Depuis le début de l’enquête sur les activités d’Assadi, lui et ses maîtres à Téhéran ont soutenu qu’il aurait dû bénéficier de l’immunité diplomatique en raison de sa position, sans égard à la gravité de l’affaire contre lui. À aucun moment, ils n’ont explicitement contesté les détails de cette affaire, qui comprend un récit selon lequel il aurait obtenu des explosifs brisants d’Iran, les avait introduits en contrebande en Europe sur un vol commercial à l’aide d’une valise diplomatique, puis les avait remis à deux un couple irano-belge chargé avec le transport de la bombe au rassemblement annuel des expatriés iraniens tenu juste à l’extérieur de Paris par le Conseil national de la résistance iranienne.
Les inquiétudes suscitées par cette augmentation de l’influence de l’OMPI et du CNRI sont apparemment la cause d’une augmentation des activités terroristes visant les militants iraniens. Le complot terroriste de Paris a été précédé en mars 2018 par la tentative de déploiement d’un camion piégé lors du rassemblement du Nouvel An de l’OMPI en Albanie. En outre, en août de la même année, deux ressortissants iraniens ont été inculpés aux États-Unis pour avoir surveillé des militants de l’OMPI et d’autres critiques du régime iranien en vue de complots terroristes et de tentatives d’assassinat.
Bien que chacun de ces incidents ait conduit soit à des poursuites soit à l’expulsion de diplomates iraniens, ils soulignent le fait qu’il existe une menace de grande envergure de terrorisme iranien qui n’a pas été résolue par la seule condamnation d’Assadi.
Bien sûr, cette conviction est un pas important dans la bonne direction, d’autant plus qu’Assadi a été le premier responsable iranien à faire face à une condamnation formelle en Europe pour son implication dans des activités terroristes. Mais son procès a également établi qu’il n’était en aucun cas le seul. Il reste donc beaucoup à faire pour déraciner les réseaux terroristes qui chevauchent les missions diplomatiques du régime iranien.
Plus de 220 membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont reconnu l’urgence de cette situation dans une résolution récemment présentée au corps législatif. H. Res. 118 «appelle les agences gouvernementales américaines compétentes à travailler avec les alliés européens… pour tenir l’Iran responsable de la violation des privilèges diplomatiques et à appeler les nations à empêcher les activités malveillantes des missions diplomatiques du régime iranien, dans le but de les fermer.» Il cite également un responsable du Département d’État qui a déclaré au lendemain de l’arrestation d’Assadi que «l’Iran utilise les ambassades comme couverture pour planifier des attaques terroristes». Plusieurs autres responsables occidentaux ont reconnu ce même fait à l’époque, et pourtant, peu d’efforts ont été faits pour mettre fin à cette pratique, ou même dénoncer publiquement le rôle d’Assadi dans cette pratique.
En refusant de faire appel, Assadi a effectivement reconnu ce rôle, et il importe une large prise de conscience internationale sur ce dossier. Mais on ne peut pas en dire autant de la prise de conscience internationale du terrorisme iranien qui passe par les ambassades et d’autres institutions étrangères.
Dans une déclaration récente, des membres du Parlement européen de plusieurs pays ont décrit l’affaire Assadi comme ne laissant «aucun doute sur les objectifs terroristes du régime iranien et l’utilisation de ses ambassades et diplomates à cet égard». Elles a demandé que l’UE réagisse à cette activité et à d’autres activités malveillantes en procédant à «une réévaluation complète de sa politique sur l’Iran». Plus précisément, la déclaration a mis en garde contre une infiltration probable par des agents iraniens sous couvert de «diplomates, journalistes ou hommes d’affaires», et a exhorté les autorités compétentes à désigner les institutions à l’origine de cette infiltration par les pasdaran islamiques et le ministère du renseignement et de la sécurité – en tant qu’entités terroristes.
Ce serait en effet une prochaine étape appropriée après la conclusion du cas d’Assadi. Mais il doit également être reconnu comme un simple pas de plus vers un objectif beaucoup plus large, à savoir tenir l’ensemble du régime iranien responsable de ses complots terroristes. En condamnant Assadi, le tribunal belge a clairement indiqué qu’Assadi agissait à la demande des hautes autorités du régime iranien, et le CNRI a précisé que de telles décisions sont invariablement prises par le Conseil suprême de sécurité nationale, avec la caution du chef suprême, le président et d’autres responsables.
Dans cet esprit, le CNRI a déploré que toute apathie de la part de ces responsables européens «n’a d’autre but que de dissimuler le terrorisme d’État et d’aider le régime à échapper aux conséquences de ces crimes majeurs». Ainsi, les problèmes sous-jacents au cas d’Assadi ne pourront jamais être résolus tant que le guide suprême du régime, Khamenei, le président Hassan Rohani, le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif et d’autres personnalités du régime iranien ne seront pas tenus pour responsables des récentes attaques terroristes et des crimes historiques, via des poursuites à la Cour pénale internationale.
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