Malgré les nombreux avertissements nationaux et internationaux concernant le nombre élevé d’accidents du travail, les nouvelles concernant les décès et les blessures de travailleurs iraniens continuent de se répandre. Tout récemment, nous avons appris la mort d’un ouvrier à Dehgolan, dans la province du Kurdistan, et la perte tragique de deux ouvriers dans une centrale électrique au cours des premiers jours de novembre.
Le 7 novembre, un nouvel incident tragique a été signalé. Un ouvrier du bâtiment dans le quartier du boulevard Abdol Mutalib à Mashhad a perdu la vie après avoir chuté d’une hauteur importante alors qu’il travaillait dans une unité de construction. Il est décourageant de constater que cet ouvrier, âgé d’environ 65 ans, est tombé parce qu’il n’avait pas d’équipement de sécurité. Bien que les sauveteurs l’aient transporté en ambulance à l’hôpital, il a succombé à ses graves blessures.
Le 17 octobre, le site web Rokna a rapporté l’effondrement d’un bâtiment dans la rue Palestine à Baqershahr. Cet incident a piégé trois travailleurs iraniens sous les débris, entraînant la mort d’un d’entre eux. Heureusement, deux autres travailleurs ont été sauvés de sous les débris et emmenés à l’hôpital.
La gravité des accidents du travail est encore accentuée par la portée limitée des sources d’information. Le nombre d’incidents dont nous entendons parler n’est probablement qu’une fraction de la réalité. La publication de nouvelles concernant la mort de 26 travailleurs iraniens en un mois, avec un minimum de statistiques disponibles, ne laisse aucun doute sur le fait que la vie des travailleurs est en jeu.
L’absence de statistiques précises sur les accidents du travail dans le pays est préoccupante. Selon les dernières statistiques officielles du régime, 1 900 travailleurs ont perdu la vie l’année dernière à la suite d’accidents du travail. Cependant, ce chiffre a été présenté par Masoud Qadipasha, le responsable adjoint des services médicaux et de laboratoire de l’Organisation de médecine légale.
Une autre statistique, fournie par Ali Hossein Raitifard, adjoint aux relations de travail au ministère du travail, indique un chiffre nettement inférieur. Selon lui, 711 travailleurs iraniens sont décédés l’année dernière à la suite d’accidents du travail. Cette divergence soulève des questions quant à l’exactitude des données, surtout si l’on tient compte de la couverture limitée de l’actualité du travail.
Malgré ces statistiques variables, l’adjoint aux relations professionnelles du ministère du travail maintient que le nombre d’accidents du travail dans le pays est inférieur à la moyenne mondiale. Cependant, la base de cette affirmation n’est pas claire.
Le ministère du travail du régime vante l’adhésion de l’Iran à la 155e convention sur la sécurité et la santé de l’Organisation internationale du travail comme une réalisation importante. Néanmoins, la mort de 1 900 travailleurs par an envoie un message plus explicite sur l’état des droits des travailleurs que les conventions internationales.
Dans une récente interview, M. Raitifard a présenté les mesures prises pour réduire les accidents du travail. Ces mesures comprennent la rédaction de lignes directrices et de règlements lors des réunions du Conseil suprême de la protection technique et de la sécurité, ainsi que des accords de formation à la sécurité avec des organisations techniques et professionnelles. Cependant, ces mesures sont-elles efficaces, en particulier dans le contexte où plus de 50 % des accidents du travail sont liés aux travailleurs iraniens de la construction ?
En réponse à ces questions, il est évident que le nombre toujours élevé d’accidents du travail suggère que l’adhésion à la convention 155 et la publication de circulaires, de règlements et de mémorandums ne peuvent à elles seules réduire ces incidents de manière significative. Les statistiques sur les accidents du travail dans le pays sont restées largement inchangées pendant de nombreuses années, ce qui indique l’existence de problèmes sous-jacents.
À l’instar d’autres règlements et décisions de ce régime, il semble que la rédaction de lois, la publication de mémorandums et de circulaires et l’adhésion à des conventions soient devenues des gestes symboliques plutôt que des changements substantiels. Ces actions servent l’objectif du régime de présenter une façade aux institutions réglementaires nationales et internationales, alors que les améliorations pratiques restent inexistantes.
L’engagement du ministère du travail en faveur de la sécurité des travailleurs iraniens ne s’est pas traduit par un niveau de surveillance suffisant, le nombre d’inspecteurs étant faible par rapport au nombre d’ateliers. Bien que le régime puisse prétendre avoir promulgué de nombreuses lois relatives à l’inspection des ateliers, l’application pratique de ces lois est compromise par le nombre insuffisant d’inspecteurs, ce qui a pour conséquence que les lois et les règlements sont souvent ignorés.
Source : INU/ CSDHI
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