jeudi 10 août 2023

Fermeture de magasins et d’un parc d’attractions pour non respect du hijab

– Le gouvernement iranien intensifie ses mesures de répression à l’encontre des lieux publics, commerciaux et touristiques pour non respect du hijab, le code vestimentaire strict de la République islamique des femmes.

Une librairie, un magasin de vêtements et un parc d’attractions populaire figurent parmi les établissements contraints de fermer leurs portes ces derniers jours pour non respect du hijab obligatoire pour les femmes.

Le 9 août, la librairie Didavar à Téhéran a annoncé sur Instagram qu’elle avait été mise sous scellés alors qu’elle s’apprêtait à fêter son troisième anniversaire.

Dans la ville centrale d’Ispahan, un magasin de vêtements, la Dopuod Gallery, a été fermé en raison de ce que les autorités ont considéré comme le « non-respect du hijab ».

Au début du mois, un parc d’attractions sur le thème de la robotique a été fermé à Téhéran parce qu’il n’appliquait pas la règle du hijab obligatoire pour les visiteuses.

RoboKids a été cité pour des infractions à la réglementation sur le respect du hijab, ce qui a entraîné la fermeture de l’une des deux succursales qu’il exploite dans la capitale.

Le parc d’attractions s’est classé en deuxième position lors du deuxième concours d’innovation organisé cette année par l’UNICEF Iran et le parc technologique Pardis pour avoir offert aux enfants « une nouvelle chance de se divertir grâce à l’intelligence artificielle et à la robotique ».

Elle a également reçu le prix de la meilleure entreprise de l’université Amirkabir de Téhéran.

Par ailleurs, le plus grand magasin en ligne d’Iran, Digikala, a vu son bâtiment administratif fermé après que des images d’employées sans hijab ont circulé sur les médias sociaux.

Une autre société basée sur le web, la compagnie d’assurance Azki, a annoncé la suspension de ses activités après que des employées sont apparues dans une vidéo promotionnelle sans hijab.

Hossein Islami, directeur de l’organisation syndicale informatique de la province de Téhéran, a déclaré que de telles suspensions constituaient une menace pour le développement de l’économie numérique en Iran.

« Nous réagirons publiquement », a déclaré M. Islami.

À la fin du mois dernier, le ministre de la culture et de l’orientation islamique, Mohammad Mehdi Esmaeili, a qualifié de « ligne rouge » le non respect du hijab, y compris sur les plateformes en ligne.

Les autorités iraniennes imposent également la ségrégation entre les sexes dans divers lieux, notamment les universités, les hôpitaux, les centres éducatifs et administratifs, les parcs et les lieux touristiques.

Dans la ville portuaire de Bandar Abbas, des informations ont fait surface le 9 août sur la fermeture forcée d’un salon de coiffure connu pour servir une clientèle féminine.

Le chef de la police de sécurité publique de la province d’Hormozgan a invoqué des « pratiques non conventionnelles, telles que la diffusion de musique occidentale et la coiffure de femmes » pour justifier cette fermeture.

Le gérant du magasin a été arrêté et des poursuites judiciaires ont été engagées contre lui.

La colère contre la suppression des droits de l’homme en Iran a explosé depuis la mort, en septembre 2022, en garde à vue, de Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée pour avoir prétendument porté un hijab de manière inappropriée.

Le mouvement de protestation à l’échelle nationale semble s’être affaibli ces derniers mois, mais la résistance au port forcé du hijab reste forte, les images de femmes marchant dans les espaces publics étant largement partagées sur les médias sociaux.

Source : Iran Wire/ CSDHI 

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