L’uniformité des slogans, les tactiques créatives des manifestants et leur défiance impressionnante, ainsi que la pérennité du soulèvement, peuvent être attribuées en grande partie au travail discret et méthodique des Unités de résistance affiliées à la principale opposition organisée, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Cela explique la rhétorique désespérée et de plus en plus effrayante du régime à l’égard de l’OMPI et de son influence croissante, notamment auprès des jeunes et des femmes.
Dimanche, la séance publique officielle du Majlis (Parlement des mollahs) a parfaitement reflété la peur de Téhéran vis-à-vis dee l’OMPI et du soulèvement national. Quelque 200 députés ont organisé une manifestation ridicule appelant à « l’exécution des émeutiers » et ont répété leurs slogans de quatre décennies contre l’OMPI.
Ce cirque s’est produit deux jours après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des fidèles innocents à Khash, dans la province du Sistan-Baloutchistan, pour la deuxième fois au cours des deux derniers mois. Depuis le début des manifestations, Téhéran et ses apologistes ont tenté de dépeindre les minorités ethniques comme des séparatistes. Mais que ce soit dans la province du Sistan-Baloutchistan ou dans celle du Kurdistan, les habitants scandent des slogans tels que « De Zahedan à Téhéran, ma vie pour l’Iran » ou « Du Kurdistan à Téhéran, ma vie pour l’Iran« .
Voyant leur échec, les membres du Majlis ont changé dimanche ce slogan et ont scandé : « Non à l’Albanie, non à l’Allemagne, ma vie pour l’Iran ». Par Albanie, ils faisaient bien sûr mention à la siège de l’OMPI, Achraf 3, près de la capitale albanaise, Tirana.
Cette expression, « Ma vie pour l’Iran », a fait l’objet de nombreux slogans dans les manifestations généralisées de la dernière décennie et reflète la défiance de la société iranienne envers le régime et ses politiques. En disant « Non à Gaza, non au Liban, ma vie seulement pour l’Iran », les Iraniens ont rejeté les politiques bellicistes du régime. Et maintenant, en scandant « Du Kurdistan à Téhéran, ma vie pour l’Iran », ils neutralisent les efforts du régime pour étouffer les protestations des minorités ethniques en les qualifiant de séparatistes.
En faisant référence à l’Albanie et à l’OMPI, les autorités ont une fois de plus montré leur paranoïa à l’égard de l’opposition organisée, qu’elles ont dépensé des dizaines de millions de dollars pour diaboliser, et dépeindre comme un « groupe marginal » avec « peu ou pas de soutien populaire ».
En fait, alors que les manifestations persistent et s’étendent à travers l’Iran, de plus en plus de responsables reconnaissent la tendance croissante des jeunes à se rapprocher de l’OMPI et de son vaste réseau en expansion d' »Unités de résistance » à l’intérieur de l’Iran.
« Hier, un de mes amis m’a raconté quelque chose qui m’a laissé de marbre. Il m’a dit qu’il avait rencontré l’un de ces émeutiers dans la rue et lui avait demandé s’il détestait davantage la République islamique ou les hypocrites (terme péjoratif utilisé par le régime pour désigner les membres de l’OMPI). Le type a répondu à mon ami : « Tout d’abord, ils ne s’appellent pas les hypocrites. Ils s’appellent les Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Deuxièmement, qu’ont-ils fait ? », a publié la chaîne officielle Ofogh TV le 5 novembre, citant Hossein Sazvar, un propagandiste affilié à l’État.
Lors de son sermon de la prière du vendredi, Mohammad-Hossein Hosseini Hamedani, représentant d’Ali Khamenei dans la province d’Alborz, a déclaré : « Le cas des émeutiers est complètement différent. Ils doivent être traités avec fermeté, car ils ont perturbé la société. Ils répètent les mêmes actions de violation des normes que les membres de l’OMPI ont entreprises dans les années 1980. Nous ne pardonnons ni n’oublions jamais l’OMPI. »
Ses propos interviennent quelques jours après que de courageux Iraniens ont affronté les forces de sécurité entièrement armées du régime à Karaj, dans la province d’Alborz.
Le régime a raison d’avoir peur de son opposition organisée. Les autorités sont hantées par leur cauchemar d’être renversées, car elles n’ont pas réussi à étouffer les manifestations ni à inverser le cours des choses. Les Iraniens suivent l’exemple des Unités de résistance et se heurtent au régime alors que le soulèvement se poursuit. Le soulèvement mérite un soutien concret de la part de la communauté internationale. Le monde doit reconnaître le droit du peuple iranien à l’autodéfense et à la résistance contre la théocratie barbare au pouvoir en Iran. C’est le premier et le plus important acte concret de solidarité avec les Iraniens.
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