Diana Eltahawy, directrice adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a déclaré que l’Iran « souffre d’une aggravation de la crise des droits humains, avec des centaines de personnes dans le couloir de la mort à la suite de procès inéquitables – y compris des personnes arrêtées alors qu’elles étaient mineurs – et des milliers de personnes persécutées ou détenues arbitrairement pour exercer pacifiquement leurs droits humains. Le groupe de défense des droits humains a précédemment suggéré que cette situation était alimentée par l’impunité dont jouit Téhéran, qui à son tour est largement attribuable au silence des décideurs politiques occidentaux sur diverses questions clés.
.@STRUANSTEVENSON: THE JCPOA IS DEAD IN THE WATER. @JOSEPBORRELLF WOULD BE WELL ADVISED TO ABANDON HIS POLICY OF APPEASEMENT OF THIS REPRESSIVE REGIME & TURN HIS ATTENTION TO PROVIDING EU SUPPORT FOR IRAN'S PEOPLE WHO LONG FOR FREEDOM#STANDUP4HUMANRIGHTSHTTPS://T.CO/MD9LDHQQTB
— NCRI-FAC (@IRAN_POLICY) DECEMBER 7, 2021
La réponse de la communauté internationale à l’élection présidentielle frauduleuse du régime iranien en juin est un excellent exemple de ce silence. La Résistance iranienne a condamné l’Union européenne en août pour avoir envoyé une délégation assister à l’investiture d’Ebrahim Raïssi. Bien que la plupart des électeurs iraniens éligibles aient boycotté les élections en signe de protestation.
Amnesty International a semblé reconnaître que la nomination de Raïssi outrepassait la volonté du peuple iranien et a publié une déclaration le lendemain des élections déplorant que Raïssi soit nommé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour ses crimes contre l’humanité, disparitions forcées et tortures. Ceci, selon le communiqué, était un « sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ».
Plus tôt mardi, une centaine de députés européens ont également publié une déclaration exhortant leurs propres gouvernements et l’UE dans son ensemble à tenir officiellement Téhéran pour responsable d’un crime contre l’humanité majeur commis à l’été 1988. L’appel à poursuivre Raïssi pour crimes contre l’humanité a été répété par des dizaines d’eurodéputés lors d’une conférence internationale mardi.
La déclaration et la conférence ont souligné que Raïssi était membre de la « commission de la mort » de Téhéran qui a joué un rôle de premier plan dans ce massacre. Pendant environ trois mois, Raïssi a été l’un des quatre responsables qui ont interrogé les prisonniers politiques, en se concentrant sur ceux affiliés à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), et ont condamné à mort ceux qui refusaient de désavouer leurs convictions. Dans tout le pays, environ 30 000 prisonniers politiques ont été tués sur le champ, les partisans de l’OMPI représentaient plus de 90 pour cent d’entre eux.
Lors de conférences précédentes organisées par la Résistance iranienne, des juristes ont soutenu que le massacre de 1988 n’était pas seulement un crime contre l’humanité mais aussi un exemple de génocide, basé sur une fatwa qui qualifiait les partisans de l’OMPI d’ennemis de Dieu et indiquait un objectif d’éradication de tous ceux qui prônaient une interprétation tolérant et pro-démocratique de l’Islam.
Dans l’état actuel des choses, le fondamentalisme théocratique du régime soutient un système de « justice » qui est encore largement défini par la brutalité affichée à l’époque du massacre de 1988.
Cela a été confirmé récemment dans un tribunal lorsqu’un ancien responsable pénitentiaire iranien et serviteur de la commission des morts de Raïssi, Hamid Noury, a pris sa propre défense lors d’un procès qui se déroulait devant un tribunal suédois.
Noury a été arrêté en 2019 lors d’une visite dans le pays scandinave et a ensuite été inculpé de crimes de guerre et de meurtre de masse pour son rôle dans le massacre. Son procès a commencé en août et devrait se terminer en avril. Il a déjà présenté des témoignages d’environ deux douzaines de survivants du massacre, dont chacun a déclaré avoir eu des interactions directes avec l’accusé.
Raïssi, boucher du massacre de 1988 en Iran
Les propres déclarations de Noury au tribunal consistaient en grande partie à nier catégoriquement que le massacre avait eu lieu, ainsi qu’à affirmer qu’il était en congé au moment où il aurait eu lieu.
Mais malgré ses tentatives apparemment désespérées de nier sa responsabilité dans ce crime, Noury a ouvertement reconnu bon nombre des violations des droits humains sous-jacentes, y compris les châtiments contre les opposants et les mois d’isolement cellulaire et flagellations brutales contre les malheureux prisonniers. À un moment donné, il a décrit le système derrière ces punitions comme un « système sacré », dont les principes restent en place à ce jour.
Les députés européens ont réitéré mardi leur attente que le procès Noury ouvre une enquête plus large sur les violations des droits humains en général et le massacre de 1988 en particulier. Le mouvement de résistance a exhorté à plusieurs reprises les Nations Unies à ouvrir une commission d’enquête dans le but de préparer le terrain pour des poursuites contre Raïssi, Ali Khamenei et d’autres criminels devant une Cour pénale internationale.
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