mardi 11 mai 2021

Davantage de pression est nécessaire pour en finir avec les violations de l’accord nucléaire par le régime iranien

 Selon un récent rapport des renseignements allemands, le régime iranien a tenté à plusieurs reprises de cultiver des contacts commerciaux dans le but d’acquérir des équipements et des connaissances techniques qui pourraient être appliqués aux activités nucléaires et au développement d’armes de destruction massive. Les résultats ont été corroborés par des rapports de renseignement distincts des Pays-Bas et de la Suède, les trois mettant en évidence des incidents survenus en 2020.

Les faits indiquent que le JCPOA n’a jamais empêché Téhéran d’acquérir des armes nucléaires et que le régime iranien continue de rechercher la technologie pour son objectif de construire un dispositif d’armes nucléaires et d’étendre son arsenal de missiles conventionnels. Selon le dernier rapport allemand, Téhéran et d’autres États voyous «font des efforts pour étendre leur arsenal conventionnel d’armes grâce à la production ou à la modernisation constante d’armes de destruction massive».

Le rapport suédois, quant à lui, met explicitement l’accent sur l’espionnage industriel dans le pays scandinave, où l’Iran a «principalement ciblé… l’industrie suédoise de haute technologie et les produits suédois qui peuvent être utilisés dans des programmes d’armes nucléaires». Le rapport poursuit en disant que l’Iran a récemment investi «de lourdes ressources» dans cette activité, ce qui implique que la poussée du régime en faveur de la capacité d’armes nucléaires n’a pas diminué mais s’est peut-être en fait accélérée depuis la signature du JCPOA.

Cela n’est certainement pas une surprise pour les détracteurs de l’accord, qui prévoyaient qu’il inciterait les autorités iraniennes à réduire certaines activités nucléaires soumises à un examen international tout en intensifiant celles qui permettraient au régime d’avancer secrètement ses capacités dans d’autres domaines. Les critiques craignaient que cela ne crée la fausse apparence d’une «période de rupture» plus longue pour la capacité d’armes nucléaires de Téhéran, mais permettrait en fait au régime d’utiliser ses matériaux nouvellement acquis et ses connaissances techniques pour sprinter vers cette capacité une fois les restrictions du JCPOA levées.

Même si les services de renseignement européens ont mis en évidence la crédibilité de cette éventualité, d’autres développements récents ont suggéré que la situation pourrait en fait être pire que ce que certains critiques avaient anticipé. Dès janvier 2019, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique apparaissait dans les médias d’État pour se vanter de la façon dont Téhéran avait trompé la communauté internationale en lui offrant un allégement complet des sanctions, même si le régime iranien ne respectait pas pleinement les termes de l’accord.

Dans ses commentaires publics, Ali Akbar Salehi a expliqué que les autorités de l’installation d’eau lourde d’Arak avaient évité de la désactiver comme l’accord l’exigeait, et avaient ainsi maintenu une voie potentielle avec le plutonium vers l’arme nucléaire. Quelques mois plus tard, Salehi a expliqué qu’une «contre-mesure» avait été mise en place au début de l’accord pour empêcher une grave obstruction de la voie de l’uranium. Peu de temps après, le régime a démontré la véracité de son affirmation en reprenant rapidement l’enrichissement de l’uranium au niveau de 20% de pureté fissile – le point culminant du programme établi avant le début des négociations nucléaires.

Depuis lors, l’impact de la contre-mesure de Salehi a été souligné par une nouvelle escalade à 60% d’enrichissement – un point de référence atteint du jour au lendemain en représailles à une attaque contre l’installation nucléaire de Natanz. Si cet accord avait vraiment réussi à atteindre son objectif de prolonger au maximum le temps de sortie nucléaire du régime iranien sur un an, il n’aurait pas dû être possible pour Téhéran de dépasser si rapidement ses anciens jalons de développement, qui, selon certaines estimations, avaient déjà placé le régime à quelques mois seulement de la capacité d’armes nucléaires.

Bien entendu, le succès de l’objectif central du JCPOA a toujours été tributaire du respect de ses engagements par le régime iranien. Bien que l’Agence internationale de l’énergie atomique soit censée vérifier cette conformité en permanence, l’accord comprenait toujours des limites quant à son mandat et à son accès. Si les activités liées au nucléaire n’avaient pas auparavant a été confirmée sur un site donné, ce site était interdit aux inspections rapides et Téhéran a eu la possibilité de contester les demandes d’accès à des sites qui ont été soupçonnés par la suite.

Peu de temps après l’entrée en vigueur de l’accord, le régime a démontré qu’il était prêt à exploiter au maximum ces quotas. Depuis 2015, au moins trois sites ont été soupçonnés d’activité nucléaire non déclarée, et Téhéran a bloqué l’accès de l’AIEA tout en refusant de fournir des informations crédibles sur le site dans chaque cas. Finalement, des traces de matières nucléaires ont été trouvées dans les trois, mais seulement après que les autorités ont démoli des bâtiments et entrepris de vastes efforts de désinfection dans le but apparent d’éliminer les preuves d’activité malveillante.

Désormais, des inquiétudes planent sur les négociations à Vienne et amènent certains décideurs européens à faire pression sur les États-Unis pour qu’ils rétablissent le statu quo en se précipitant vers l’accord nucléaire dont ils se sont retirés en 2018. Mais ces décideurs doivent comprendre que le statu quo puisqu’elle a permis au régime iranien de tromper ses adversaires tout en poursuivant des activités d’achat clandestines sur leur territoire.

À la lumière de ces révélations, il ne peut y avoir aucune justification pour revenir au JCPOA tel que rédigé. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne doivent tous reconnaître que les mécanismes d’application antérieurs n’étaient pas suffisants pour traiter avec un régime qui n’a aucun intérêt à coopérer avec ses interlocuteurs ou à encadrer volontairement son propre comportement. À chaque tournant, les dirigeants du régime iranien doivent être obligés de changer ce comportement, que ce soit en se conformant aux limites d’enrichissement spécifiées ou en acceptant des inspections rapides de tous les sites nucléaires présumés, ou en interrompant ses efforts d’achat en Occident.

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