vaste
Tout au long de son procès, Noury a reconnu bon nombre des violations sous-jacentes des droits humains. Notamment, le fait que le régime punissait les dissidents et les contrevenants par des mois d’emprisonnement en isolement et des flagellations horriblement douloureuses. Il a qualifié le système qui sous-tend ces punitions de « système sacré ». D’ailleurs, ses fondements sont toujours en vigueur aujourd’hui.
Mardi, les députés ont réitéré leur espoir que le procès de Noury donnera le coup d’envoi d’une enquête plus large sur les violations des droits humains en général, et sur le massacre de 1988 en particulier. Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a souvent fait pression sur les Nations unies pour la mise en place une commission d’enquête afin que la cour pénale internationale puisse inculper Raïssi, le guide suprême du régime, Ali Khamenei, et d’autres personnes.
La dissimulation continue du régime
Plusieurs experts des droits humains des Nations unies, dont le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran, ont publié des déclarations et des informations exprimant leur inquiétude face à ce phénomène, ainsi qu’à une série d’autres incohérences du système de justice pénale du régime iranien. Ces experts ont également demandé l’arrêt immédiat de toutes les exécutions en Iran, en particulier celles qui semblent résulter d’une absence de procédure régulière.
La dissimulation continue du régime est, sans aucun doute, le résultat de l’incapacité de la communauté internationale à le remettre en question sérieusement. Comme l’a souligné la conférence sur la Résistance iranienne, les puissances mondiales devraient pousser le régime à changer ses habitudes en conditionnant tous les contacts économiques et diplomatiques avec lui à la cessation de ses activités néfastes. Source : Stop au Fondamentalisme
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