Dans une tournure d’événements profondément troublante, la communauté bahaïe en Iran fait face à une vague de persécution sans précédent, marquée par une série choquante de 36 attaques au cours des derniers jours. Ces agressions, dont les femmes sont les premières victimes, ont entraîné l’arrestation de dix femmes, jeunes pour la plupart, tandis que 26 autres personnes, dont 16 femmes, ont été condamnées à un total stupéfiant de 126 ans de prison.
Ces arrestations ciblées ont eu lieu à Isfahan en début de semaine, où dix femmes de la communauté bahaïe ont été arrêtées, et à Yazd ces dernières semaines, où trois autres bahá’ís ont été appréhendés. Ces arrestations se sont accompagnées de perquisitions invasives et de la saisie d’effets personnels, notamment d’appareils électroniques, de livres, d’argent liquide et d’objets de valeur. Des rapports indiquent qu’au cours de l’une de ces arrestations, plus de dix officiers ont pris d’assaut la résidence d’une femme bahaïe.
Arrestations ciblées et perquisitions à domicile
Une femme de la communauté bahaïe âgée, dont le domicile a été attaqué alors qu’elle n’avait pas été arrêtée, figurait parmi les personnes visées. Son mari avait été exécuté dans les années 1981 en raison de ses convictions bahaïes, ce qui a marqué le début d’une persécution durable pour sa famille, y compris ses enfants et petits-enfants. Leurs droits fondamentaux, y compris celui de poursuivre des études supérieures, leur ont toujours été refusés. Ce cas poignant illustre la persécution implacable à laquelle sont confrontés tous les bahá’ís d’Iran, du berceau à la tombe.
Simin Fahandej, la représentante de la Communauté bahaïe mondiale aux Nations unies à Genève, a souligné l’innocence des personnes arrêtées et condamnées, déclarant qu’elles n’avaient commis aucun crime et n’aspiraient qu’à servir leur pays. Au lieu d’être accueillis pour leurs contributions, ils se retrouvent derrière les barreaux. Mme Fahandej a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle demande des comptes à la République islamique pour ses violations flagrantes des droits de l’homme à l’encontre des citoyens bahá’ís en Iran.
Des familles de la communauté bahaïe subissent une persécution implacable
Dans une affaire distincte mais tout aussi préoccupante, la neuvième chambre de la Cour d’appel de la province de Mazandaran a condamné quatorze jeunes de la communauté bahaïe, qui avaient été privés d’éducation, à des peines de prison et à des amendes. Sanaz Hekmat Shaar et Bita Haghighi ont été condamnés à trois ans de prison et à payer chacun une amende de 30 millions de Toman.
Les douze autres accusés, dont Mani Qolinejad, Ngar Darabi, Sam Samimi, Mehsa Fathi, Samee Qolinejad, Mujir Samimi, Anis Sanai, Afnane Nematian, Basir Samimi, Hangameh Alipour, Golban Falah et Nazanin Goli, ont été condamnés à une amende de 50 millions de tomans chacun et à deux ans et un mois de prison. Ils ont été accusés d' »activité éducative ou propagandiste déviante contraire à la loi sacrée de l’islam ou la perturbant » et ont été arrêtés par les agents du département des renseignements de Mazandaran le 9 septembre 2023.
Le samedi 6 novembre 2023, Hamid Manzavi et Arshiya Rouhani ont été convoqués au bureau du procureur révolutionnaire d’Ispahan, ce qui vient s’ajouter à la liste croissante d’incidents pénibles. A la suite d’une séance d’interrogatoire, les documents de propriété qu’ils ont offerts en garantie n’ont pas été acceptés, ce qui a conduit à leur arrestation. Ils ont ensuite été transférés au poste de police, puis en prison. Heureusement, ces deux citoyens bahá’ís ont été libérés au bout de 24 heures après avoir versé une caution pour des biens immobiliers.
Appel international à la responsabilité
Un autre incident alarmant concerne l’arrestation à minuit d’un jeune couple bahaï, Arash Zamani et Armaghan Zabihi, à Téhéran lors des manifestations du 24 septembre 2023. Simultanément, Siros Zabihi, le père d’Armaghan, s’apprêtait à se rendre à Téhéran pour s’enquérir de l’état de santé de sa fille lorsque des agents du département du renseignement de Mashhad l’ont arrêté.
Le samedi 13 novembre 2023, des agents du département du renseignement de Chiraz ont perquisitionné le domicile de Roya Sheikhi et ont saisi certains de ses effets personnels et de ceux de sa famille. Les raisons de cette perquisition ne sont pas claires. Au cours de l’opération, huit agents des services du renseignement sont entrés au domicile de Mme Roya Sheikhi et ont passé environ trois heures et demie à fouiller les lieux.
Ils ont confisqué tous les appareils électroniques et de communication, y compris les téléphones mobiles et les ordinateurs portables appartenant aux membres de la famille, les livres religieux, les cartes d’identité nationales, les passeports et même certains des outils de travail de Jubin Sheikhi. Dariush Sheikhi, le père de la famille, a subi un choc nerveux et une crise cardiaque au cours de cette épreuve, ce qui a nécessité l’envoi d’une ambulance et un transfert à l’hôpital.
Lutte et défense actuelles
Ces affaires soulignent la persécution permanente dont sont victimes les citoyens bahá’ís en Iran. Bien que les autorités affirment que les citoyens iraniens ne sont pas jugés uniquement en raison de leurs croyances bahá’íes, les Nations unies et de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme ont constamment accusé la République islamique de violer les droits des bahá’ís au cours des quatre dernières décennies. Les adeptes de la foi baha’ie ne sont pas officiellement reconnus comme une minorité religieuse dans la constitution iranienne, ce qui les prive des droits accordés aux minorités religieuses et les soumet à diverses restrictions, dont la discrimination dans les emplois publics et l’enseignement supérieur.
Il convient de noter la position du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), l’alternative la plus organisée et la plus viable à la dictature religieuse en Iran, concernant la liberté de toutes les confessions dans un Iran libre :
Le Conseil national de la résistance est une organisation politique iranienne qui s’oppose au gouvernement actuel de l’Iran et plaide en faveur de diverses réformes politiques et des droits de l’homme.
Source : Iran News Wire/CSDHI
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