vendredi 24 novembre 2023

Les femmes et les filles en Iran luttent contre la violence institutionnalisée et sanctionnée par l’État

 À l’approche de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles et de la campagne “16 jours d’action“, il est impératif de mettre en lumière les violences incessantes perpétrées par l’État à l’encontre des femmes et des filles en Iran. La commission des femmes du CNRI se penche sur une série de questions qui touchent les femmes iraniennes, sous la férule d’un régime oppressif.

Des décennies de pouvoir sous un régime enraciné dans la misogynie ont vu les femmes devenir les cibles principales de l’oppression de l’État. Issu d’une révolution visant à obtenir des libertés démocratiques, le régime clérical a réagi en s’attaquant immédiatement aux femmes, dont il a fait la pierre angulaire de sa politique d’oppression. Cette approche s’est matérialisée par l’imposition du hijab obligatoire en tant qu’obligation religieuse.

Le régime a institutionnalisé l’apartheid entre les sexes dans la Constitution et a promulgué des codes pénaux et civils stricts qui marginalisent et assujettissent les femmes. En Iran, la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles n’est pas seulement un problème sociétal ; elle est institutionnalisée et sanctionnée par l’État.

Les fonctionnaires chargés de faire respecter le hijab obligatoire ont été autorisés à perpétrer des violences à l’encontre des femmes et des jeunes filles en Iran. Cependant, les actions les plus vicieuses du régime sont dirigées contre les femmes courageuses qui osent défier sa domination. Cette agression historique remonte aux années 1980, lorsque des jeunes femmes et des jeunes filles réclamant leurs droits démocratiques ont été violemment arrêtées et incarcérées.

La brutalité du régime ne connaissait pas de limites. Des adolescentes ont été exécutées sans pitié, sans même que leur identité ait été établie, leur mort étant un moyen d’instiller la peur. Les interrogateurs étaient autorisés à violer les prisonnières pour leur arracher des aveux ou les contraindre à coopérer avec la résistance nationale. Les familles recevaient une boîte de bonbons, une offrande macabre après l’exécution de leurs filles, la croyance voulant que les vierges montent au ciel.

Les atrocités commises par le régime vont bien au-delà. Les femmes enceintes ont été torturées et exécutées, tandis que les personnes âgées et même les jeunes filles de 10 ou 13 ans n’ont pas été épargnées. Les années 80 ont été marquées par des horreurs inimaginables : la cage, le cercueil, l’unité résidentielle et d’autres méthodes de torture grotesques. Des milliers de femmes ont été exécutées pour leur opposition politique et, lors du massacre de 1988, d’innombrables femmes éclairées ont péri, sans qu’il n’y ait de survivantes dans les quartiers de femmes des différentes prisons.

Au milieu de ces ténèbres, leurs sacrifices ont donné naissance à une génération de femmes et de jeunes filles résilientes en Iran. Bien qu’elles soient confrontées à la répression implacable du régime et qu’elles endurent les pires formes de torture, les unités de résistance en Iran mènent courageusement des manifestations contre le régime.

Le récent soulèvement national qui s’est déroulé de septembre 2022 à mars 2023 a mis en lumière la brutalité du régime. Tout en s’abstenant d’ouvrir le feu, les agents du régime ont commis des actes ignobles à l’encontre des femmes. Les jeunes femmes ont été confrontées à une brutalité inimaginablepiégées et encercléesmatraquées à mort dans les rues ou enlevées, violées et torturées à mort.

Le régime a également ciblé les écolières par des attaques chimiques visant à les intimider et à les empêcher de s’opposer au régime.

Cette violence systématique, sanctionnée par l’État, à l’encontre des femmes et des filles en Iran reste sans équivalent dans l’histoire moderne.

En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, la commission des femmes du CNRI rend hommage aux femmes et aux filles courageuses qui, en Iran, se sont opposées à la sauvagerie, au prix d’un lourd tribut. Leur résilience est un témoignage qui alimente l’espoir d’un avenir où la violence et la discrimination à l’égard des femmes et des filles cesseront d’exister.

Une liste renouvelée des femmes et des filles iraniennes qui ont sacrifié leur vie lors des manifestations de 2022-2023 est notre première contribution aux 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes en 2023.

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