Maryam Arvin, 29 ans, était avocate et membre de l’association des avocats de la province de Kerman. Maryam Arvin était une étudiante exceptionnelle à l’université Ferdowsi de Mashhad, où elle a obtenu sa licence en droit à 25 ans et son doctorat en droit à 28 ans.
Outre ses activités juridiques, Maryam Arvin se passionnait pour la poésie et l’écriture, et elle a même publié un traité intitulé “The Rights of the Accused in Legal Proceedings with a Jurisprudential Approach” (Les droits de l’accusé dans les procédures judiciaires avec une approche jurisprudentielle). En outre, elle a été professeur d’université à Sirjan et a dirigé son propre cabinet d’avocats.
Même avant le soulèvement national de 2022-2023, les manuscrits de Maryam ont révélé sa préoccupation inébranlable pour les droits des femmes victimes de discrimination dans le système éducatif et la société. Mme Arvin a volontairement défendu les cas des personnes défavorisées, en plaidant pour les enfants des services sociaux et les enfants qui travaillent.
Selon ses proches, après le début du soulèvement de 2022, Maryam a été profondément troublée par les images et les nouvelles de filles et de garçons tués ou détenus quotidiennement, et elle a ressenti un malaise physique au niveau de l’estomac.
Maryam Arvin a apporté son soutien et ses conseils aux familles des manifestants détenus à Sirjan.
Selon des informations diffusées sur les réseaux sociaux, Maryam Arvin s’est vivement disputée avec le juge du tribunal révolutionnaire alors qu’elle défendait un orphelin de 15 ans qui n’avait pas les moyens financiers d’engager un avocat. En réponse au verdict du juge, elle a affirmé que le garçon aurait dû être envoyé dans un centre correctionnel plutôt qu’en prison.
À la suite de cet incident, le département de la police des renseignements l’a contactée et l’a convoquée pour répondre à certaines questions. À son arrivée au département de la police des renseignements, Maryam Arvin a découvert qu’ils avaient déposé un dossier contre elle, l’accusant d’avoir incité à des manifestations et d’y avoir participé. Lorsqu’elle a demandé des preuves à l’appui de ces allégations, elle a été informée qu’elle devrait se présenter au tribunal le lendemain.
Le matin du samedi 26 novembre 2022, Maryam Arvin et sa mère se sont rendues au palais de justice de Sirjan. A leur arrivée, elles ont rencontré un officier nommé Zahra Alizadeh, qui a soumis Maryam à un traitement violent et insultant en la menottant. Lorsque sa mère a protesté, elle a été menottée et toutes deux ont été arrêtées.
Maryam Arvin et sa mère ont été libérées sous caution le 13 décembre 2022. Cependant, le 7 février 2023, l’Association des avocats de Kerman a annoncé solennellement le décès de Maryam Arvin, survenu deux mois après sa sortie de prison. La cause de sa mort n’a pas été précisée dans la déclaration.
Le vendredi 10 février 2023, quatre jours après sa mort prématurée, le Dr Maryam Arvin a été inhumée à Sirjan, dans la province de Kerman, située dans le sud de l’Iran.
Le même jour, le bureau du procureur public et révolutionnaire de Sirdjan a publié une déclaration affirmant que le Dr Maryam Arvin s’était suicidée à l’aide de médicaments.
Tayyebeh Nazari, la mère de la défunte avocate militante Maryam Arvin, a révélé que la mort de sa fille résultait d’une injection de médicaments en prison.
Le 29 mai 2023, Tayyebeh Nazari a publié sur son compte Instagram que sa fille, Maryam Arvin, qui avait été arrêtée pour avoir défendu ses clients, était décédée des suites de l’injection de médicaments en prison, sous prétexte de lui administrer des tranquillisants et des sédatifs.
Tayyebeh Nazari, qui travaille comme professeur de littérature dans les écoles secondaires de Sirjan, a également révélé que le médecin de la prison avait confirmé dans une lettre les blessures subies par Mme Arvin pendant son incarcération.
En outre, Tayyebeh Nazari a fait la lumière sur les violences commises lors de l’arrestation de sa fille, déclarant qu’une femme officier connue sous le nom de “Mobina”, ainsi qu’un agent de renseignement des forces de sécurité de l’État nommé Hamid Zeydabadi, étaient impliqués. Ils auraient menotté Maryam Arvin dans le couloir du tribunal, lui auraient enlevé son voile de force et l’auraient traînée au sol.
En outre, Tayyebeh Nazari a souligné qu’une semaine après le décès de sa fille, la section 103 de la Cour pénale a prononcé une peine de 15 mois de prison, une amende d’un million de Toman et 40 coups de fouet à l’encontre de Mme Arvin, toutes ces peines ayant été prononcées par contumace mais suspendues par la suite.
Maryam Arvin n’est pas le premier cas de détenu décédé après avoir été libéré de prison.
Les cas de Maryam Arvin, Yalda Aghafazli, Arshia Imamgholi et Mohsen Jafari-Rad sont profondément troublants, car ils représentent une tendance inquiétante de détenus qui meurent après avoir été libérés de prison, y compris des cas de suicide. Les circonstances de leur décès soulèvent des questions et des incertitudes quant au traitement qu’ils ont pu subir pendant leur détention ou après leur libération.
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