Un rapport d’enquête a été publié par Amnesty International cette semaine affirme que les fosses communes de prisonniers politiques exécutés en Iran en 1988 seraient en train d’être effacés. Le rapport indique : « Aujourd’hui, le nombre de prisonniers politiques exécutés sans procès en 1988 reste inconnu, bien que l’on puisse estimer un minimum de 4000 à 5000 exécutions. »
Assiociated Press affirme à ce sujet: « Les groupes internationaux des droits humains estiment le nombre de personnes exécutées à 5000 alors que l’organisation des moudjahidines du peuple iranien l’estime à 30 000. »
Les charniers ont été détruites au fur et à mesure pour échapper à toute poursuite future selon ce rapport. « Le rapport identifie sept tombes suspectes ou confirmées sur des sites qui ont été détruits entre 2003 et 2017. Ils se situent dans ou près du cimetière Behesht Reza à Machhad, dans la province du Khorasan ; du cimetière Behesht Abad à Ahvaz, dans la province du Khouzistan ; du cimetière Vadieh Rahmat à Tabriz, dans la province de l’est de l’Azerbaïdjan ; du cimetière Javid à Khavaran, dans la province du Golestan ; du cimetière Tazeh Abad à Rasht dans la province de Gilan ; du cimetière Baha’i à Qorveh, dans la province du Kurdistan ; et dans les fondations de l’ancienne cour révolutionnaire de Sanandaj, dans la province du Kurdistan. »
Un rapport d’Amnesty International de 1990 indique : « Les personnes amenées à comparaître devaient s’identifier. Celles qui répondaient « moudjahidines » étaient condamnées à mort, les autres étaient interrogées concernant leur volonté de « déminer les champs de bataille pour l’armée de la République islamique. »
Amnesty International a demandé une commission d’enquête pour interroger les dirigeants sur la « commission de la mort », comme elle est connue par les anciens prisonniers politiques iraniens. Beaucoup de ces dirigeants, selon Amnesty International, ont toujours des postes importants au sein du régime iranien. Le rapport ajoute qu’aucun dirigeant iranien n’a fait l’objet d’une enquête ou n’a été poursuivi en justice.
Deux exemples sont Ebrahim Raïssi, un concurrent de Hassan Rohani lors de la dernière élection présidentielle et désormais riche propriétaire de la fondation Imam Reza à Machhad ; et Mostafa Pour-Mohammadi, le ministre de la Justice sous le premier gouvernement de Rohani. Rohani a également choisi Alireza Avii, un autre membre de la commission de la mort en tant que chef du ministère de la Justice pour son deuxième gouvernement.
La commission de la mort a supervisé le massacre de 30 000 prisonniers politiques pendant l’été 1988. La majorité était des membres ou des soutiens de l’organisation d’opposition des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Raïssi et Pour-Mohammadi étaient deux des quatre membres de cette commission.
Selon les rapports, Khomeiny aurait lancé une fatwa, décret religieux, autorisant le massacre de l’été 1988. La commission aurait prononcé 30 000 peines de mort. Les procès ne duraient que 3 minutes. Certains prisonniers politiques qui ont survécu au massacre ont écrit ou raconté leur procès.
Les juges ne posaient qu’une question : « Croyez-vous toujours en les moudjahidines ? » Les récits macabres des survivants, surtout des femmes, ont souvent laissé les auditeurs sous le choc.
Un enregistrement audio qui a été publié sur le site web du fils de l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri en août 2016 a dévoilé ce procédé. Montazeri s’est opposé aux exécutions collectives de 1988. Il a passé le restant de sa vie sous surveillance et est décédé en 2009. On peut entendre Montazeri sur cet enregistrement dire pendant une réunion de la commission de la mort qu’ils sont responsables de crime contre l’humanité. Il a déclaré : « C’est le plus grand crime commis sous la République islamique, l’histoire nous condamnera pour cela, et c’est vous qui le commettez. Vos noms seront écrits dans les annales de l’histoire sous l’étiquette de criminels. »
Pour-Mohammadi a non seulement reconnu son rôle dans la commission de la mort, mais il s’en est vanté et a dit être « fier de mettre en œuvre la volonté de Dieu et a réussi à dormir après cela. »
Le rapport d’Amnesty International fait également état : « La plupart des personnes exécutées de la sorte, purgeaient des peines de prison longues, souvent pour leur opposition pacifique, dont des activités comme la distribution de journaux ou de brochures, leur participation à des manifestations antigouvernementales et leur affiliation réelles ou suspectées à des groupes d’opposition. Certains avaient été libérés plusieurs années plus tôt et ont été arrêtés de nouveau quelques semaines avaient le massacre. D’autres avaient déjà purgé leur peine, mais n’avaient pas été relâchés, car ils refusaient de faire une déclaration de « repentance ».
La chambre américaine des représentants a passé une loi condamnant les violations des droits humains en Iran, dont le massacre de prisonniers politiques en 1988. Le président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre, Ed Royce, a écrit : « Le pire acte contre les Iraniens est l’exécution de 30 000 prisonniers politiques en Iran par le régime pendant quatre mois en 1988. De nombreux prisonniers avaient déjà purgé leur peine de prison avant leur exécution. »
Les appels à la justice pour les victimes continuent, et les appels de la communauté internationale à lutter pour les prisonniers et leurs familles continuent également. La nouvelle loi condamne également la tactique de prise d’otages étrangers et iraniens ayant la double nationalité qui est utilisée par le régime. »
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