Politiquement, Khamenei cherche à utiliser le conflit au Moyen-Orient pour apaiser les querelles internes et consolider le pouvoir, préparant ainsi les prochaines élections du Parlement et de l’Assemblée des experts. Cette dernière question revêt une importance politique particulière en ce qui concerne le successeur potentiel du Guide suprême du régime.
À l’échelle régionale, Khamenei vise à exercer une pression sur les pays arabes, en particulier l’Arabie saoudite, pour les obliger à se distancier des accords d’Abraham, qui représentaient un défi important pour la position de son régime au Moyen-Orient.
Sur le plan international, il cherche à s’élever vers une position hégémonique, en affirmant sa domination et en positionnant son régime comme une puissance majeure capable d’affronter des États-Unis déjà confrontés à une multitude de défis au cours de la prochaine année électorale.
L’activité intensive de Khamenei sur Twitter le 3 octobre, quatre jours seulement avant les attentats, et le flux continu de déclarations affirmées de la part des responsables de l’État et de l’armée, n’étaient pas inutiles. Une stratégie similaire lors de la guerre de 33 jours entre le Hezbollah et Israël en 2006, ainsi que lors des affrontements ultérieurs au cours desquels des milices soutenues par Téhéran avaient provoqué des troubles au Moyen-Orient, le tout sans subir de conséquences.
Le ministre de la Défense du régime iranien a lancé un avertissement sévère aux États-Unis, les appelant à un arrêt immédiat de la guerre à Gaza et à l’application d’un cessez-le-feu, sous peine de représailles importantes. Même des éléments des factions précédemment vaincues, qui n’avaient pas soutenu Khamenei lors du soulèvement de 2022, se rallient désormais à son aventurisme et rivalisent d’éloges pour les militants mandataires du régime à l’étranger.
Malgré cette rhétorique audacieuse, Khamenei et le régime n’ont pas l’intention d’entrer en guerre contre les États-Unis ou Israël. Ayant gouverné le pays au cours des quatre dernières décennies, ils sont parfaitement conscients des sentiments du peuple iranien à l’égard de leur régime et de leurs intérêts régionaux. Ils comprennent qu’une confrontation directe nuirait gravement à leur position régionale, voire mettrait en péril l’ensemble de leur pouvoir.
Au plus fort des tensions politiques avec les États-Unis sous la présidence de Donald Trump, le 13 août 2018, Khamenei a déclaré devant un rassemblement de partisans fidèles: « En bref, au peuple iranien : il n’y aura pas de guerre et nous ne négocierons pas. Pourquoi? Parce que la guerre implique deux camps : nous, qui ne déclenchons pas le conflit, et les Américains, qui s’abstiennent également de déclencher une guerre car ils savent que ce serait entièrement à leur désavantage. Les Américains nous ont attaqués un jour à Tabas [faisant référence à une opération militaire menée par les forces américaines pour sauver des otages américains en 1981] et se sont retirés ! Il n’y aura pas de guerre, c’est certain. »
La confiance de Khamenei dans l’inaction occidentale découle de quatre décennies de politique officielle de complaisance, oscillant entre « dialogue critique » et « dialogue constructif ». Ignorer l’augmentation des ventes de pétrole du régime et succomber à sa stratégie de prise d’otages n’a fait que renforcer la conviction de Khamenei que tout est toléré tant qu’il peut franchir la ligne ténue de l’absence de confrontation directe.
Prônant une politique de « non-guerre », le régime terroriste iranien cherche désormais une prétendue « désescalade », convaincu que l’incapacité de l’Occident à le tenir pour responsable lui permet de revendiquer la victoire dans un conflit régional majeur, perturbant ainsi les alliances qui travaillaient auparavant en faveur de leur isolement.
Plaider auprès du régime terroriste iranien pour qu’il freine ses milices mandataires ne fait que contribuer à la stratégie de Khamenei, reconnaissant dans les faits le statut qu’il a recherché de manière agressive. Plutôt que de considérer son régime comme faisant partie de la solution, le monde devrait déclarer officiellement que Téhéran est le problème principal et qu’il sera traité en conséquence.
La situation actuelle en Iran est différente. Le régime, bien qu’assoiffé d’hégémonie, est confronté à d’importants défis internes de la part d’une nation opprimée qui lui résiste activement malgré les conséquences brutales.
Le régime lutte pour combattre, éliminer et comploter contre un mouvement de résistance organisé qui a survécu aux génocides, à la répression internationale et aux déplacements géographiques, frappant le régime de Téhéran à différents niveaux : renseignement, militaire et politique.
Au cours des cinq dernières années, le peuple iranien a constamment fait preuve de courage et de détermination dans ses efforts visant à renverser le régime oppressif dirigé par Khamenei. Leurs manifestations, tant régionales que nationales, témoignent de leur engagement inébranlable à mettre fin à la tyrannie, malgré les risques qui y sont associés.
Plutôt que d’osciller entre la guerre et la complaisance, un cycle qui conduit historiquement à davantage de conflits et d’effusions de sang, le monde devrait démontrer son rejet des programmes menaçants du régime.
En reconnaissant que toutes les entités oppressives du régime, le CGRI et le ministère du Renseignement, ne sont rien d’autre que des appareils de terreur, la communauté internationale peut montrer au peuple iranien que sa lutte est à un tournant historique pour créer un monde juste et pacifique.
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