mardi 18 mars 2014

Iran: cinq ONG pour les Droits de l'Homme en Iran et une enquête internationale sur le massacre à Achraf

                        
Communiqué: Le 14 mars, une conférence intitulée «L'urgence de la protection des réfugiés du camp liberté en Irak » a été organisée en marge du Conseil des Droits de l’Homme, à l'initiative de cinq ONG : le MRAP, le Parti Radical non violent, transnational et transparti, l'Association internationale des droits humains des femme (WHRIA), la Fondation Danielle Mitterrand-France Libertés et le Développement de l'éducation internationale (Ied).
 Lors de cette conférence qui s'est tenue dans une salle au Palais des Nations à Genève,Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, Bernard Kouchner, ancien ministre français des Affaires étrangères et fondateur de Médecins Sans Frontières ( MSF), Linda Chavez, ancienne experte des droits humains à la sous-commission des droits de l'homme de l’ONU, le Pr Jean Ziegler, membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme de l’ONU, le Pr Alfred de Zayas, expert indépendant de l’ONU sur la promotion d'un ordre international démocratique et équitable, le Dr Jean- Charles Rielle, membre du Parlement de Genève et du Conseil municipal de cette ville; Christiane Perregaux , co-présidente de l’assemblée constituante de Genève; Nejat Boubakeur , députée palestinienne, Tahar Boumedra, ancien directeur du bureau des droits de l’homme de l’ONU en Irak, ont pris la parole.
Les intervenants ont insisté sur les points suivants :
1. La conférence a vivement condamné la dégradation des droits humains en Iran sous la présidence de Rohani. Selon des informations précises, au moins 176 personnes ont été exécutées en 2014. Au cours de cette même période, la peine de mort et les châtiments cruels tels que crever les yeux, amputer et mutiler le visage ont continué. Les exécutions publiques et collectives dans différentes villes d'Iran se sont poursuivies. Les exécutions des minorités ethniques et religieuses et des prisonniers politiques n’ont cessé de monter.
2. Sur la base de la déclaration des rapporteurs des droits humains intitulée « Des experts des droits de l' homme des Nations Unies exhortent l'Iran à mettre un terme à la montée continue des exécutions », et à la lumière du rapport du Secrétaire général au Conseil de droits de l'homme des Nations Unies le 11 mars qui assure que « le président iranien Hassan Rohani a manqué de tenir ses promesses de campagne de permettre une plus grande liberté d'expression et il y a eu une forte augmentation des exécutions depuis son élection », la conférence a demandé des mesures concrètes et efficaces de l’ONU et en particulier du Conseil de sécurité contre le régime iranien pour stopper les exécutions collectives et arbitraires.
3. La conférence estime qu’ignorer les violations flagrantes des droits humains en Iran sous prétexte de négociations nucléaires ou toute autre raison, non seulement a enlevé aux autorités iraniennes tout souci de rendre des comptes sur le plan international, mais elles ont été jusqu’à qualifier «l'augmentation du nombre d'exécutions de grand service rendu à l'humanité» et exigent des éloges pour le régime à cet égard ( Mohammad- Javad Larijani, chef de la comission des droits de l’homme de l’appareil judiciaire en Iran, 4 mars 2014). En outre, le ministère des Affaires étrangères de ce régime a accusé le Rapporteur spécial des Nations unies d’être lié au sionisme et en réponse aux inquiétudes du Secrétaire général exprimées au Conseil de droits de l'homme, le conseiller de Khamenei a dit : « ce que le Secrétaire général fait et dit est en ligne avec les objectifs de l'arrogance mondiale »..
4. Les orateurs ont fermement condamné les attaques menées par le pouvoir irakien à la demande du régime des mollahs contre les réfugiés iraniens d'Achraf et Liberty ainsi que leur blocus logistique et médical. Ils ont appelé à la fin immédiate de ces attaques et de ces restrictions qui jusqu'à présent ont fait 116 tués et causé la mort lente dans la souffrance de 18 personnes, ainsi que l’enlèvement de sept habitants, dont six femmes. L'une des attaques les plus choquantes a été le massacre d’Achraf le 1 septembre 2013. Ils ont souligné le fait que les mesures ignobles consistant à entraver le libre accès des habitants aux soins médicaux, à empêcher l'entrée des vivres et la vidange des eaux usées sont des exemples flagrants de mauvais traitements.
5 - Nous demandons spécifiquement aux organes de l’ONU concernés de mener une enquête indépendante, exhaustive et approfondie sur ces crimes. Le 9 septembre, rappelant le rapport de la MANUI du 3 septembre disant que «toutes les victimes ont été tuées par balles, pour la plupart dans la tête et le haut du corps, et plusieurs étaient menottés », la Haut commissaire, Mme Pillay a appelé à une enquête indépendante, exhaustive et transparente sur le massacre d’Achraf. Mais six mois et demi après, tout montre que le pouvoir irakien a l’ intention de faire disparaître les preuves de ce crime. L'enterrement secret des victimes de cette tragédie en est un exemple manifeste. Le 9 décembre 2013, un groupe de rapporteurs indépendants de l’ONU a écrit dans une déclaration conjointe sur le massacre d’Achraf :«Le crime a été commis en toute impunité, et les documents et éléments de preuve soulignent que l'implication des forces irakiennes est flagrante. »
Par conséquent, le gouvernement irakien ne veut ni ne peut mener une enquête à cet égard. S'il y avait eu une enquête transparente sur les attaques précédentes à Achraf, la probabilité des attaques ultérieures aurait été bien plus réduite ou du moins les criminels auraient payé un prix beaucoup plus lourd. Par conséquent, nous appelons tous à la mise en place de procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme pour mener une enquête approfondie et complète sur le carnage au camp d'Achraf.
6 - Le camp Liberty, où les habitants ont été déplacés de force en abandonnant leur foyer de 26 ans, est une prison selon deux avis du Groupe de travail sur les détentions arbitraires. En outre, depuis leur déplacement forcé dans ce camp, les habitants ont été la cible de quatre attaques à la roquette, qui ont fait 14 morts et de nombreux blessés. En raison de ses obligations internationales communes ou de ses engagements écrits à l'égard de ces demandeurs d'asile, l'ONU doit être tenue responsable pour assurer leur sécurité, et plus particulièrement dans :
a) la réinstallation de tous les habitants, même temporairement, en Europe ou aux États-Unis ;
b ) exhorter le gouvernement irakien à fournir les mesures urgentes de sécurité à Liberty contre les tirs de roquettes, comme le retour des murs de protection en T, le transfert des abris, des casques et gilets de protection et des équipements médicaux d'Achraf, l'autorisation de construire et l'extension de la zone du camp;
c) la présence permanente d’observateurs de l'ONU avec une équipe de Casques bleus à l'intérieur de camp Liberty ;
d ) la libération de sept otages.
e) La fin du blocus inhumain du camp, spécialement médical.
Lors de cette conférence, Mme Radjavi a demandé à la communauté internationale, en particulier aux États-Unis, l'UE et l’ONU, à soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU le dossier de la situation désastreuse des habitants du camp Liberty qui sont menacés à tout moment d’un plus grand massacre, et d’œuvrer à l’exécution de ces demandes.

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