"Ce crime de guerre qui semble se généraliser dans la région, par les puissants de cette région, criminels totaux comme le régime de Bachar Al-Assad, comme le régime iranien, comme le régime de Maliki, doit être dénoncé maintenant à Liberty", a déclaré le Pr Jean Ziegler, membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme de l’ONU.
Il s'exprimait lors d'une conférence organisée à mi-mars en marge du Conseil des Droits de l’Homme au Palais des Nations à Genève, à l'initiative de cinq ONG, intitulée «L'urgence de la protection des réfugiés du camp liberté en Irak», où les intervenants ont également condamné la dégradation des droits humains en Iran sous la présidence de Rohani.
Dans son intervention, le Pr Jean Ziegler a ajouté :
Je me limiterai à une seule problématique mais qui indique un changement radical dans la stratégie d’oppression dont sont l’objet les habitants du camp Liberty, la privation de nourriture organisée par les services secrets irakiens. Vous savez que depuis 15 jours maintenant devant la porte numéro 4 par où entrent les camions de la zone de l’aéroport, les autorités irakiennes empêchent les camions d’entrer dans le camp. Et des tonnes de nourritures destinées aux 2800 prisonniers de Liberty pourrissent sous le soleil : fruits, légumes et viande. Il y a un autre problème: contrairement à Achraf, à Liberty il n’y a pas de frigidaire, il n’y a pas de moyen de conserver la nourriture et donc de faire des provisions. La nourriture pourrit, les gens ont faim.
J’en parle parce qu’internationalement, il y a un changement que nous constatons. Il y a un mois, ici au 5e étage de ce bâtiment a eu lieu Genève 2, c’est-à-dire la deuxième conférence sur la guerre en Syrie, entre le gouvernement syrien et l’opposition. Lakhdar Brahimi, chargé par les Nations Unies et la Ligue Arabe de faire avancer cette conférence, s’est limité à l’ouverture des corridors humanitaires et la négociation du passage des camions du programme alimentaire mondial. Parce que ce qu’on voit dans le conflit syrien, et ce qui est la normalité, c'est l'apparition d'une nouvelle arme, l’arme de l’alimentation. Homs, Alep, Yarmouk et d’autres villes, des quartiers entiers pendant des mois, depuis aout pour Yarmouk, sont coupé du monde extérieur. Les enfants meurent, le gouvernement syrien avec les pasdaran iraniens, avec le Hezbollah, encerclent ces quartiers et à l’intérieur les civils meurent.
M. Kouchner (présent à la conférence) doit avoir mal au cœur. C’est un des rares dirigeants qui a fait avancer le droit humanitaire international. Or, une des conquêtes de ce droit international humanitaire était de préserver les civils de la famine.
Je vous lis rapidement l’article 54 de la 4e convention de Genève qui dit : « il est interdit d’utiliser contre les personnes civiles la famine comme méthode de combat. Il est par conséquent interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage à cette fin, les biens indispensable à la survie de la population civile tels que les denrées alimentaires et les installations et les réserves d’eau potable. »
Et le statut de Rome, 1998, qui est à la base de la cour internationale de justice, dit : «le fait d’affamer délibérément les civils comme méthode de conflit en les privant de biens indispensables pour leur survie, constitue un crime de guerre.»
Ce crime de guerre est commis aujourd’hui à Liberty. Et ce qui est pire c’est que ça semble être une normalité. La privation de nourriture comme arme de guerre, comme le montre la stratégie syrienne, semble devenir de nouveau une arme généralement utilisée. Or c’est un crime de guerre, statutairement défini dans le statut de Rome fondateur de la cour pénale internationale.
Ce crime de guerre qui semble se généraliser dans la région, par les puissants de cette région, criminels totaux comme le régime de Bachar Al-Assad, comme le régime iranien, comme le régime de Maliki, doit être dénoncé maintenant à Liberty. C’est maintenant qu’il faut se réveiller et de nouveau évidemment, ce sont les Moudjahidine qui sont à l’avant-garde de ce combat pour leur liberté et notre liberté, en même temps.
Qu’est-ce que j’entends au Haut commissariat – le Conseil des droits de l’homme a aujourd’hui la 25e session depuis sa fondation en 2006 – qu’est-ce que j’entends ? On dit : « ah ! on est impuissants. Liberty, c’est vrai, terrible. Achraf, des massacres terribles, mais nous sommes impuissants. » Or c’est un mensonge ! Ce n’est pas l’impuissance qui paralyse les Nations Unies, le Haut commissariat, le Conseil, c’est l’indifférence. C’est de l’indifférence, ce n’est pas de l’impuissance.
Mme Radjavi, avec beaucoup de clarté et de précision, a tout à l’heure énuméré ce qu’elle demande pour que la sécurité de ces requérants d’asile qui ont un statut international, sous le Haut commissariat des réfugiés, soit préservée, que de nouveaux massacres soient empêchés: créer un contingent de casques bleus. Il y a 171.000 casques bleus dans le monde. Vous ne voulez pas me dire qu’on ne peut pas dépêcher une centaine de casques bleus à Liberty. Ce n’est pas de l’impuissance, c’est de l’indifférence. Deuxièmement, bien sûr qu’une mission permanente d’observateurs du Haut commissariat des droits de l’homme s’installe à Liberty.
Ces demandes que fait Mme Radjavi en sa fonction de représentante légitime du peuple iranien, sont presque banales, sont d’une normalité et peuvent être réalisées demain matin.
La dernière chose que je veux dire, en tant que citoyen de Genève, c’est que je suis étonné. Paradoxe : d’une part les mollahs négocient, veulent apparaitre civilisés, rentrer dans la communauté internationale, etc. et en même temps, ils massacrent et privent de nourriture les gens de Liberty. C’est une contradiction.
Or la contradiction s’explique, et je le dis en tant que sociologue. Un régime totalitaire ne peut pas en aucun lieu de la planète, quelle que soit le nombre de gens qui le conteste, tolérer les hommes et les femmes de Liberty. Même s’il n’y avait plus que trois Moudjahidine, qui fidèles aux principes de démocratie, de laïcité, d’un islam humain, d’une solidarité internationale, même s’il n’y en avait que trois, et bien les mollahs les persécuteraient jusqu’au bout de la planète.
Mais c’est le propre même du régime totalitaire, il ne peut pas tolérer la voix de la liberté qui aujourd’hui est celle de Mme Radjavi et les gens de Liberty.
Nous devons une admiration et une solidarité totale, la tendresse militante aux prisonniers requérants d’asile en danger de mort à Liberty, ils luttent pour notre liberté, ils luttent pour la civilisation, ils luttent pour les principes même des Nations Unies. Nous leur disons notre reconnaissance, notre gratitude profonde, notre admiration parce qu’ils seront demain l’avant-garde de la révolution iranienne.
Dans son intervention, le Pr Jean Ziegler a ajouté :
Je me limiterai à une seule problématique mais qui indique un changement radical dans la stratégie d’oppression dont sont l’objet les habitants du camp Liberty, la privation de nourriture organisée par les services secrets irakiens. Vous savez que depuis 15 jours maintenant devant la porte numéro 4 par où entrent les camions de la zone de l’aéroport, les autorités irakiennes empêchent les camions d’entrer dans le camp. Et des tonnes de nourritures destinées aux 2800 prisonniers de Liberty pourrissent sous le soleil : fruits, légumes et viande. Il y a un autre problème: contrairement à Achraf, à Liberty il n’y a pas de frigidaire, il n’y a pas de moyen de conserver la nourriture et donc de faire des provisions. La nourriture pourrit, les gens ont faim.
J’en parle parce qu’internationalement, il y a un changement que nous constatons. Il y a un mois, ici au 5e étage de ce bâtiment a eu lieu Genève 2, c’est-à-dire la deuxième conférence sur la guerre en Syrie, entre le gouvernement syrien et l’opposition. Lakhdar Brahimi, chargé par les Nations Unies et la Ligue Arabe de faire avancer cette conférence, s’est limité à l’ouverture des corridors humanitaires et la négociation du passage des camions du programme alimentaire mondial. Parce que ce qu’on voit dans le conflit syrien, et ce qui est la normalité, c'est l'apparition d'une nouvelle arme, l’arme de l’alimentation. Homs, Alep, Yarmouk et d’autres villes, des quartiers entiers pendant des mois, depuis aout pour Yarmouk, sont coupé du monde extérieur. Les enfants meurent, le gouvernement syrien avec les pasdaran iraniens, avec le Hezbollah, encerclent ces quartiers et à l’intérieur les civils meurent.
M. Kouchner (présent à la conférence) doit avoir mal au cœur. C’est un des rares dirigeants qui a fait avancer le droit humanitaire international. Or, une des conquêtes de ce droit international humanitaire était de préserver les civils de la famine.
Je vous lis rapidement l’article 54 de la 4e convention de Genève qui dit : « il est interdit d’utiliser contre les personnes civiles la famine comme méthode de combat. Il est par conséquent interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage à cette fin, les biens indispensable à la survie de la population civile tels que les denrées alimentaires et les installations et les réserves d’eau potable. »
Et le statut de Rome, 1998, qui est à la base de la cour internationale de justice, dit : «le fait d’affamer délibérément les civils comme méthode de conflit en les privant de biens indispensables pour leur survie, constitue un crime de guerre.»
Ce crime de guerre est commis aujourd’hui à Liberty. Et ce qui est pire c’est que ça semble être une normalité. La privation de nourriture comme arme de guerre, comme le montre la stratégie syrienne, semble devenir de nouveau une arme généralement utilisée. Or c’est un crime de guerre, statutairement défini dans le statut de Rome fondateur de la cour pénale internationale.
Ce crime de guerre qui semble se généraliser dans la région, par les puissants de cette région, criminels totaux comme le régime de Bachar Al-Assad, comme le régime iranien, comme le régime de Maliki, doit être dénoncé maintenant à Liberty. C’est maintenant qu’il faut se réveiller et de nouveau évidemment, ce sont les Moudjahidine qui sont à l’avant-garde de ce combat pour leur liberté et notre liberté, en même temps.
Qu’est-ce que j’entends au Haut commissariat – le Conseil des droits de l’homme a aujourd’hui la 25e session depuis sa fondation en 2006 – qu’est-ce que j’entends ? On dit : « ah ! on est impuissants. Liberty, c’est vrai, terrible. Achraf, des massacres terribles, mais nous sommes impuissants. » Or c’est un mensonge ! Ce n’est pas l’impuissance qui paralyse les Nations Unies, le Haut commissariat, le Conseil, c’est l’indifférence. C’est de l’indifférence, ce n’est pas de l’impuissance.
Mme Radjavi, avec beaucoup de clarté et de précision, a tout à l’heure énuméré ce qu’elle demande pour que la sécurité de ces requérants d’asile qui ont un statut international, sous le Haut commissariat des réfugiés, soit préservée, que de nouveaux massacres soient empêchés: créer un contingent de casques bleus. Il y a 171.000 casques bleus dans le monde. Vous ne voulez pas me dire qu’on ne peut pas dépêcher une centaine de casques bleus à Liberty. Ce n’est pas de l’impuissance, c’est de l’indifférence. Deuxièmement, bien sûr qu’une mission permanente d’observateurs du Haut commissariat des droits de l’homme s’installe à Liberty.
Ces demandes que fait Mme Radjavi en sa fonction de représentante légitime du peuple iranien, sont presque banales, sont d’une normalité et peuvent être réalisées demain matin.
La dernière chose que je veux dire, en tant que citoyen de Genève, c’est que je suis étonné. Paradoxe : d’une part les mollahs négocient, veulent apparaitre civilisés, rentrer dans la communauté internationale, etc. et en même temps, ils massacrent et privent de nourriture les gens de Liberty. C’est une contradiction.
Or la contradiction s’explique, et je le dis en tant que sociologue. Un régime totalitaire ne peut pas en aucun lieu de la planète, quelle que soit le nombre de gens qui le conteste, tolérer les hommes et les femmes de Liberty. Même s’il n’y avait plus que trois Moudjahidine, qui fidèles aux principes de démocratie, de laïcité, d’un islam humain, d’une solidarité internationale, même s’il n’y en avait que trois, et bien les mollahs les persécuteraient jusqu’au bout de la planète.
Mais c’est le propre même du régime totalitaire, il ne peut pas tolérer la voix de la liberté qui aujourd’hui est celle de Mme Radjavi et les gens de Liberty.
Nous devons une admiration et une solidarité totale, la tendresse militante aux prisonniers requérants d’asile en danger de mort à Liberty, ils luttent pour notre liberté, ils luttent pour la civilisation, ils luttent pour les principes même des Nations Unies. Nous leur disons notre reconnaissance, notre gratitude profonde, notre admiration parce qu’ils seront demain l’avant-garde de la révolution iranienne.
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