Simultanément au voyage du président américain de l’époque, Richard Nixon, en Iran, les étudiants iraniens ont organisé des manifestations pour exprimer leur protestation contre la tyrannie du Shah Mohammad Reza Pahlavi.
En réponse aux protestations pacifiques, les forces de sécurité et les agents des services du renseignement ont fait une descente dans l’université. Elles ont assassiné trois étudiants iraniens, dont Mostafa Bozorg-Nia, Ahmad Ghandchi et Mehdi Shari’at Razavi.
Depuis lors, les étudiants, les professeurs et le personnel universitaire iraniens font du 7 décembre la Journée des étudiants iraniens en hommage à la bravoure des victimes. Cette journée a également incité des millions d’étudiants à protester contre la dictature théocratique actuelle. Celle-là même qui a assassiné des milliers d’étudiants iraniens dans les années 1980, notamment lors des exécutions extrajudiciaires de 1988.
Les autorités iraniennes tentent d’exploiter la journée des étudiants
Pendant des décennies, les autorités iraniennes ont tenté de minimiser le mécontentement de la population à l’égard de leur système de pouvoir non élu. Elles ont à maintes reprises tenté de confisquer et d’exploiter cet événement national. Par exemple, l’ancien président Mohammad Khatami, connu à tort comme un réformateur et parfois comme le père du réformisme en Iran, était haï par les étudiants iraniens. En témoignent, des slogans véhéments lors de sa dernière participation en tant que président à l’université de Téhéran.
Notamment, Khatami avait ordonné à Hassan Firouzabadi, alors chef d’état-major des forces armées, d’employer les pasdarans (IRGC) et de mener une répression contre les étudiants protestataires en juillet 1999.
Cependant, les étudiants déçus ont coupé court aux propos de Khatami. Ils l’ont traité de menteur en décembre 2004. « Si vous êtes les représentants du peuple, nous sommes l’ennemi du peuple », a déclaré Khatami, fidèle soldat de la dictature religieuse.
En 2006, le président Mahmoud Ahmadinejad a visité l’université Amir Kabir, l’école polytechnique. Les étudiants l’ont giflé avec des slogans enflammés tels que « Mort au dictateur ». En outre, l’un des étudiants protestataires a brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Président fasciste, vous n’avez pas votre place à l’université », tandis qu’un autre étudiant incendiait en public une affiche d’Ahmadinejad. Plusieurs étudiants ont également cassé l’une des caméras appartenant à l’appareil de propagande (IRIB).
Le successeur d’Ahmadinejad, Hassan Rouhani, s’est abstenu de se rendre dans les universités malgré ses promesses. « Siège vide des politiciens parmi les étudiants, Rouhani ne s’est pas rendu à l’université malgré ses promesses », a rapporté l’agence de presse Tasnim, affiliée à la Force Qods des pasdarans, en décembre 2019.
Raïssi se rend à l’université à la rencontre des étudiants iraniens
Cette année, les médias officiels ont appris que le président Ebrahim Raisi, notoirement connu comme le boucher de Téhéran, se rendrait à l’Université polytechnique le 7 décembre. Il était censé avoir une conversation « franche, transparente et étudiante » avec les étudiants iraniens, en dépit de son manque d’éducation classique, qui suscitait de sévères critiques lors de ses campagnes présidentielles.
Cependant, ce n’est pas toute l’histoire. Pendant son mandat de procureur adjoint dans les années 1980, notamment lors du massacre des prisonniers politiques à l’été 1988, Raïssi a personnellement envoyé des centaines d’étudiants iraniens à la potence. Le site Internet Iran Freedom a publié le nom de 25 étudiants iraniens de l’université polytechnique que le régime a exécuté pour leur soutien à l’opposition Mojahedin-e Khalq (MEK/OMPI) dans les années 1980.
« Le 27 juillet 1988, les autorités ont appelé une vingtaine de prisonnières du quartier des femmes n° 2, notamment Ashraf Fadaei, Monir Abedini, Mojgan Sorbi et Fereshteh Hamidi, pour les interroger. Ils ont également appelé plusieurs prisonnières du quartier des femmes n° 3. Les prisonnières sont revenues quelques heures plus tard. Ils ont posé les mêmes questions sur nos positions et nos peines », ont dit les prisonnières, ajoutant : « Les autorités ont dit qu’elles avaient placé une mitrailleuse devant la porte », a raconté Mme Aqdas Hosseini, une ancienne prisonnière politique qui a survécu au massacre de 1988.
« À 23 heures, les autorités ont appelé les prisonnières Maryam Saghari Khodaparast, Zahra Falahatpisheh, Fariba Omoumi et Homa Radmanesh. Les pasdarans les ont fait sortir en toute hâte. À minuit, les interrogateurs ont sorti plusieurs autres prisonnières de l’isolement. Elles ne sont jamais revenues », a rappelé Mme Hosseini.
« Le jeudi matin 28 juillet 1988, plusieurs prisonnières ont été condamnées à mort par la Commission de la mort. Elles ont été immédiatement pendues à la prison d’Evine. Ebrahim Raïssi faisait partie de la commission des quatre juges de la mort à Evine », a ajouté Mme Hosseini.
« Leyla Hajian, Soheila Hamidi, Roya Khosravi, Mehri Derakhshannia et Soheila Shams ont été pendues alors qu’e le régime les avait arrêtées à l’âge de 16 ans. Soudabeh Rezazadeh, Mahtab Firouzi, Farahnaz Moslehi et Parvin Bagheri ont également été pendues lors du massacre de 1988 alors qu’elles avaient 15 ans lors de leur arrestation. »
Elle a également récité 16 autres noms de prisonnières exécutées, en disant : « Les mollahs se sont concentrés sur les prisonniers diplômés. Puis, ils ont tué sans pitié des étudiants en médecine et des médecins en 1988. »
Les étudiants reprochent à Raïssi ses échecs constants
Par ailleurs, Raïssi s’est rendu aujourd’hui à l’Université polytechnique à l’invitation des « étudiants » affiliés aux forces paramilitaires du Bassidj. Par des remarques absurdes, Raïssi a tenté de gagner le soutien des étudiants, ce qui s’est traduit par un retour de flamme.
Transformer ces circonstances en des conditions appropriées devrait être effectuée sur la base de la science et de la technologie. À cet égard, de nobles professeurs et des étudiants jouent un rôle de premier plan », a déclaré M. Raïssi.
Il a faussement prétendu que son gouvernement a tenté de réduire l’écart entre lui-même et la société au cours des 100 derniers jours, alors que non seulement le cabinet de Raïssi a augmenté les prix et a imposé une pression supplémentaire sur des millions de citoyens, mais il a réprimé sans merci toute manifestation légale dans tout le pays.
En réponse, Mohammad-Hossein Kazemi, secrétaire général de l’Union islamique des étudiants, a blâmé Raïssi pour ses échecs flagrants. « Ce qui a suscité les inquiétudes de la population au sujet de l’avenir de l’économie, c’est que les plans économiques du gouvernement ne sont pas clairs », a-t-il dit.
» Vous avez fait d’énormes promesses pour résoudre les dilemmes des gens, améliorer la situation économique et gérer les marchés des capitaux et des devises. Vous avez fait plusieurs promesses pour que le peuple ne tolère pas le conseil rouge de la bourse et l’échange du dollar américain par 310 000 rials », a averti M. Kazemi.
Source : INU
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