Le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'homme en Iran a publié cette semaine un rapport très critique sur les violations systématiques des droits de l'homme en Iran. Ahmed Shaheed a rendu public son rapport de 23 pages lors du Conseil des droits de l'homme des Nations unies qui tient actuellement sa session annuelle à Genève.
Le rapporteur spécial souligne dans son rapport: "Depuis le 14 janvier 2014, au moins 895 prisonniers d'opinion ont été arrêtés en Iran. Ce nombre comprend 379 militants politiques, 292 défenseurs des droits de l'homme, 71 militants des droits civiques, 37 journalistes et 24 étudiants."
Le rapport mentionne de nombreux témoignages d'anciens prisonniers politiques sur les tortures et les sévices terribles qui ont cours dans les prisons des mollahs. De nombreux membres des minorités religieuses, notamment 734 Baha'is ont été arrêtés depuis 2004 en Iran. Depuis janvier 2014, au moins 49 chrétiens ont été emprisonnés, alors que les musulmans des divers branches minoritaire n'ont pas été épargnés des persécutions religieuses: depuis 2008, au moins 90 derviches (une branche du soufisme) ont été interpellés par les services du Renseignement iranien et 970 d'entre eux ont été traduits en justice.
Le rapport de M. Shaheed souligne également que depuis 2009, l'année du grand soulèvement populaire des iraniens, 42 avocats ont été arrêtés ou poursuivis en justice. Le Rapporteur déplore particulièrement l'absence d'un pouvoir judiciaire et des juges indépendants en Iran, et note que la menace plane constamment sur la tête des avocats indépendants, et que les tribunaux révolutionnaires sont soumis à l'influence des forces de sécurité du régime.
Ahmed Shaheed a rappelé qu'il avait communiqué avec les responsables iraniens à 25 reprises, dont 8 demandes et 17 appels pour une action urgente sur des dossiers en cours. Le régime iranien n'a répondu qu'à quatre de ces appels, a déploré le responsable onusienne. Il a rappelé que depuis l'élection d'Hassan Rohani, il avait présenté deux demandes d'autorisation pour visiter l'Iran, en vain.
À la fin de l'année dernière, suite à un rapport d’Ahmed Shaheed sur les droits de l'homme en Iran, la porte-parole des Affaires étrangères du gouvernement Rohani avait mis de côté toute “modération” et “dialogue” et qualifié “la nomination d’un rapporteur spécial sur les droits de l’homme d’insulte à la grande nation iranienne (lire : le fascisme religieux au pouvoir en Iran)”. Elle avait ajouté : « nous ne le reconnaissons pas (...) De plus, le rapport qu’il a préparé décrit la situation des droits humains en Iran dans une optique politique et de manière très inéquitable. »
La porte-parole des Affaires étrangères n’avait pas hésité à dire : “des groupes terroristes et enclins à la violence aux mains sont tachées de sang innocent sont généralement les sources de ce rapport et par conséquent ce rapport manque de toute crédibilité légale. » Cependant, malgré des demandes répétées de la communauté internationale, le régime des mollahs n’a pas autorisé Ahmed Shaheed ni aucun rapporteur thématique de l’ONU sur les droits humains à se rendre en Iran.
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