jeudi 7 avril 2022

Nouvelles répressions pendant le mois de jeûne du Ramadan en Iran

 CSDHI – Les forces de sécurité du régime d’Iran lancent un plan pour réprimer ceux qui mangent ou boivent en public pendant le mois de jeûne du Ramadan en Iran.

Durant les premiers jours du Ramadan, les médias officiels publient de nombreuses photos de la police réprimant les personnes qui mangent, boivent ou fument en public.

Chaque année, de nombreux citoyens sont condamnés pour « rupture du jeûne » du Ramadan par les tribunaux de la charia

Au cours des précédentes années, le pouvoir judiciaire iranien a condamné des personnes à « une peine d’emprisonnement allant de 10 jours à 2 mois ou jusqu’à 74 coups de fouet » simplement pour avoir mangé ou bu pendant la journée et dans un lieu public pendant le ramadan.

Dès les premiers jours de ce mois de jeûne du Ramadan en Iran, les médias locaux de l’Azerbaïdjan ont rapporté qu’en une seule journée, 94 personnes avaient été arrêtées pour avoir rompu le jeûne dans un café d’un hôtel de Tabriz. Plus tôt, la nouvelle de l’arrestation de 40 personnes à Hamedan pour le même motif avait été publiée.

Le code pénal islamique iranien n’interdit pas spécifiquement la consommation de nourriture ou d’eau pendant le ramadan.

Il traite toutefois des actes « pécheurs » à l’article 638 : « Quiconque, dans les lieux publics et sur les routes, commet ouvertement un acte nuisible (pécheur), outre la peine prévue pour cet acte, sera condamné à deux mois d’emprisonnement ou à un maximum de 74 coups de fouet ; et s’il commet un acte qui n’est pas punissable mais qui viole la prudence publique, il ne sera condamné qu’à une peine de dix jours à deux mois d’emprisonnement ou à un maximum de 74 coups de fouet. »

Le procureur général d’Iran menacent les contrevenants

À la veille du ramadan, le procureur général d’Iran, dans une lettre adressée au commandant des forces de police, a déclaré que la « rupture du jeûne » du Ramadan en public était un « crime ». Il a appelé à la « confrontation légale » des « personnes qui jeûnent », même dans les voitures privées.

Mohammad Jafar Montazeri a publié le 2 avril, un jour avant le début du mois de jeûne du Ramadan en Iran, une lettre adressée à Hossein Ashtari, le commandant des forces de police, l’exhortant à agir contre ceux qui ne jeûnent pas mais boivent et mangent en public.

Il a déclaré que les mesures juridiques nécessaires devaient être prises contre cette « infraction évidente ».

Montazeri souligne en outre que la confrontation concerne également les occupants de la voiture, car, selon lui, « la voiture n’est pas considérée comme un lieu intime » et ceux qui mangent ou boivent dans leur voiture seront également réprimés.

Le même jour, le commandant des forces de sécurité du régime a publié un communiqué dans lequel il mettait en garde les citoyens contre « la rupture du jeûne du Ramadan en public ».

Interdiction de cuire du pain et de fermer les restaurants

Outre l’interdiction de manger, de boire et de fumer dans les lieux publics et les zones urbaines, les restaurants et les cafés ne sont pas autorisés à servir avant l’iftar. Ils ne servent au mieux que de la nourriture froide.

Récemment, un membre du conseil municipal de Mako, en Azerbaïdjan occidental, a rapporté qu’une des institutions officielles de la ville de Mako avait ordonné que, le pain Barbari étant un « symbole du petit-déjeuner », les boulangeries soient fermées le matin pendant le Ramadan.

Suite à l’application de cet ordre, les boulangeries Barbari doivent cuire du pain de « 15 heures à une demi-heure avant l’iftar », faute de quoi elles s’exposeront à de « lourdes amendes » et seront mises sous scellés.

Le 5 avril, Ahmad Reza Ahmadian, chef de la police de sécurité publique de la province de Lorestan, a annoncé la « mise sous scellés » de 14 restaurants et cafés de la province, dans le cadre de la mise en œuvre du « plan spécial de surveillance des syndicats pendant le Ramadan. »

Il a également annoncé qu’il avait visité 141 restaurants et cafés pour « réprimer la violation de la norme du jeûne ». Il a averti 124 membres de syndicats pour « ne pas avoir respecté les règles du mois sacré du Ramadan. » Il a ajouté que 3 personnes ont été arrêtées le 5 avril, dans la province du Lorestan, pour « rupture du jeûne ».

Pendant ce temps, 2 restaurants de Bukan, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, ont été mis sous scellés le premier jour du Ramadan.

À cet égard, le commandant de police de Bukan a déclaré : en application de l’article 28 de la loi sur le système syndical, deux restaurants ont été scellés pour ne pas avoir respecté les règles et activités disciplinaires pendant les jours de Ramadan.

Source : Iran HRM

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