Le président du Majlis (parlement), Mohammad Bagher Ghalibaf, a récemment admis lors d’une réunion avec les membres du Centre de recherche du Majlis que « l’économie iranienne est en faillite et le gouvernement ne fait rien à ce sujet ».
« Si notre économie est en faillite, c’est à cause de la nationalisation, pas à cause des sanctions », a-t-il déclaré selon l’agence de presse officielle ISNA.
Il a reconnu qu’après quatre décennies de règne, le régime ne sait toujours pas « quel est le principal problème de la société » et ne peut pas s’entendre sur les « priorités du pays ».
« Malheureusement, nous vivons au jour le jour, et je dis cela sur la base d’études que j’ai faites« . Il a reconnu que le régime n’a pas de plan à long terme pour faire face à la crise économique iranienne.
« Selon les dernières statistiques de la Banque mondiale, l’Iran a été l’un des pires pays en termes de chômage au cours des dix dernières années. Au cours de la dernière décennie, le taux de chômage mondial moyen était d’environ 5,5 %, alors que le chômage en Iran serait environ le double de la moyenne mondiale », a écrit le 18 décembre l’agence d’État Eghtesad-e Pouya.
« Du point de vue de l’économiste Mohsen Renani, nous n’avons pas pu parvenir à un consensus sur la crise », a écrit le quotidien d’État Jahan-e Sanat le 21 décembre. « Nous n’avons pas réussi à faire comprendre à l’État que quelle que soit la faction pouvoir, tant que les racines de la crise ne seront pas résolues, ses failles ne seront pas corrigées. Par conséquent, le principal problème est l’incapacité des institutions civiles à parler aux dirigeants et à les influencer efficacement. »
« Il faut se demander de quoi sont capables les économistes et dans quel statut se trouve notre pays ? Franchement, je dois dire que la complexité de nos problèmes économiques, étroitement liée à des problèmes sociopolitiques et psychologiques, a rendu l’économie incapable d’entreprendre quoi que ce soit », a déclaré Ranani à Jahan-e Sanat.
« Théoriquement, les solutions semblent assez faciles dans les livres, mais elles n’ont pas d’effets socio-économiques sur le terrain. Même les meilleurs et les plus prestigieux économistes disent qu’ils ne sont pas en mesure de prescrire un traitement pour l’économie iranienne, car cela nécessiterait un situation stable pour être traité. Aujourd’hui, nous avons affaire à une maladie qui est sur le point de devenir un cancer, et il ne sera pas facile de guérir, » a mis en garde Ranani.
« L’économie de notre pays est comme un patient dans des conditions critiques, et toute décision peut provoquer la mort cérébrale. Imaginez que vous ayez affaire à un patient dont la santé s’est détériorée de 95 % et n’a aucun moyen d’être soigné.
Le quotidien Aftab-e Yazd du 21 décembre a reconnu la fébrilité de la société, la qualifiant de « violence ». Il a également souligné que les mesures répressives du régime ont échoué et ont même accru cette « violence ».
« Nous devons utiliser une terminologie réparatrice et curative. Certains [officiels] utilisent un langage hostile qui, malheureusement, est republié, ce qui augmente la polarisation politique et aggrave la violence. »
« Ceux qui disent faites vos bagages et partez si vous n’aimez pas, font preuve de myopie, d’une définition limitée du terme « peuple » ainsi que de l’incapacité à comprendre que notre pays est confronté à des crises socio-économiques graves. », ajoute Aftab-e Yazd.
« Toute administration doit s’assurer que la confiance sociale est préservée alors que nous faisons face à des crises socio-économiques difficiles. Nous avons des expériences amères de personnes qui tournent le dos politiquement et refusent d’investir économiquement dans différentes sphères. La méfiance est à l’origine de nombreuses crises socio-économiques émergentes. »
Ces aveux par les médias et des responsables comme Ghalibaf, qui fait partie du cercle restreint du guide suprême, viennent récuser les affirmations des apologistes du régime selon lesquelles les sanctions à elles seules ont dilapidé l’économie iranienne. Comme Mohsen Ranani l’a admis, l’économie iranienne est une énigme que même les économistes prestigieux ne peuvent résoudre. Cette situation continuera de s’aggraver tant que le régime des mollahs restera au pouvoir.
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